Foyer Saint-Louis, tout a été dit, encore faut-il brancher le sonotone pour l’entendre.
Cet après-midi, le Conseil Municipal de Strasbourg va être sollicité pour donner son avis* sur la vente du foyer St Louis. Une décision qui aura de lourdes conséquences sur le quartier. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir suivi la consigne de la ville « ouvrez-là ».
Le Blog de la Robertsau en a beaucoup parlé, peut-être trop, mais c’est que les enjeux pour notre quartier sont importants. Nous n’allons pas y revenir, vous pouvez relire les 64 articles que nous y avons consacré. Et nous ne sommes pas les seuls.
- L’ASSER demande la préemption du foyer par la Ville pour avoir le temps de travailler à un vrai projet avec les habitants.
- L‘ADIR demande le maintien du foyer St Louis, refuse la construction de logements à cet endroit et la construction de la maison paroissiale dans le jardin du curé.
- Le Conseil de quartier, dans sa motion du 3 septembre 2015, demande la préemption par la Ville.
- Le Collectif « Un Cœur pour la Robertsau » qui rassemble des « personnalités » de tous horizons s’est particulièrement mobilisé en éditant un livre blanc avec des propositions concrètes et en organisant une réunion publique.
- Le Collectif « Sauvons le jardin Saint Louis » a déposé une pétition, certifiée par huissier, de 1500 signatures.
- L’association Patrimoine et Modernité a déposé une demande de classement au patrimoine de l’ensemble architectural foyer-église.
- Des centaines de citoyens se sont manifestés en signant des pétitions, en laissant des témoignages ou des messages.
Qui a volé les piles du sonotone du Maire ?
Une mobilisation citoyenne hors norme. Depuis l’enquête publique sur le changement du POS 35 en plein été 2012, jamais il n’y a eu autant d’interventions, de déclarations, de prises de paroles. Mais rien n’y fait. Seules les logiques du communautarisme et de l’argent roi semblent trouver grâce aux yeux du maire.
Il n’y a du côté de l’adjointe de quartier que mépris, autisme et raccourcis. Elles sont bien loin les promesses de démocratie locale renouvelée. Le maire en présentant le point cet après-midi tente un passage en force qu’il serait le premier à critiquer s’il était dans l’opposition. Du haut de sa tour d’ivoire, est-il encore en phase avec les habitants ? Ce n’est pas une visite au pas de charge à la Robertsau le 30 janvier dernier qui va nous faire croire qu’il est réellement au courant des problèmes des habitants.
Le maire a peur du débat
Pour couronner le tout, le point sur la vente du foyer et mis à l’ordre du jour du conseil municipal couplé avec une autre vente de bien cultuel, qui elle ne fait pas polémique. L’exécutif tente de tordre la main de son conseil. Pourtant, nous le savons, il lui a été demandé plusieurs fois de séparer le point, ce qu’il a refusé pour l’instant.
Mais ces méthodes d’un autre âge ne font que mettre en évidence son appréhension du débat, ce qui ne l’honore pas. Et cela met une autre association mal à l’aise.
La « concertation » mise en place, il y a quelques mois, n’était finalement qu’une opération d’enfumage (et on reste poli) pour mieux faire passer le projet de destruction du foyer et sa juteuse opération immobilière. Il n’y avait aucune volonté de changer une virgule du projet, mais plutôt d’observer les acteurs du dossier pour trouver « le point faible », une personne ambitieuse et facile à manipuler, selon la vieille formule « diviser pour mieux régner ». Là aussi, cela ne redore pas le blason des politiques et d’Alain Fontanel en particulier.
Aujourd’hui le conseil a la possibilité d’être mouton ou réellement le porte-parole de ses habitants.
Comme le soulignait ce week-end Robert Grossmann, les conseillers municipaux de Strasbourg peuvent, par leur vote souverain, ne pas commettre l’irréparable dans le cœur de notre quartier.
Appel de Robert Grossmann à ne pas commettre l… par blogrobertsau
Nous en connaissons beaucoup, qui même dans la majorité, souhaitent une autre destiné au foyer St Louis et sont sensibles aux arguments proposés ; ou, a minima, veulent un autre débat.
Oseront-ils aller jusqu’au bout de leur conviction ou enterreront-ils tout espoir pour des quartiers d’être écoutés ? Réponse cet après-midi à partir de 15 h00.
(*) Rappelons que l’avis que va donner le conseil municipal n’est pas neutre. En fait, le Conseil de Fabrique de la paroisse St Louis est établissement public du culte (en droit local). En donnant son avis positif sur la vente, la ville de Strasbourg s’engage à rembourser les dettes en cas de défaillance de la paroisse.
MAJ : Précisions dans deux articles l’un des DNA et l’autre de Rue89 Strasbourg. Les médias rapportent sans vérifier des contre-vérités affirmées par la Mairie.
Dans celui des Dernières Nouvelles d’Alsace du samedi 19 mars 2016, l’adjointe de quartier ose affirmer qu’on lui a demandé de déménager le cimetière St Louis. Cette demande est une proposition d’un urbaniste Robertsauvien qui intervenait en son nom propre. Elle n’a jamais été reprise et soutenue par aucune des associations ou des collectifs. C’est une technique connue de reprendre un propos, de le sortir de son contexte (il faisait ici de la totale prospective fiction) et de faire croire qu’il s’agit d’une demande de tous ceux qui veulent sauver le foyer St Louis. Ce qui n’est absolument pas le cas. Elle aurait pu dire, on m’a demandé de faire des études pour la rénovation du foyer, ou des études d’impact de circulation sur l’installation du foyer rue Charles de Foucault, parce que ça on lui a demandé.
Dans l’article de Rue89 Strasbourg du 21 mars 2016, le maire parle d’un budget de 4 à 5 millions. D’où sort-il ce chiffre ? Pour bien connaitre le dossier, nous n’avons jamais vu UNE SEULE ÉTUDE sur la reprise du foyer. Ce chiffre est totalement fantaisiste et ne sert que de chiffon rouge pour mieux faire peur. Qu’il soit repris sans discuter par la presse nous laisse pantois.
Enfin, le maire reprend un argument connu celui d’un dossier privé privé. Nous rappelons que le conseil de fabrique est un établissement PUBLIC du culte avec un représentant du maire qui y participe. Pour mémoire, le curé est payé par l’état, les murs de l’église St Louis appartiennent à la ville ainsi que le presbytère, et de nombreux travaux ont été financés par la ville pour des sommes conséquentes. On a déjà vu plus privé non ? Dans ce cas, pourquoi demander l’avis du conseil municipal si c’est une opération privé ? Roland Ries réduit-il le rôle du Conseil à une simple chambre d’enregistrement ?
Alors ???? Qu’ont donc discuté nos nobles éluEs ? J’aurais tellement souhaité qu’une mobilisation générale de Robertsauviens se constitue pour assister au Conseil municipal du 21 mars, conseil qui me semble-t’il est public, non ?
Espérons qu’une majorité d’entre eux ont compris que certains intérêts – non avouables – minent ce dossier autour du Foyer St Louis.
Pourvu que les éluEs osent s’opposer au projet municipal !
Vœu pieux ?
Pourquoi fuir autant la concertation citoyenne participative ????
Le Roi et ses favorites semblent craindre ces pauvres bougres du peuple avec ses idées saugrenues.
Faudra-t’il finir par lever les fourches ?