Fête des morts et cimetière Nord

Fête des morts et cimetière Nord

C’est aujourd’hui la fête des morts* selon la tradition catholique. L’occasion de faire un focus sur le cimetière Nord, pan de l’histoire et du patrimoine de la Robertsau.

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Peu de gens imaginent la surface de ce lieu et qu’il abrite un gigantesque bassin.

Cimetière nord de Strasbourg – Photo F. Zvardon © Région Alsace – Service de l’Inventaire et du Patrimoine, 2009

Ci-dessous l’historique du lieu écrit par Christelle Strub et publié sur le site du CRPD d’Alsace

« Après 1870, l’accroissement de la population de Strasbourg oblige la municipalité à ouvrir de nouveaux cimetières : le cimetière central à Cronenbourg, le cimetière Sud au Neuhof et le cimetière Nord. Celui-ci est aménagé entre 1914 et 1922 dans un quartier encore peu urbanisé, situé au nord-est de Strasbourg et appelé la Robertsau.

En 1912, la municipalité décide en effet d’y acquérir un terrain. Le conseil municipal décide la création du cimetière à la veille de la première guerre mondiale, le 6 mai 1914. Le cimetière est dessiné par l’architecte de la ville, Fritz Beblo (1872-1947).

Architecte originaire d’Allemagne orientale, il œuvre à Strasbourg de 1903 à 1918. Il a fortement marqué l’architecture de Strasbourg au début du siècle en construisant de nombreuses écoles, les bains municipaux, ou en réalisant la Grande Percée, actuelle rue du 22 Novembre.

Il commence les travaux du cimetière Nord que son successeur Paul Dopff (1885-1968), architecte en chef de la ville, terminera après la première guerre mondiale.

Fritz Beblo conçoit, au regard des cimetières alors créés en Alsace, un aménagement paysager original et assez proche de réalisations allemandes contemporaines.

Il prévoit ainsi la construction d’un bâtiment principal destiné à accueillir le premier crématoire de la ville (la crémation n’étant pas tolérée par la religion catholique jusqu’en 1963, elle est donc destinée essentiellement aux autres religions et aux athées), deux salles funéraires, un dépositoire (local dans lequel sont déposés les corps avant les funérailles), des salles pour les proches des défunts, les bureaux des ministres du culte et du médecin, la salle d’autopsie et deux logements de fonction.

Ce long bâtiment de style néo-classique se dresse en bordure d’une vaste pièce d’eau, elle-même bordée d’une allée ombragée. Les tombes sont, quant à elles, disposées selon un plan régulier, en carrés délimités par des haies. Au sein de chaque section, les monuments funéraires ne sont pas alignés mais espacés. Dans ce jardin funéraire, la douleur de la mort est atténuée et remplacée par une invitation à la promenade, au recueillement, à la sérénité.

Les travaux d’aménagement du cimetière nord sont engagés en 1914-1915. Interrompus par la guerre, ils reprennent en 1919, pour s’achever en 1922.

Les premières inhumations ont lieu dès juillet 1916. Le crématoire et l’obitoire sont inaugurés en avril 1922. Un service d’horticulture voit le jour dès 1916, et des serres qui servent à la production de plantes pour les différents cimetières de la ville sont construites à proximité du cimetière. Les familles pouvaient, en outre, bénéficier d’un contrat d’abonnement pour le fleurissement de leur tombe.

Le cimetière a connu plusieurs agrandissements depuis 1936. S’étendant aujourd’hui sur dix-huit hectares, il s’agit de la plus grande nécropole strasbourgeoise.

Plusieurs personnalités y ont leur sépulture, dont l’ancien directeur des musées de Strasbourg et créateur du jardin médiéval de l’Œuvre Notre-Dame, Hans Haug. Un jardin du souvenir réservé à la dispersion des cendres est ouvert en 1979.

Un carré dit du Struthof perpétue également le souvenir des victimes de la barbarie nazie. »

Article publié initialement le 2 novembre 2012 sur le Blog de la Robertsau

* Pour l’Église catholique romaine, le 2 novembre correspond à la Commémoration des fidèles défunts, célébration des morts par des messes, en particulier pour les défunts de l’année écoulée. La messe a une valeur de purification des péchés véniels pour atteindre la vision béatifique. Ce jour est traditionnellement consacré à une visite familiale au cimetière et à l’entretien des tombes.

En Belgique, en France, au Luxembourg, ce jour est le 2 novembre dans les faits, mais le 2 novembre n’est pas un jour férié, alors que le 1er novembre (jour de la Toussaint) en est un. C’est donc plutôt le 1er novembre que les citoyens consacrent à la visite des tombes de leurs proches, d’où une confusion fréquente entre la Toussaint et la Commémoration des fidèles défunts. Il est courant de fleurir la tombe avec un pot de chrysanthèmes, la fleur la plus achetée ce jour-là.

Source Wikipédia

 

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