Carrefour Papeterie – Wantzenau : le carrefour de tous les dangers pour les cyclistes

Carrefour Papeterie – Wantzenau : le carrefour de tous les dangers pour les cyclistes

C’est certainement l’un des carrefours clefs de la Robertsau, mais le plus dangereux pour les cyclistes : le carrefour de la rue de l’Ill, de la rue de la Papeterie et de la route de la Wantzenau. La Ville de Strasbourg met l’accent sur la place du vélo et mène des campagnes pour inciter les…

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C’est certainement l’un des carrefours clefs de la Robertsau, mais le plus dangereux pour les cyclistes : le carrefour de la rue de l’Ill, de la rue de la Papeterie et de la route de la Wantzenau.

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La Ville de Strasbourg met l’accent sur la place du vélo et mène des campagnes pour inciter les habitants à abandonner la voiture au profit des transports alternatifs. La pose récente d’un compteur de vélos devant la Cité de la Musique et de la Danse va dans ce sens. Mais qu’en est-il réellement sur le terrain ?

Même si la ville veut faire figure de bon élève parmi ses homologues français, n’est-elle pas le borgne au royaume des aveugles ? Car sur le terrain, circuler à vélo peut relever du parcours du combattant. Exemple à la Robertsau sur un tronçon particulièrement dangereux pour les deux roues.

Entre le carrefour Wantzenau / Papeterie / rue de l’Ill et la rue Boecklin, nulle place pour les cyclistes. C’est un goulot d’étranglement. Toute la circulation de la Robertsau du sud vers le nord passe par ce carrefour.

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Mais c’est un carrefour réservé aux voitures ! Les piétons sont à peine tolérés, les cyclistes y sont totalement exclus.

Les pistes cyclables commencent, s’arrêtent et reprennent plus loin. Pourtant, s’il y a bien un endroit où il faut proposer aux deux roues un espace sécurisé, c’est bien là.

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En vert, les pistes cyclables officielles et sécurisées

Il y a bien une piste qui part du pont Phario, rue de l’Ill, mais elle se prolonge uniquement vers la rue de la Papeterie et le quartier Renaissance. Impossible de passer du nord au sud entre la Papeterie et la rue Boecklin où, comme par magie, une bande cyclable refait son apparition.

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Route de la Wantzenau… La piste fait soudainement son apparition. Où étaient les cyclistes avant ?

Un vélo qui l’emprunte y court de grands risques car c’est un axe particulièrement chargé et emprunté par de nombreuses lignes de bus.

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Pour passer ce « noeud » en toute sécurité, les cyclistes doivent faire preuve d’imagination et prendre les chemins de traverse. Comme par exemple la rue du Docteur François ou la rue de la Fabrique. Mais c’est aussi prendre des petites rues, également utilisées par les voitures ou par les piétons, et c’est au prix de détours alors que les voies royales sont réservées aux voitures et aux bus.

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La voie royale pour les voitures et les bus, les chemins de traverse pour les vélos

Le problème du vélo à Strasbourg – et à la Robertsau – est bien là : il n’y a pas d’axes continus inter-quartiers. Les pistes existent, mais au petit bonheur des aménagements, et finissent souvent sur la route ou sur les trottoirs. Et là où il y aurait vraiment besoin d’aménagements, ils sont absents.

Mélanie Le Morzedec, présidente du CADR, est bien consciente du problème :

Le dialogue avec la Ville est constant. Mais quand nous voyons un point noir, nous faisons du cas par cas. Il n’y a aujourd’hui  pas de vision d’ensemble du transport vélo à Strasbourg.

Notre association va travailler sur les grands boulevards, comme l’avenue des Vosges ou le boulevard de Lyon, mais il faut aller plus loin et véritablement proposer des circuits sécurisés pour les vélos. C’est important si on veut véritablement développer les transports doux, mais aussi pour éviter le conflit piéton cycliste.

Il est clair que le vélo est encore considéré comme un trublion dans la ville par les urbanistes. Car si on réfléchit bien, les voitures et les transports en commun bénéficient d’une continuité de la route alors que les cyclistes doivent faire avec ce qu’il y a.

Les pistes servent souvent d’espace supplétif aux voitures et ne bénéficient pas du même statut que les routes.

Les exemples ne manquent pas de voitures officielles de la Ville se garant sans vergogne sur des pistes cyclables, au prétexte que « je travaille moi ». Le blog « vélo Strasbourg » recense d’ailleurs de nombreux exemples, preuve que la politique vélo n’est pas encore dans toutes les têtes.

Le vélo est certainement le moyen le plus adapté pour les déplacements dans les villes et dans les quartiers. Avec l’augmentation du prix de l’essence, la rareté des places de parking et les changements climatiques, c’est le transport individuel du futur. Mais il faut impérativement, pour vraiment le développer, le sortir de son image militante ou contrainte et avoir une réflexion d’ensemble pour proposer des axes de circulation intelligents et sécurisés.

Tout comme à la Robertsau, il faut arrêter cette politique de l’autruche qui fait disparaître les pistes aux endroits complexes. Peut-être un débat pour les prochaines municipales.

 

 

La Robertsau en image

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