Lieu d’Europe : Deux mois après son ouverture, l’Europe bénéficie d’un non-lieu
Roland Ries a fait du Lieu d’Europe l’alpha et l’oméga de sa politique européenne au moment des élections municipales. Deux mois après son ouverture, et après les nombreuses polémiques, il est temps de faire un premier bilan de cette nouvelle structure à l’entrée de la Robertsau.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les fées ne sont pas bousculées au portillon du Kaysersguet pour se pencher sur le berceau du Lieu d’Europe. A part Roland Ries et sa très proche adjointe Nawel Rafik Elmrini (2ème sur sa liste), peu nombreuses sont les voix qui se sont exprimées pour clamer leur enthousiasme à la naissance de cette structure ; c’est peut-être même l’inverse.
Depuis sa gestation, le Lieu d’Europe accumule les difficultés, et ce n’est pas faute de les avoir signalées. Le maire n’écoutait pas, il voulait un Lieu d’Europe, il aurait un Lieu d’Europe, coute que coute. Seuls les flatteurs et les courtisans se sont précipités pour saluer ce « monument » qui allait transfigurer l’image de Strasbourg dans le monde.
Rencontre avec Anne Billaut, directrice du Lieu d’Europe
Après les errements liés à la rénovation chaotique de la villa Kaysersguet et avant une phase 2 encore inconnue, qu’en est-il du Lieu de d’Europe actuellement ? Nous avons rencontré sa directrice, Anne Billaut, qui nous a accordé un entretien mercredi 9 juillet.
Il faut relever sa volonté – que nous voyons sincère – d’animer tant que faire se peut ce site malgré ses limites (elle les cite en creux dans l’interview) et de tenter de trouver une planche de salut par l’animation de petits groupes, les partenariats et la création d’une dynamique autour de la marque « Lieu d’Europe ».
Anne Billaut – directrice du Lieu d’Europe… par blogrobertsau
Mini, mini, tout est mini
C’est le dessinateur Yannick Lefrançois qui l’a très justement croqué, en mettant en parallèle le lieu « étriqué » et l’incurie des dirigeants. Car avant de parler d’Europe, il faut en être convaincu soi-même.
On a voulu mettre dans un même endroit le CIIE (Centre d’Information sur les Institutions Européennes), une expo, un lieu de culture, sauver une maison, aménager un parc, une salle de réunion, un lieu de convivialité. Résultat : un bloubiboulga dont on peine à en comprendre le sens. En plus d’une exposition assez petite et dont la pertinence pédagogique nous échappe, le Lieu d’Europe ne convaincra que les convaincus et est finalement difficile d’accès. Le témoignage de Claire résume assez bien la tonalité des réactions que vous nous avez envoyées :
J’ai visité l’intérieur du Lieu d’Europe peu de temps après son inauguration et me suis assise dans son jardin quelques fois depuis. Ce lieu, il y a quelques temps verdoyant et patiné par les années, est devenu, pour moi, aseptisé et sans âme. Et personne ne s’y trompe, c’est tout le temps vide. L’exposition permanente est ennuyeuse et aura du mal à marquer les esprits des collégiens obligés de lui porter attention. La cafétéria immaculée du rez-de-chaussée, derrière la verrière, est vide et froide. On y trouve seulement un distributeur automatique de cochonneries. Le jardin à l’avant est réduit à une pelouse tondue à ras, jaunie dès l’été venu. Alors que ce lieu, municipalisé, aurait pu être investi par des associations culturelles ou d’éducation populaire, une auberge de jeunesse ou autre, il est au final une vitrine – une de plus – bien pâle de Strasbourg. »
5000 visiteurs en 2 mois… en comptant l’inauguration
On a l’impression que l’exposition extérieure Making Peace, ou le parcours d’Europe (inauguré le 16 juillet 2014) sont plus à même d’attirer le curieux ou les touristes que le Lieu d’Europe lui-même. Caché dans son parc, il semble toujours vide si l’on s’en tient aux déclarations de sa directrice : avec 60 visiteurs par jour, on a entre 4 et 8 visiteurs par heure. On est loin des foules en délire annoncées. A titre de comparaison, vous êtes 50 et 60 par heure à visiter le Blog de la Robertsau. Et nos budgets ne le sont pas les mêmes !
Nous continuerons de suivre l’évolution du Lieu d’Europe et surtout ses animations de rentrée, car la page dédiée est pour l’instant assez clairsemée.
Être critique sur le Lieu d’Europe, ce n’est pas être anti-européen.
Nous le rappelons ici, mais faut-il vraiment passer son temps à se justifier, nous sommes des européens convaincus, mais notre conviction ne nous fera pas avaler n’importe quoi. Ce n’est pas parce que l’on dit « Europe » que nous serons béats d’admiration et que nous tairons, comme d’autres, les critiques ou les propositions.
Il faut une vraie ambition pour participer à la construction européenne et plus de coopération volontaire entre les nations. Cette construction ne pourra se faire sans la participation active et concrète des citoyens et des élus, une participation qui s’occupe du quotidien plutôt que de grands bidules abscons.
Dommage que le son soit si mauvais sur la vidéo.
Je n’ai rien lu sur la serre?
#acharnement #mono_sujet_de_conversation
La serre et le reste du jardin seront abordés dans la phase 2, au sujet de laquelle la réflexion, d’après nos infos, n’a pas encore commencé.
Je ne comprends pas qu’ils n aient pas recruté qq proche des institutions européennes , afin d y mener debat conference avec invités politiques lors des sessions parlementaire et conseil de l europe etc …et aussi d y implanter un bon resto ..
tirer un bilan aussi définitif après deux mois d’existence voila qui en dit assez long sur la nature polémique du jugement , mais , on est habitué !!! je partage cependant un regret a propos de cette implantation c est l exiguïté et la forme (distibuteur ) du lieu de convivialité , s’il est un point qui avait fait l objet, en son temps, de demandes précises de la part des robertsauviens, c etait de trouver dans ce lieu et dans son parc un Bar Resto digne de ce nom qui aurait permis une fréquentation beaucoup plus agréable et régulière des lieux , pour le reste laissons le temps faire son office et surtout le temps pour la nouvelle directrice de mettre son empreinte sur le site … mais c est beaucoup demander au démolisseur en chef du progrès et de l innovation à la Robertsau
@Bertha. On constate que vous partagez une partie de nos constats… c’est déjà un début. En plus vous avez de la chance, les « démolisseurs » vous permettent de vous exprimer… Elle est pas belle la vie ?
Quand vous aurez trouvé l’endroit sur le site de la Ville, voire même sur celui du Lieu d’Europe où l’on peut poster un avis (évidemment non insultant), prévenez-nous… Nos têtes « pensantes » auront fait un pas vers le progrès et l’innovation de la démocratie locale.
Enfin, méfions nous des adjectifs, car comme le disait Paul Valéry « L’homme moderne est l’esclave de la modernité : il n’est point de progrès qui ne tourne pas à sa plus complète servitude. »…
Bonjour
J’ai profité de ce dimanche de vacances seule et ensoleillé pour enfin visiter le lieu d’Europe et faire le parcours Europe.
J’ai eu au départ un avis très positif, j’ai passé du temps à regarder toutes les affiches extérieures de l’exposition Making Peace et j’ai beaucoup apprécié la composition, le choix des photos, les explications claires et succinctes des différents panneaux. Je suis aussi allée voir l’exposition qui se trouve dans la dépendance collée à l’entrée, lieu très lumineux (il y avait du soleil) et qui mettait bien en valeur les affiches exposées. J’ai trouvé que de l’extérieur, avec une arrivée dégagée dans le parc, mettait bien en valeur la maison et j’apprécie assez l’agrandissement verrière qui y est accolé.
J’arrive à l’intérieur et là deux jeunes femmes sont là pour m’accueillir, très gentilles. L’une d’elle m’explique que l’exposition permanente se compose en trois parties et me laisse visiter. Autant dire que j’étais tranquille puisque j’étais toute seule du début à la fin (grosso modo de 11h à 11h30). De suite j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de richesses dans les affichages et la façon de les agencer (avec des formes originales et des volumes) donnent un ton assez moderne.
Passé cet enthousiasme de l’arrivée, là j’ai sérieusement déchanté au point que je n’y amènerai pas mes filles de 14 et 16 ans (pour l’exposition extérieure oui par contre). J’ai commencé par la partie historique et mon gros souci était que pour bien lire les informations assez denses j’étais sans cesse perturber par deux sources sonores différentes (situées à d’autres lieux de l’exposition) qui revenaient en boucle. Autant dire que c’était pénible. j’ai trouvé que la luminosité du tout début d’exposition est parfois gênante pour lire des panneaux foncés et pour bien apprécier la carte avec tous les pays de l’union. En passant dans la salle plus lumineuse je pensais vraiment mieux au profiter. Là ce fut encore autre chose, il y a des affichages à la base joliment faits de superpositions sur une carte de l’Europe des nouveaux pays ayant rejoint l’Union Européenne, seulement je ne sais pas si c’est le cas à chaque moment de la journée, mais la lumière naturelle rendait ces affichages difficilement lisibles. Surtout que les nouveaux pays étaient coloriés en grisé clair.
Au final j’ai trouvé que c’était trop dense en textes notamment sur le fonctionnement des institutions. Peut-être aurait il fallu faire quelques affichages plus synthétiques sous forme de diagrammes, de schémas… Je pense qu’un passionné des institutions y trouvera son bonheur, de mon côté j’ai vite saturé.
Maintenant j’attends beaucoup des animations prévues dès la rentrée.
Merci pour votre commentaire très détaillé.