Piste cyclable le long du tram : Cédez le passage aux voitures !
De l’amour on n’a pas de preuves, mais uniquement des signes. Si la communication municipale annonce aimer le vélo sur le terrain c’est toujours l’amour vache. La preuve sur la piste cyclable le long du tram, on voudrait punir les cyclistes qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Alors que l’Eurométropole et la ville de Strasbourg avaient l’occasion de poser un (petit) maillon de leur plan vélo toujours annoncé à la veille des campagnes électorales et ses fameuses vélo-routes, l’ADN pompidolien de la technostructure de la place de l’Étoile a encore fait son œuvre.
Pour communiquer sur les kilomètres de pistes cyclables en ne gênant surtout pas les voitures, l’Eurométropole a la méthode. Sur moins de deux kilomètres, pas moins de 9 obstacles pour que le cycliste n’oublie pas qui est le maître de la rue : la bagnole.
Alors qu’il n’y avait AUCUN obstacle. Que les ingénieurs de l’Eurométropole ont eu tout le loisir de faire comme ils l’entendaient dans une travée où il n’y avait aucune contrainte, nous pouvons vérifier sur le terrain que le vélo est toujours considéré comme loisir et non comme une alternative de transport quotidienne. Un vélo peut rouler entre 10 et 15 km/h, on peut effectivement envisager de l’utiliser comme moyen de transport quotidien, d’où l’importance d’avoir des pistes en site propre et sans obstacle.
1 / Cédez le passage
On aurait pu croire que pour des raisons de sécurité, les voitures auraient enfin cédé le passage aux vélos, piétons et transports en commun… Non c’est aux cyclistes de céder le passage… et à 5 reprises.
2 / Organiser le conflit piéton-cycliste
La piste cyclable va croiser à 4 reprises les piétons, comme ici au croisement de la sortie de l’école de la Robertsau (dite Adler) et de la sortie du parc de la Petite Orangerie…
Les cyclistes ont même eu la surprise de découvrir il y a quelques jours la pose de barrières… on croit rêver !
De nuit, l’aménagement est particulièrement dangereux… et l’image tellement symbolique de l’attitude de l’Eurométropole pour le vélo !
On va retrouver le même type de torture à cyclistes près de la rue du Docteur Freyss… Mal signalé, de nuit, c’est un véritable piège.
Vous allez nous dire que c’est nécessaire pour ralentir les cyclistes qui roulent comme des fous… sur une piste cyclable. Mais imaginez que l’on applique le même principe aux voitures qui roulent trop vite (si si il y en a, on vous l’assure). Ce qui nous donnerait par exemple pour la rue Boecklin quelque chose comme cela. Ridicule ? on ne vous le fait pas dire…
Enfin dernière humiliation, la piste qui disparait. Alors que les premiers travaux de peinture ont été faits, il y avait bien un signalement de piste au croisement de la rue de la Renaissance…
…et quelques mois plus tard, les logos de vélos ont été recouverts, ce qui oblige les cyclistes (selon le code de la route) à mettre pied à terre et à traverser à pied vélo à la main.
On emmerde ces bobos de cyclistes écolos pour favoriser la bagnole : c’est Carlotta qui va être contente !
Petite leçon de grammaire pour les adeptes de Carlotta : je carlottise, tu carlottises, il ou elle carlottise, nous carlottisons, vous carlottisez, ils ou elles carlottisent.
Pour ne pas se mettre à dos les bagnolards, l’EMS carlottise les pistes cyclables !
Pour aggraver le dérèglement climatique, il faudrait que nous carlottisions plus la ville.
Mais, pour que nos émissions de CO2 augmentassent, encore aurait-il fallu que l’EMS carlottisât de plus belle.
Pour augmenter nos déchets et faire fonctionner le nouvel incinérateur à pleins tubes, carlottisons nos poubelles !
Pour proposer des légumes moins sains, que les Jardins de Marthe carlottisent leurs jeunes pousses de pesticides !
Quel magnifique poète vous faites, mon cher Charlie !
Une confidence au passage : le pseudo Carlotta été choisi par référence à l’anonyme Je suis Charlie, qui enchante de longue date le blog de la Robertsau par ses diatribes enflammées et néanmoins philosophico-politiques…
Au plaisir
C’est une piste cyclable carrément impraticable pour les vélos cargo, par exemple pour les parents qui voudraient déposer leurs enfants à l’école à vélo cargo plutôt qu’en voiture, c’est mort. Juste incroyable.
« Dernière humiliation », poser pied à terre et traverser le passage piéton en poussant son vélo rend le cyclopiéton prioritaire au titre du code de la route alors que le cycliste sur son vélo traversant une chaussée même sur une « bande cyclable » n’a aucune priorité. Dans ces situations et même avec la signalisation horizontale et verticale matérialisant « un cédez le passage » aux cyclistes, c’est l’anarchie totale (par exemple à l’intersection de la rue du conseil des quinze avec la rue Boussingault à l’arrière de l’Orangerie).
Sur la photo, il manque les panneaux cédez le passage à destination des cyclistes, l’absence de « bande cyclable » évite de se croire prioritaire.
Bonjour
Comme le rédacteur de l’article a préféré publier l’article sans prendre de renseignements auprès de la mairie sur ces aménagements, voici quelques infos ci-dessous, suite à une réunion sur site le long de l’aménagement tramway le 10 avril 2019 à ma demande. Je précise à titre personnel que j’aurais préféré pouvoir passer outre certaines recommandations sécuritaires du STRMTG (http://www.strmtg.developpement-durable.gouv.fr/), et que je partage l’incompréhension des usagers devant des éléments d’aménagement qu’on ne retrouve pas sur d’autres lignes de tramway. Malheureusement ce sont des aménagements qui ne se font pas sur un jugement d’opportunité.
1) Les barriérages en chicane sont une exigence du dossier de sécurité du projet, confirmée dans l’avis du STRMTG, et elles sont expressément reprises dans l’arrêté préfectoral qui autorise l’exploitation de cette extension de tramway (à cette condition entres autres). Il paraît à ce sujet que des parents d’élèves de l’APEIR demandent des protections supplémentaires pour la traversée de la plateforme au niveau de l’école. Pour ce qui est de la chicane côté parc de la Petite Orangerie, elle pourrait peut-être être desserrée si la demande est faite.
2) Concernant les protections prévues afin d’interdire les accès des véhicules sur les pistes cyclables, quand des potelets sont requis, ils sont bien prévus à mémoire de forme.
3) Concernant les régimes de priorité des débouchés des vélos sur les rues « Jardiniers », « Mélanie » « Dr François » et « Médiane », le régime de priorité retenu est le cédez-le passage, conformément aux dossiers de sécurité des carrefours tramway validés par le STRMTG. Les logos vélo présents sur la chaussée ont été effacés (rue des Jardiniers notamment), les marquages des pistes ont été réalisés et les lignes d’effet de feu ont été reculées afin de ne pas bloquer les vélos par une voiture arrêtée au feu dans l’axe des pistes cyclables.
4) Le cédez-le passage a été instauré rue de la Renaissance (et les logos vélos sur la chaussée effacés). La bordure au débouché n’est pas à 0, mais à 2 cm ce qui est effectivement un peu haut mais acceptable pour des fauteuils roulants.
5) 4 arceaux à vélos complémentaires ont été posés au niveau de la placette du Ploon, en accord avec Mme DREYER Adjointe en charge du quartier. Les arceaux à vélos sont assez utilisés à la pause méridienne.
Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire de Strasbourg en charge des mobilités alternatives
Merci de confirmer mon impression que ces aménagements pour vélo sont absolument décevants.
Par rapport aux barrières en chicane au niveau du parc de la petite orangerie/sortie de l’école Adler, je me demande bien qui auraient pu prendre ces virages à 90 degrés avec une vitesse excessive sans chuter… de plus on n’en parle pas, mais la chaussée sur la portion longeant le parc n’est même pas à niveau horizontal.. pire elle est inclinée dans le sens de la pente. Merci le décrochage de pneu en virage lorsque le sol est humide. Comment faire enlever ces stupides barrières anti vélo (je plains les cargo…) et faire remettre au moins à l’horizontal le sol ?!
Dernière chose : la piste piétonne est sympa pour eux mais jusqu’à ce qu’il pleuve. Étrangement tout le monde marche sur la piste cyclable à ce moment. C’est sûr qu’il ne faut pas salir un peu ses chaussures…
Moi ce qui m’embête dans le marquage, c’est l’avant dernière photo, il y en a plein sur Strasbourg, maintenant, mais en voiture, quasi impossible de les voir, à l’époque les pistes cyclables étaient peintes en verte, c’étais visible. Est-ce vraiment légal au niveau code ?