Des affiches anti-GCO sur les vitrines du Crédit agricole de la Robertsau
Les militants anti-GCO ne désarment décidément pas, malgré l’avancée des travaux qui semble de plus en plus inéluctable.
Ainsi, la semaine dernière, ceux de la Robertsau (oui, il y en a à la Robertsau!) ont apposé des affiches sur les vitrines de l’agence du Crédit agricole, située rue du Dr Freysz, pour dénoncer le financement du projet par cette banque. En cause, le prêt de 168 millions d’euros (quand même) accordé par cette banque à ce projet “destructeur et inutile”.
À leurs yeux, le Crédit agricole est “coupable”. Mais de quoi, me direz-vous. L’argent n’a pas d’odeur, c’est un principe capitaliste bien connu. Les banquiers et, de façon générale, nos élites financières préfèrent rester aveugles et sourds aux rugissements de ce monde, dès lors que leur pécule (qui reste notre argent aussi, c’est bon de le rappeler) est placé au mieux de leurs intérêts.
Et, en l’occurrence, financer ce projet de GCO, qui ne présente aucun risque pour Vinci (voir l’enquête récente de Médiapart sur le scandale étatique des concessions d’autoroutes), ne présente aucun risque pour cette banque, puisque c’est nous qui allons assurer la rentabilité de cette nouvelle autoroute. Comment ? Par le paiement d’un péage et, le cas échéant, par nos impôts. Merci qui ? Merci à vous qui confiez votre argent au Crédit agricole !
Tant pis si cette autoroute est une “bêtise écologique”, comme le rappelait Nicolas Hulot. Tant pis si, dans un terme plus si lointain désormais, le droit aura évolué pour définir enfin mieux le crime écologique et climatique, et s’il ne fait pas de doute que ce projet pourra relever de cette incrimination. Tant pis surtout pour les terres agricoles qui seront englouties sous le béton et le bitume, ces terres si précieuses au monde agricole dont émane cette banque.
Comme sa banque, ce monde agricole semble avoir perdu tout repère. On se souvient qu’au début de la lutte anti-GCO, les paysans étaient nombreux à défiler à Strasbourg sur leurs tracteurs. Ce n’était que pour faire monter les enchères auprès de l’État et de Vinci, histoire de monnayer au mieux leurs précieuses terres. Aujourd’hui, ils sont même payés par Vinci pour évacuer ces terres du chantier ! La prochaine fois que vous entendrez des agriculteurs se plaindre de l’”artificialisation des terres agricoles” et de la disparition de leur seul “outil de travail”, rappelez-vous comment ils se sont vendus à Vinci, pour lâcher plus de 300 ha d’”outil de travail”.
Je suis sûr que le blog a censuré une partie du message, qui appelle vraisemblablement à détruire l’agence voire plus si affinités. Et pourquoi ne pas fustiger les boulangeries qui fournissent le pain quotidien aux ouvriers du chantier !
Finalement la grève de la faim était préférable car elle mettait en danger avant tout ses propres protagonistes.
voila une jolie accusation… des éléments factuels à nous proposer ? ou simple conjecture ?
Les ouvriers du chantier ne sont en rien responsables du GCO, vous confondez tout. Toujours plus facile de taper sur les faibles plutôt que d’oser s’attaquer aux puissants, hein !
Les responsables du GCO sont ceux qui 1. l’ont décidé et 2. ont facilité sa faisabilité. En clair : l’Europe (avec ses schémas de développement des transports routiers, au nom de son dogme de « libre circulation des marchandises ») ; l’Etat, démissionnaire face à cette Europe et face aux lobbys de tous poils (BTP, dont Vinci bien sûr, et transport routier) ; les élus alsaciens nationaux (députés et sénateurs), régionaux et locaux, donc celles et ceux qui ont voté pour eux ; les financeurs du GCO, dont le Crédit agricole, donc ses clients et, enfin, les agriculteurs, qui ont bradé leurs terres à Vinci.
Voilà les responsables directs de cette catastrophe que sera le GCO. Y aura-t il une justice pour leur faire répondre de ce crime écologique ? Il faut l’espérer !
A ceci près que ceux qui ont voté pour des élus qui ont « retourné leur veste » dans ce dossier (je ne citerai pas de nom…) ont pu se sentir trahis. De plus il faut bien rester conscient que le vote peut être déterminé par bien d’autres thématiques. Même si le GCO en est une forte.
Enfin les clients du Crédit Agricole sont-ils à mettre en cause dans l’usage que la banque fait de leur épargne ? C’est bien néanmoins qu’ils soient au courant et cette action de communication, non violente et sans dégradation, était une très bonne opération.
La palme de la Honte revient surtout à ceux qui ont poussé, par appart du gain, ce projet à se faire en depuis des études démontrant son inefficacité, ses conséquences écologiques et son opposition locale. L’intervention militaire quelque peu violente de septembre dernier ayant consisté à détruire des forêts, traumatisante pour de nombreux riverains, et l’ignorance faite par l’état de l’action des grévistes de la faim est une faute très lourde de la part de l’Etat. Face aux avis négatifs et à la forte et légitime opposition, la raison aurait exigé de remettre toutes cartes sur table et d’examiner les alternatives, et ce dès septembre sinon avant, nous n’en serions pas à ces scènes de désolation dans le Kochersberg. Mais tant que le béton et le goudron ne sont pas coulés, tout doit être mené en oeuvre pour stopper ce projet criminel compte-tenu des pertes actuelles de biodiversité.
Et oui, mon cher Charlie : traumatiser de modestes employés de banque d’une agence locale, vous appelez çà comment vous sinon taper sur les faibles plutôt que de s’attaquer aux puissants ?
Je ne suis pas contre le CGO ! vu les bouchons actuels sur l’autoroute !
Mais le GCO ne résoudra pas le problème des bouchons, pire il entraînera un afflux croissant de véhicules sur l’autoroute de Hautepierre. La priorité est à mettre sur les alternatives à l’autosolisme (forte ambition sur le vélo et les transports collectifs), le réaménagement de l’A35 pour séparer flux pendulaires et flux de transit et la régulation du trafic de transit via une écotaxe locale (que les portiques présents sur Schiltigheim soient révisés et mis en marche, ils ne seront pas là pour le décor).
Le GCO c’est une affaire en or pour des minorités qui s’enrichiront via le biais du péage à Ittenheim.
Mon cher Airault (paradoxe le même nom à l’oreille que le 1er ministre qui abandonna l’ecotaxe sous l’ère écolo-socialo !), combien a coûté au contribuable ce même abandon et qui s’est enrichi de l’indemnité versée ? Pas une entreprise française en tout cas !
Effectivement l’abandon de l’écotaxe (merci les bonnets rouges 🙁 ) a coûté cher !!! Et ça a été un vrai gâchis à l’époque. L’écotaxe était mal expliquée donc mal acceptée. Elle aurait pu être compensée par des allégements de charges salariales ou patronales sur les emplois routiers. De plus la Bretagne n’est pas l’Alsace et ce qui est plutôt inutile d’un côté (pas de grand transit sauf par la mer il me semble) peut être indispensable de l’autre. La France paie son esprit centralisateur et jacobin. L’écotaxe était assez réclamée en Alsace et aurait pu être expérimentée. Mais il manque comme toujours la volonté politique.