Kartier Nord édite des affiches à l'occasion de l'inauguration du Lieu d'Europe
Edition d’affiches par Kartier Nord “L'(A)NGAGEMENT » A l’occasion de l’inauguration du Lieu d’Europe du samedi 3 mai, Kartier Nord a édité 19 affiches format A2. Trois phrases traduites en 6 langues et une affiche sans texte, soit un total de 19 affiches sera à la disposition du public au Lieu d’Europe et dans le pavillon vitré…
Edition d’affiches par Kartier Nord “L'(A)NGAGEMENT »
A l’occasion de l’inauguration du Lieu d’Europe du samedi 3 mai, Kartier Nord a édité 19 affiches format A2. Trois phrases traduites en 6 langues et une affiche sans texte, soit un total de 19 affiches sera à la disposition du public au Lieu d’Europe et dans le pavillon vitré du Kaysersguet. L’ensemble constitue une pièce sculpturale interrogeant l’inscription dans l’espace public et l’engagement citoyen.
Les 3 phrases :
- Mon langage est ton langage
- Aucun n’est complet en lui seul
- Te traduire c’est m’inventer
Les 6 langues : Allemand, Anglais, Arménien, Estonien, Français, Grec.
L’idée d’homothétie (1) à la source du format «A» utilisé par l’imprimerie en Europe, est signifiée en pointillé sur les poster. Á ce signe simple mais fort, viennent s’adjoindre des phrases traduites en six langues, nombre exprimant à la fois la pluralité et l’union. De même, les phrases imprimées induisent leur traductibilité ; cette nature propre à tout langage humain et source infinie de richesse. Les poster, posés empilés, sont offerts au public qui peut les emporter. Pièce sculpturale interrogeant l’inscription dans l’espace public et l’engagement citoyen. L’objet donné n’est pas adressé, personne n’est tenu de l’accepter, ni de le rendre. Il est simplement mis à disposition du visiteur. Ces reproductions invitent à une expérience physique. Leur prise par le public provoque la disparition de l’œuvre. Image de perte, certes, mais chacun en prenant «part» à la sculpture, engage un geste qui à la fois désagrège et fait vivre la pièce. Libre de son choix, celui qui prend volontairement quelque chose, lui accorde sans doute un certain intérêt. Cette attention est importante. En s’appropriant les affiches le public déplace le corps de l’œuvre en le corps social. Processus de transposition/traduction d’un ensemble physique en une propagation dynamique. La sculpture n’occupe plus nécessairement l’espace public, mais par sa reproductibilité, elle a le pouvoir d’appartenir en «copropriété» à chacun. Monument invisible, elle met en tension l’appréhension traditionnelle d’œuvre dans l’espace public. La feuille mise à disposition, permet à chaque visiteur de déterminer son rôle dans la chaîne donner-recevoir-rendre. Sans réception, les œuvres n’existent pas. Elles demandent la participation du public pour achever le travail c’est à dire en partager la responsabilité. Si chaque affiche prise n’est pas la pièce, elle en fait cependant partie. Elle en est un élément et à ce titre elle est aussi la pièce. Pas toute la pièce, mais tout son potentiel et toute son efficacité. Œuvre sans original, pouvant être exposée en plusieurs endroits simultanément, elle est présente ici et maintenant et cependant toujours en sursis. La feuille que chaque spectateur peut emporter chez lui fait toujours partie de la sculpture dont elle est issue ; elle n’en est pas séparée. Elle en est d’ailleurs inséparable par sa reproductibilité même. Distribuée en copyleft l’édition est de ce fait illimitée, étant illimitée, elle est en même temps indivisible.
1. Le terme, »homothétie » dû au mathématicien Michel Chasles, est composé de deux éléments d’origine grecque, le préfixe homo pour «semblable» et thesis pour «position». Il traduit la correspondance entre deux figures de même forme et de même orientation.
Site internet : http://kartiernord.canalblog.com