Au cours de l’eau

Au cours de l’eau

Comme annoncé, nos trois mousquetaires robertsauviens se sont remis à l’eau pour continuer le nettoyage de nos rivières. Nous les avons même guettés sur une berge pour les encourager. Je crois que le mieux est de vous livrer (avec son autorisation) le message envoyé le soir-même par notre ami Richard.

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« Nous partîmes à trois ; mais par un prompt manque de renfort / Nous nous vîmes toujours à trois en arrivant au port (au pétrole)…

…puisqu’il faut passer par là pour déposer une voiture à l’arrivée du Steingiesen. Surprise : il y a maintenant une barrière après la station d’épuration ; plus de Steingiesen. Pour les amateurs de canoë ou d’autre chose, c’est pas gay. Essai d’arriver dans la même zone par la Wantzenau où nous sommes tombés sur un panneau ‘interdit à la circulation dimanches et jours fériés’. Il a donc été décidé  de laisser la voiture à la Wantzenau et de descendre l’Ill. (Notons les conditions de débarquement excellentes à côté de leur salle des fêtes !)

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Mise à l’eau au Muhlwasser que nous avions nettoyé à fond il y a quatre semaines. C’est un choc : il y avait davantage de détritus aujourd’hui qu’avant ! Nous nous sentions un peu Sisyphe et avons décidé de rouler sans nous arrêter. Peut-être pour nous redonner du cœur, j’ai décidé de descendre le barrage en canoë, opération maintes fois réussie par le passé. Sans doute n’étais-je pas au courant – contrairement à l’Ill – qu’il avait pas mal plu ces derniers jours ; peut-être le choix de la porte utilisée n’était-il pas judicieux. Mais il s’ensuivit des bruits étranges : le crac du canoë plaqué aux montants métalliques, le aïe du genou sur les rochers, le glouglou généralisé qui s’en suivit. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, voilà le rédac en chef du blog qui arrive avec son appareil photo et sa jovialité habituels (le ‘s’ veut dire que les deux sont dans sa nature). Et je réalise que nous allons quitter la rubrique environnement pour nous retrouver dans les faits divers voire dans vidéo-gag. Dire que nous venions pour ramasser des plastiques et que là, nous en avons jeté à l’eau : une épuisette, une chaussure et une caméra… en plastique étanche !

La vie reprit son cours d’eau. Et les questions genre ‘à quoi ça sert’ revinrent : est-il utile de ramasser la bouteille flottant à côté de pneus et de frigos vautrés sur les bords de l’Ill ? Allons-nous ramasser ce sac poubelle rempli de détritus vu qu’il y a cinq autres sacs juste à côté ?

Pour ceux qui entreprendront pareil périple un jour – mais si, tout peut arriver – je donne deux indications techniques. Le plastique s’arrête là où il y a des branches pour le retenir ou là où il n’y a pas de courant ; en d’autres termes, là où les cygnes et autres zoziaux font leurs nids, impossibles à approcher en cette saison.  L’autre aspect, c’est qu’un fort courant présente quelques risques quand il faut s’engouffrer dans les fourrés. La récolte se résuma donc à un prélèvement parfois sélectif, souvent aléatoire; autrement dit, on a fait ce qu’on pouvait, souvent n’importe quoi.

Ceux qui pratiquent le canoë savent à quel point l’on est dépaysé en suivant un couloir de végétation – en cette saison terrain d’ébats d’innombrables grands oiseaux – tout près de la civilisation urbaine. La pause déjeuner entre la cité des Chasseurs et le Fuchs-am-Buckel, cadre bucolique, fut réparatrice, surtout pour  JN qui s’était retrouvé dans l’eau en descendant de son frêle esquif. Les vêtements secs commencèrent à manquer…

Restait à rejoindre la Wantzenau. Pourquoi donc avons-nous chanté « il est temps à nouveau / de se jeter à l’eau » ? … Les vêtements secs ont aussi sec complètement manqué. Le plus renversant, c’était de voir flotter toutes les ordures ramassées ; on croyait les entendre crier « nous sommes à nouveau libres ! ». Nous avons ramassé B. qui flottait par là aussi : n’ayant plus d’épuisette (elle a coulé avec les vêtements qui séchaient sur le pont) et n’osant pas utiliser la pique, nous l’avons  jetée efficacement mais guère élégamment dans le pneumatique qui ne manquait heureusement pas d’air.

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Que conclure ? Il faut avouer une certaine lassitude. L’écologie de combat, ce n’est pas toujours du joli. Pourquoi mouiller sa chemise  – au sens vaseux du terme – si notre façon de vivre salope sempiternellement les rivières ?

Surréaliste : Pourquoi certains transportent-ils laborieusement des ordures lourdes (électro-ménager, sacs remplis) en voiture pour les jeter au bord ou dans l’Ill alors qu’on peut déposer tout ça sans effort devant chez soi ?

Murphyque : Pourquoi certains jours les tartines tombent-elles toujours à l’eau ?

Post-scriptum : Plus j’y pense, et plus j’admire les habitants de la Cité de l’Ill qui avaient organisé un grand nettoyage de printemps. »

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