[Dossier] La rue des Jardiniers est vraiment au bord de la crise de nerfs 1/3

[Dossier] La rue des Jardiniers est vraiment au bord de la crise de nerfs 1/3

La rue des Jardiniers est très symbolique de la Robertsau. Elle porte un nom qui évoque le passé maraicher du quartier, mais elle illustre aussi parfaitement son urbanisation anarchique et galopante. Résultat : personnes n’est content.  Et avec la nouvelle folie du foyer Saint Louis et la traversée du tram, cela n’est pas près de…

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La rue des Jardiniers est très symbolique de la Robertsau. Elle porte un nom qui évoque le passé maraicher du quartier, mais elle illustre aussi parfaitement son urbanisation anarchique et galopante. Résultat : personnes n’est content.  Et avec la nouvelle folie du foyer Saint Louis et la traversée du tram, cela n’est pas près de s’améliorer.

rue des jardiniers 3
Places de stationnement rares, trottoirs anarchiques, piste cyclable incompréhensible…

Nous allons prendre le temps de publier un dossier en trois articles.  Tout d’abord, nous allons publier les réponses à notre appel à témoignages. Voir notre billet du 29 juin 2014 : Appel à témoignages : la rue des Jardiniers est-elle au bord de la crise de nerfs ?.

Un grand merci à tous pour vos réponses nombreuses (47), complètes et argumentées. Nous avons bien conscience que ce n’est pas un sondage, mais il peut servir comme base de réflexion.

Les modes doux, utilisés en priorités

Toutes les personnes qui ont répondu à notre appel déclarent être déjà passées par la rue des Jardiniers. Même si la voiture reste importante,  les transports doux (vélos et piétons) sont les modes de déplacement privilégiés. Quand on regarde la rue, dont l’espace est occupé à 95 % par ou pour les voitures, on commence à comprendre la nature du problème.

« Je déteste cette rue ! »

A la question : « Avez-vous rencontré une difficulté ? » vous êtes 66% à répondre « oui ».

En cause, le plus souvent, les voitures mal garées, mais surtout un aménagement urbain complexe qui génère des comportements inciviques. La chasse à la place de stationnement fait que certains « réservent » des places à l’aide de poubelles ou de palettes. Vous constatez également l’incohérence des trottoirs (on y reviendra dans notre deuxième papier) rendant le cheminement piéton dangereux. Pour les cyclistes,  la piste à contre-sens est virtuelle tant elle est ignorée par les voitures. Enfin, les dos d’ânes installés pour les travaux sont particulièrement rudes. Extrait de vos nombreuses réactions :

Insécurité des « réserves piétonnières » très irrégulièrement « préservées » soit par le stationnement anarchique par endroits soit par la disparition du « tracé » piétons. Le double sens de circulation des voitures dans le dernier tiers vers la rue de la Carpe Haute est dangereux vu le stationnement bilatéral des voitures et souvent la vitesse excessive des voitures. L’autorisation de circuler à contre-sens de la circulation voitures dans les deux tiers restants pose problème

Chantiers qui n’en finissent pas. Voitures qui se garent n’importe comment. Dos d’âne dangereux car il glisse en temps de pluie.

A cause des ralentisseurs, je suis obligé de descendre de mon vélo.

Venant du cimetière nord pour déposer les enfants, je dois faire « le tour  » de la Robertsau (rue des Fleurs ou de la Lamproie). Pas de place pour se garer pour les déposes ou visites aux résidents.

Il faut constamment passer d’un côté à l’autre pour bénéficier d’un trottoir qui n’en est pas un. Les voitures ne se rendent pas compte des difficultés des piétons et roulent quand même assez vite.

Au niveau du numéro 50, il y a un « trottoir » dessiné par terre qui suit les maisons à l’intérieur du virage. Les automobilistes, roulant à sens unique et donc près du même mur ne PEUVENT pas voir les piétons venir, car c’est un angle mort.

L’espace est réduit pour les deux roues lors qu’il y a du trafic ! Stationnement impossible, scooters à contre sens et à grande vitesse, pas de place pour la circulation des vélos = danger. Des habitants réservent des places de stationnement en y mettant des poubelles.

– Voitures qui se stationnent en contre-sens et sur la piste cyclable (ben voyons) à l’intersection rue Boecklin
– Voitures qui s’arrêtent en plein milieu de la rue au niveau du sentier Christ pour laisser les enfants filer à l’école
– Voitures stationnées sur la piste cyclable au niveau de la crèche familiale
– Voitures qui roulent bien au-delà des 30 km/h en-dehors de tout sens commun
– Vélos qui débouchent sans s’arrêter / ralentir (malgré le marquage au sol « cédez le passage »)

La rue des Jardiniers est l’un des 3 axes qui mènent à l’école maternelle et primaire Adler. Aujourd’hui, elle n’est malheureusement pas du tout adaptée aux familles qui  cheminent à pied, en vélo ou en voiture pour différentes raisons :

– La rue est majoritairement à sens unique ; les voitures roulent avec une certaine allure et les places de stationnement au sol ne couvrent que 60% des besoins dans cette rue où 50% des habitations ne possèdent pas de place de stationnement privative. Pour répondre à des besoins qu’on peut tous comprendre, les familles possèdent généralement 1 ou 2 voitures et aujourd’hui, aucune autre alternative n’existe puisqu’il n’y a pas de parking public ou privé en location et qu’aucune rue adjacente ne possède de places de stationnement disponibles.

– Le marquage du stationnement est inadapté aux nouvelles constructions et au nombre grandissant de foyers et donc de voitures. Les quotas de stationnement demandés dans le COS ne sont pas adaptés à la réalité des besoins. Les familles aisées accédant à ces logements de standing possèdent entre 2 et 4 voitures par famille alors que le COS n’en prévoit qu’une.

Utilisée par les riverains, la rue des Jardiniers est également utilisée de manière plus large par les automobilistes pour traverser un énorme quartier difficile à traverser autrement quand ils veulent éviter d’en faire le tour.

– Les cheminements piéton et vélo serpentent entre les voitures stationnées une fois à gauche, une fois à droite. De nombreux obstacles réduisent considérablement ces cheminements tracés au sol : coffrets électriques, lampadaires, pavés bosselés, rigoles… pour n’offrir qu’une largeur moyenne de 70 cm de trottoir.

Ce cheminement ne peut donc pas accueillir une mère qui tient sa fille par la main pour l’emmener à l’école, un bébé qui dort dans la poussette sans le réveiller en franchissant les obstacles, une nounou avec une poussette et deux enfants de part et d’autre de la poussette, une personne âgée, une personne en fauteuil roulant, une famille à vélo avec des jeunes enfants… Et pourtant, tous les jours, tous ces profils utilisent cette rue et personne ne suit le cheminement dessiné car il n’est pas vraiment adapté aux besoins. Tout le monde se croise au milieu de la rue et à chaque voiture on entend les parents crier « voiture » pour que les enfants se rabattent.

Mère de deux enfants de 9 mois et 3 ans :

– En voiture, il n’est pas aisé de se garer sur une place autorisée à proximité de la maison, décharger les enfants agités, les courses et le tout sans avoir une verbalisation.

– À pied, il n’est pas aisé d’aller chercher son pain, d’aller chez la nounou ou d’aller au marché en toute sécurité.

D’un point de vue urbain, cette rue favorise l’implantation d’étudiants ou de célibataires qui veulent prendre le tram ou le vélo. La volonté de la ville est-elle de délocaliser les familles en dehors de la ville ?

Une rue difficile : un sentiment partagé par tous

En grande majorité, vous estimez que passer rue des Jardiniers est difficile. Cela ne devrait pas s’arranger car deux gros chantiers attendent cette rue. Tout d’abord la prolongation du tram E : quel que soit le scénario choisi par la ville, le tram devrait au minima arriver rue Mélanie avec un gros chantier et une traversé régulière. Voilà qui va rajouter du piment dans la vie quotidienne déjà compliquée des riverains. Enfin, si le projet du foyer Saint Louis arrive à son terme, il y aura non seulement un gros chantier au bout de la rue, mais également 40 logements supplémentaires et la circulation qui va avec.

Les vélos, dernière roue du carrosse

Comme d’habitude, et contredisant la propagande officielle qui ferait de Strasbourg un paradis sur terre pour les cyclistes, la piste cyclable en contre-sens est surtout un non-sens. Non seulement elle met les cyclistes qui voudraient l’emprunter dans des situations particulièrement dangereuses, mais sa présence, mal signalée, dans une rue sinueuse, est facteur d’accidents pour les autres usagers :

Suite de ce dossier lundi avec un témoignage particulièrement intéressant d’une maman et de sa poussette !

 

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