Françoise Pfersdorff et Yves Le Tallec nouveaux conseillers départementaux du canton Strasbourg 4
Alain Fontanel et Christel Kohler n’auront pas réussi à déstabiliser le conseiller général sortant Yves Le Tallec ; avec son binôme Françoise Pfersdorff, celui-ci gagne haut la main. L’abstention est à 50 %.
Avec près de 1400 voix d’avance, la victoire du binôme UMP – UDI est nette, 56 % contre 44 % pour le PS.
La politique du coucou du PS n’a donc clairement pas fonctionné, les électeurs préférant toujours l’original à la copie. Mais, on le sait, Alain Fontanel comptait sur cette victoire afin de s’imposer comme candidat légitime pour succéder à Roland Ries à la Mairie de Strasbourg.
Il se murmure néanmoins qu’Alain Fontanel souhaitait d’abord se présenter sur le canton 1 (plus légitime, car c’est le canton qu’il habite), mais qu’un axe Herrmann – Cahn – Bies a souhaité lui barrer la route vers une victoire facile. C’est pour cela que Mathieu Cahn s’est présenté dans le canton de Strasbourg 1, délaissant le canton dont il est adjoint.
On peut quand même se poser la question sur la compréhension réelle du terrain. Quand on est hyper cumulard, est-il vraiment raisonnable de solliciter encore un mandat ? On a des éléments de réponse ce soir. Il faut dire que le duo d’adjoints a trouvé un champ de mines laissé par l’adjointe de quartier ; difficile de tout rattraper en quelques semaines.
Sur France 3, Alain fontanel affirmait progresser… Ce n’est pas tout à fait vrai. Sur la Robertsau, le binôme UMP est en tête dans tous les bureaux et respecte le 60/40 %. C’est dans la nouvelle partie du canton que le PS a 6 bureaux à son avantage.
Comment vont fonctionner les nouveaux conseillers départementaux ?
Nous regarderons avec attention, bien évidemment, leurs prises de position au nouveau conseil départemental et le Blog de la Robertsau s’en fera l’écho. D’ailleurs, à ce sujet, nous avons un suggestion : diffuser les séances du conseil départemental en direct sur Internet comme le fait la Ville de Strasbourg.
Nous suivrons avec beaucoup d’attention particulièrement les premiers pas de Françoise Pfersdorff en tant qu’élue, elle qui nous a soigneusement assaisonnés après un papier qui lui a déplu…
Mais attention à tout triomphalisme, comme le faisait remarquer un politologue sur France 3 Alsace, le vote blanc a particulièrement augmenté à Strasbourg (700 bulletins blancs et nuls sur le canton 4) et l’abstention fait des ravages. 50 % des électeurs du canton 4 ne se sont pas déplacés, dans les autres on peut avoir jusqu’à 64 % !!!! Il n’y a pas de quoi pavoiser.
Les partis d’extrême droite ont fortement progressé et sont devenus la deuxième force politique du Bas-Rhin en voix. Le PS n’est plus qu’un champ de ruines avec 10 %, seul son premier secrétaire gagne une place au soleil… Ça va tanguer au prochain conseil fédéral du PS.
L’enjeu est bien de refaire venir à la table démocratique tous les habitants de Strasbourg, et pour cela il faut travailler et s’impliquer dans le quartier.
Car comme le chantent Alain Souchon et Laurent Voulzy :
Oh prenez garde à ceux qui n’ont rien
Chante chante un petit oiseau malin
Qui monte au ciel, qui plane et qui pique
Au-dessus des royaumes et des républiquesL’oiseau malin regarde et voit
Les monarques et leurs secrets
Qui lancent dans les palais d’état
Les ordonnances et les décrets
Masters and servants
De leurs salons protégés
N’entendent pas l’oiseau qui chante
N’entendent pas l’oiseau chanter
Pressentant comme un danger
Tout est dit et bien dit.
Les grands discours sur un basculement possible de la Robertsau m’ont fait bien marrer. Ce PS Strasbourgeois ne doute vraiment de rien. Quelle arrogance ! Je ne suis portant pas un électeur de droite mais je n’en peux plus de cette majorité PS peuplée de cumulards à Strasbourg méprisante et suffisante pour ses habitants
La véritable catastrophe, c’est que tous ces élus sont minoritaires. Au mieux, ils n’ont été élus que par un quart des électeurs. Le système parait en roue libre et les électeurs, dans leur grande masse, s’en détournent. La confusion des repères et la fin des clivages, choisies par nos élus UMP et PS à l’Eurométropole ou le binôme Fontanel-Kohler à ces élections, ne peuvent qu’entretenir dans l’esprit des électeurs le sentiment qu’il n’y a pas d’alternative au modèle de société que nous propose l'(ultra)libéralisme: dictature de l’économie, dogme de la croissance, chimère des ressources illimitées, monétisation universelle de tout et de rien, détricotage de tout ce qui fait sens collectivement (l’impôt, la solidarité, les corps intermédiaires, la sécurité sociale, le service public, etc.). Droite et gauche se perdent dans le « pragmatisme », qui gomme les clivages et les différences dans leurs projets, laissant au FN le boulevard d’une offre alternative, qui, du coup, apparait unique, mais dont on ne parvient plus à contester l’inanité, la bêtise et le danger extrême. Ajoutez à cela les crispations partisanes, les ambitions personnelles des uns et des autres et une arrogance sans limite, qui autoriserait à dire tout et son contraire, au gré des publics ou des contextes, et vous avez le cocktail d’une catastrophe, qui se précise de scrutin en scrutin.
Excellente analyse, merci.
Quand on regarde le nombre de bulletins blancs/nuls et les absentionnistes, on réalise que ces (personnes) n’ont plus AUCUNE légitimité.