Robert Grossmann s’insurge contre les panneaux sur la clôture du parc Kayserguet

Robert Grossmann s’insurge contre les panneaux sur la clôture du parc Kayserguet

Robert Grossmann vient de publier sur son bloc-note un billet pour dénoncer la pollution visuelle de l’affichage sur les grilles du Lieu d’Europe.

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Il se trouve que nous avions dans nos projets d’en parler. Car ce que fait le « Lieu d’Europe » est contraire à ce que disent les textes qui réglementent l’affichage sur la voie publique. Une expérience que nous avons pu vérifier, la police du bâtiment veille au grain et vous impose des normes pour l’affichage, même sur votre immeuble privé.

Il est donc tout à fait étonnant que la quasi intégralité de la clôture du parc du Kayserguet soit occupée par des panneaux (dont on ne nie pas l’intérêt, mais nous y reviendrons), au mépris du bon gout et de la réglementation que la ville fait appliquer avec beaucoup de zèle dans d’autres endroits.

Nous avons cherché à joindre Anne Billaut, la responsable du Lieu d’Europe, pour lui poser quelques questions à ce sujet. Apparemment elle est très prise. Nous avons également contacté le service de la police du bâtiment de la ville de Strasbourg, et malgré une promesse de nous rappeler jeudi 17 décembre…. ils ont aussi dû perdre notre numéro.

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Le Lieu d’Europe ? Il est derrière les panneaux

Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité du billet de Robert Grossmann : 

Les responsables publics, poussés par leurs concitoyens, ont entrepris une lutte efficace contre la pollution visuelle invasive. Des panneaux publicitaires installés n’importe où dans nos villes ou villages ont été enlevés pour éviter de trop dénaturer la qualité du paysage urbain.

Le décret n° 2012-118 du 31 janvier 2012 pris en application de la loi « Grenelle II » fixe les règles en la matière. C’est ainsi que la publicité est interdite, notamment, sur les monuments naturels, les plantations, etc…

Or voici, à contre courant un exemple étonnant d’agression visuelle imposée par la ville elle même.

En effet, notre municipalité si attentive à la qualité de vie, adepte d’une ville écologique, soucieuse de ne porter atteinte à la moindre herbe folle sur nos trottoirs, pollue elle même de manière grossière la vision de l’entrée de l’« ex quartier vert de Strasbourg », La Robertsau.

À l’entrée du quartier se situe la villa Kayserguet. C’est l’endroit malencontreusement choisi par le maire pour tenter de magnifier l’Europe de Strasbourg. Jouant « petits bras » il l’a choisi et imposé contre l’avis de bien des représentants associatifs et des élus.

En effet pour incarner l’Europe à Strasbourg cette maison est à la fois sous dimensionnée et excentrée par rapport aux Parlement Européen.

Voilà donc la villa Kaysersguet transformée en « lieu d’Europe ». On peut noter que le mot « lieu », indéfini et vague, est à lui seul une déclaration d’intention. Il n’est fréquenté par quasiment personne au point d’être souvent déserté, les journées portes ouvertes du P.E. le 2 mai 2015 en ont été une cruelle illustration, 20.000 visiteurs au P.E., pas un chat au lieu d’Europe.

Or la villa Kaysersguet dispose d’un superbe parc.

Il est emblématique de cette entrée du quartier au point que nous avions décidé, au moment où notre équipe était aux responsabilités, d’abattre les murs qui le cachaient afin que chacun puisse en profiter.

À travers les grilles le parc, de beaux arbres et une vue sur la villa, s’offraient ainsi aux passants, une trace de cette nature qui caractérisait jadis la Robertsau…

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Hélas ce « lieu d’Europe » est si mal adapté à sa fonction qu’il ne dispose en son sein d’aucun espace suffisant pour installer des expositions ou des animations. Or créer des animations attractives pour faire voir et faire vivre l’Europe devait être une des fonctions premières d’un Eurodôme ou d’une Maison de l’Europe digne de ce nom alors que Bruxelles, ambitieuse, a créé un grand Musée de l’Europe, tout près de son parlement.

Notre « lieu » est étriqué, charmant certes, puisqu’il s’agit d’une de ces anciennes campagnes qu’affectionnaient les bourgeois fortunés de la ville, mais certainement pas destiné à accueillir les centaines de visiteurs qui se pressent quotidiennement devant l’immeuble du parlement qui leur est désespérément fermé alors qu’ils aimeraient en savoir plus sur l’Europe de Strasbourg.

Coincée et prise à son propre piège, la municipalité n’a donc rien trouvé de plus intelligent que d’installer des expositions à l’extérieur, sur les grilles du parc. Affiches publicitaires ! Sans mettre en cause la qualité de ce qui est ainsi montré l’effet est trois fois désastreux !

  • Pratiquement personne, au grand jamais, ne s’arrête pour les consulter ou les lire.
  • Le parc est masqué, soustrait à la vue de nos concitoyens par une accumulation de panneaux blancs. La nature est dissimulée.
  • De ce fait une criante pollution visuelle agresse chacun, de près comme de loin.

N’importe quelle firme privée se verrait immédiatement interdire ce genre d’exaction quasi délictuelle au regard des dispositions législatives.

Ce « lieu » d’Europe » réalisé à coup de gros budgets est donc un leurre, une erreur, une faute.

Détail que tout cela, dira-t-on, il y a des problèmes plus importants dans une grande ville. Mais le diable est dans le détail et celui là est révélateur, il est significatif à la fois de la force de la volonté d’Europe de la municipalité et de sa conception de la ville.

J’ai toujours pensé qu’il fallait être amoureux de sa ville pour l’embellir et la faire fonctionner.

Robert Grossmann

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