La tombe de Mélanie de Pourtalès à l’abandon
La famille de Mélanie de Pourtalès est enterrée dans une partie privée du cimetière St Louis. Robert Grossmann vient d’écrire au Maire de Strasbourg pour l’alerter sur son état pitoyable.
Décidément, le patrimoine de la Robertsau est trop souvent malmené ces derniers temps. Après la villa Kaysersguth puis le foyer St Louis, voici que le carré, certes privé, de la famille de Mélanie de Pourtalès au cimetière St Louis est à l’abandon. Des herbes folles et des arbres sont en train de transformer un lieu de mémoire en terrain vague.
Au-delà des personnes qui y sont enterrées, c’est finalement le simple respect que l’on doit aux défunts et l’entretien d’un cimetière qui est pointé du doigt entre autre par Robert Grossmann qui vient d’écrire au Maire de Strasbourg.
Voici son courrier :
« Monsieur le maire
Vous connaissez l’importance de Mélanie de Pourtalès dans l’histoire de notre ville. Cette éminente figure de la cour de Napoléon III puis, ultérieurement, de l’époque du Reich en Alsace, a fait preuve d’un attachement et d’une fidélité exemplaire à la Robertsau. Tous les grands événements de sa vie y ont été célébrés : baptême, mariage, grandes et mémorable fêtes familiales ; enfin elle l’a choisie pour dernière demeure.
Sa tombe, au coté de celles de ses parents, les Renouard de Bussierre, se trouve dans un carré privé au cimetière Saint Louis.
Or ce carré est dans un triste état d’abandon et de déshérence, les herbes folles y prolifèrent et des arbustes sauvages s’y sont développés. Il a les aspects d’un terrain vague. Visiblement il n’a bénéficié d’aucun entretien depuis de nombreuses années.
Cette situation désolante n’est pas acceptable. Certes on évoquera le caractère privé des tombes mais il est évident que la famille qui, d’après mes renseignements, se trouverait en Suisse, ne semble guère soucieuse d’entretenir les sépultures de ses prestigieux ancêtres.
Or Mélanie de Pourtalès et les Renouard de Bussierre appartiennent à notre mémoire collective, à l’histoire de Strasbourg et de l’Alsace.
L’hôtel d’Andlau rue de la nuée bleue, celui du quai Saint Nicolas, le château de la Robertsau, l’église protestante et le carré funéraire sont autant de jalons qui ont marqué la vie de ces éminentes personnalités. Ils constituent des éléments de notre patrimoine.
En ce sens, nombreux sont les strasbourgeois qui, connaissant mes recherches sur la Comtesse, m’ont interpellé sur l’état désolant du carré funéraire. Nombreux sont ceux qui cherchent à le visiter pour rendre hommage.
Un courrier des lecteurs a paru dans les DNA le 17 juin pour regretter cet état de fait et son auteur, madame Raul, a parfaitement résumé la situation. J’ai moi même attiré l’attention d’Alain Fontanel qui m’a répondu qu’un contact avait été pris avec la famille. Rien n’a été fait depuis et le contraste fut manifeste le jour de la Toussaint où de nombreux visiteurs du cimetière Saint Louis sont allés sur leurs tombes familiales parfaitement entretenues.
Compte tenu de l’intérêt des Strasbourgeois pour l’histoire de leur ville, compte tenu de leur attachement à cet élément de notre patrimoine, la ville ne peut se désintéresser de la situation. Elle a une responsabilité morale et culturelle.
Aussi je me permets de vous inviter à exiger de la famille que ce carré Pourtalès – Renouard de Bussierre soit entretenu sine die.
Si les injonctions de la ville n’étaient pas suivies d’effet immédiat il serait nécessaire que soit étudiée toute solution de délégation qui confèreraient à la ville la gestion de ces tombes.
Il me semble aussi que la DRAC pourrait être consultée pour qu’elle donne son avis sur le coté patrimonial de ce carré du cimetière, des solutions éventuelles de classement pourraient être envisagées.
Je vous remercie de l’intérêt que vous voudrez bien accorder à cette requête et vous prie de croire, monsieur le maire, en mes cordiales salutations
Robert Grossmann »
De toutes façons, le plan d’urbanisme de Strasbourg a classé ce cimetière en zone urbanisable, c’est dire l’attachement que notre maire et son adjoint à la culture y portent. Icade serait sur les rangs pour racheter ces précieuses parcelles.
On ne peut que saluer et soutenir l’initiative de Robert Grossmann.
Comme j’aimerais être inhumé dans cet endroit ! Prenez donc exemple sur certains cimetières allemands où la nature est la bienvenue ! Rendre les abords de la tombe plus accessible, ok, mais herbes « folles » et arbustes « sauvages »… Damned ! Il existe encore des arbustes non domestiqués ? De toute façon, le Robes, qui veut également « nettoyer » la forêt de la Robertsau, future réserve naturelle, » Y’en a trop des feuilles et du bois par terre, verdammi !!! » a toujours été un anti-nature ! Qu’il brandisse sa plume contre le béton et pour la ceinture verte qui se réduit comme une peau de chagrin !
Bravo à M. Grossmann, qui prouve une fois de plus son attachement à « sa » Robertsau 🙂
Initiative à soutenir, les citoyens !