PNU : Où s’arrête la ville, où commence la nature ?

PNU : Où s’arrête la ville, où commence la nature ?

Où s’arrête la ville, où commence la nature ? Cette question, cruciale à la Robertsau, a traversé la troisième balade de (re)découverte du futur PNU Robertsau – Quartier des Quinze, balade qui s’est déroulée samedi 7 novembre 2015. 

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On s’est promené, cette fois-ci, aux confins de nos quartiers, du côté de Pourtalès, là où toutes les formes de nature se dressent à nos regards.

Nature sauvage, avec la forêt toute proche, plusieurs fois millénaire et bientôt classée en réserve naturelle, futur sanctuaire naturel que l’Homme devra désinvestir pour sa survie.

Nature plus domestiquée, avec le parc de Pourtalès, merveilleux au soleil d’automne et parsemé d’œuvres de l’art humain, qui « doivent dialoguer avec le spectacle de la nature, pour nous aider à réfléchir notre propre rapport à la nature », dira Gérald Wagner, en présentant les 9 œuvres que le CEAAC a installées ici. « Les beautés de la nature, glisse une participante, ne coûtent rien et elles sont aussi voire plus belles que les œuvres humaines… »

Nature domestiquée encore, avec la reconquête du canal des Français et la remise en eau de l’étang du château, expliquées par Rémy Gentner, technicien de l’eurométropole de Strasbourg. « Contrairement à ce que certains voulaient, il n’a pas été possible de revenir à l’étang tel qu’il se présentait jadis, parce que la nature, depuis, avait reconquis le site, avec l’arrivée de deux espèces rares, une orchidée et une fougère, qu’il a fallu protéger. On verra aussi que ces aménagements restent aléatoires, la nature obéissant à ses règles propres. Par exemple, si nous voulons garder le paysage d’aujourd’hui, il faudra sans douter lutter contre les roseaux qui continueront de coloniser l’étang. »

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Plus loin, un enclos protège un très vieux hêtre, aux branches majestueuses tombées au sol où elles refont racines. « L’enclos vise à protéger cet arbre remarquable, poursuit le technicien, mais, du coup, il permet aussi à un petit morceau de parc d’évoluer spontanément et de nous montrer ce que donnerait ici une nature laissée à elle-même. On peut ainsi comparer le paysage entretenu du parc avec ce qu’il serait sans notre intervention. »

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La relation étroite, mais floue, entre l’Homme et la nature, déjà en compétition ici, s’exacerbe bien sûr, lorsque l’on s’approche du tissu urbain, entre le sentier Kempf, le quartier des châteaux (rues de Chambord, Chenonceau, Blois…) et la Renaissance.

On repère d’abord le site d’un futur « agro-quartier » sur le secteur Mélanie. Un « agro-quartier » ? Ou comment concevoir une urbanisation qui ne soit plus une destruction du paysage naturel, fait ici de prairies, de haies et de bosquets, de jardinets… Beau sujet, dont on regrette de n’avoir pas plus de nouvelles.

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On traverse vite fait le lotissement des châteaux, dessiné dans les années 1970, où les éléments naturels, profitant des espaces trop libres entre les maisons individuelles, servent de clôtures ou de décors. On reste coi devant un mur de « béton vert », où la clôture devient barrière, cinglante signature d’un urbanisme, heureusement oublié, qui organise le repli sur soi plutôt que la vie en collectivité.

On finit par les immeubles érigés par Nexity, aux confins de la rue de la Renaissance, où Catherine Linder, paysagiste, rappelle les principes de « durabilité », qui ont permis « d’insérer dans ce bâti des éléments de nature plus spontanée, tels la végétalisation des trottoirs ou la noue paysagère, qui recueille les eaux pluviales du lotissement, tout en proposant un lieu de détente aux habitants, ouvert sur les champs et la forêt. »

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Où est la nature, où est la ville ? À la Robertsau, l’aspiration à la nature est viscérale, parce que la nature est toujours proche et présente, malgré l’urbanisation galopante de ces dernières décennies.

Aujourd’hui, à l’heure du dérèglement climatique et de la crise des ressources naturelles, la ville ne peut plus contraindre la nature ; elle doit, au contraire, la laisser aller de soi et s’y adapter.  À ce titre, notre quartier peut-il devenir, à l’occasion du PNU, un lieu d’expérimentation de cette ville – nature, qu’appelle le XXIème siècle ?

Prochains rendez-vous du PNU, ouverts à tous:

  • Jeudi 19 novembre de 18h30 à 20h30 Séance thématique « Agriculture, maraichage et jardinage » RDV au 42 rue de l’Ill, salle interassociative de la Tour Schwab
  • Jeudi 10 décembre de 18h30 à 20h30 Séance thématique « Liaisons vertes, espaces de loisirs et biodiversité » Lieu encore à préciser

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