La Résistance alsacienne féminine à l’honneur le long du Tram E

La Résistance alsacienne féminine à l’honneur le long du Tram E

Le 13 janvier s’est déroulé à l’Escale un verre de l’amitié à l’occasion de la présentation de trois nouvelles plaques de rues le long de la percée du tram E à la Robertsau

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L’itinéraire emprunté par l’extension de la ligne E du tram à la Robertsau qui dessert les nouveaux arrêts  » Jardiniers », « Mélanie » et « Robertsau-Escale », comporte ses spécificités car celui-ci ne longe pas une voie routière préexistante mais est bien une percée dans les fonds de jardins réservée depuis 1994.

L’Eurométropole a souhaité conserver une voie verte, ainsi la « voie de Tram côté jardins » comprend une piste cyclable et une voie piétonne le long de son parcours offrant de nouvelles possibilités de promenade, elle a également été végétalisée sur toute la plateforme ainsi que ses abords.

S’agissant, dans ce cas, d’une création de nouvelles allées, il était nécessaire de leur attribuer de « nouveaux » noms.

Mais savez-vous comment sont choisis les noms des rues ?

Ce sont les municipalités qui sont chargées de l’attribution des noms de rues. À Strasbourg c’est la commission de dénomination et des écoles au sein de la Direction de la culture qui fait les propositions. Les noms ou changements proposés sont alors envoyés au conseil municipal qui a le dernier mot. (Pour en savoir plus).

Ainsi le 25 Mars 2019, le Conseil Municipal de l’Eurométropole a établi :

Nous n’ignorons pas la volonté de notre quartier de conserver la mémoire de ceux qui sont morts pour la France. Nous l’avions développé dans notre article sur le « Sentier du souvenir de la Robertsau ».

Et notre quartier entre une nouvelle fois en résonance avec l’histoire européenne de Strasbourg.

Fidèle à cette tradition de « Mémoire », c’est une époque douloureuse qui est mise en exergue avec le choix de convier dans notre quartier la Résistance à l’Allemagne nazie et à l’occupant en territoire annexé qui a tant marqué notre région dès 1940.

Mais cet honneur est double puisqu’il est tout spécialement dédié aux femmes par le choix qu’a effectué le Conseil municipal de distinguer trois noms de Résistantes  :

  • Allée Alice Gillig
  • Allée Laure Diebold-Mutschler
  • Allée Marguerite Plancherel

En effet la Résistance est un événement qui a compté dans l’évolution de la place donnée aux femmes dans la société française. Rappelons-nous qu’elles n’ont, à cette époque, toujours pas le droit de vote… (En France, les femmes obtiennent le droit de vote et celui d’être élues le 21 avril 1944 ). La Résistance (considérée au sens dur du terme) ne devait-elle concerner que les hommes ? Eh bien non, les femmes ont eu des responsabilités extrêmement importantes dans cette époque machiste, pour un sort pire que les hommes… Ce choix est-il une séance de rattrapage ? Dans cette optique, cette décision est heureuse car elle tente de redonner aux femmes le rôle héroïque qu’elles ont eu véritablement.

Mais qui sont-elles ?

Alice Gillig

Alice Gillig-Daul (1916-2011), ancienne cheftaine des Guides de France et figure féminine marquante de la résistance française. Dès l’invasion avec le groupe des Pur-sang**, au départ toutes issues du guidisme, elle aide les soldats français évadés puis les aviateurs anglais abattus. Le réseau prend vite de l’ampleur. Avec son groupe, elle est arrêtée en 1943 et envoyée en camp en Allemagne. Elle s’évade en février 1945 et rejoint la Suisse après un périple de 600 kilomètres où le sens de l’orientation lui fut très utile. (Source)

**(L’Équipe Pur Sang est un réseau de passeurs composé majoritairement de femmes du mouvement scout des Guides de France (GDF). Il se forme en octobre 1940, il est démantelé par les allemands en mars 1942. Lors du jugement de ses membres, les allemands attribuent au réseau le passage de 250 prisonniers évadés et d’une centaine de familles alsaciennes en fuite. Le réseau permet notamment l’évasion d’Alsace de Marcel Rudloff, le futur maire de Strasbourg, le 31 janvier 1942.) (Source Wikipédia) 

(En savoir plus)

 Laure Diebold-Mutschler

Laure Diebold, de son nom de naissance Laure Mutschler, née le 10 janvier 1915 à Erstein et morte le 17 octobre 1965 à Lyon, est une résistante française. Secrétaire de Jean Moulin, elle fut faite Compagnon de la Libération alors qu’elle était portée disparue en Allemagne. (Source)

(En savoir plus)

Marguerite Plancherel

Marguerite Plancherel née Fuhrmann, née en 1920, disparaît le 25/02/2010 à Fribourg (Suisse).  Agent du réseau Uranus –Kléber, Marguerite s’occupe du passage des prisonniers évadés d’Allemagne vers la France et fournit aux alliés d’importants renseignements sur l’ordre de bataille de l’armée allemande. Arrêtée sur dénonciation le 14/07/1942 à son domicile de Strasbourg, elle est internée à Kehl de l’autre côté du Rhin. Emmenée devant le Conseil de Guerre de Berlin, elle est condamnée à mort le 03/05/1943 pour espionnage et assistance aux prisonniers de guerre. Son exécution ayant été différée, Marguerite Fuhrmann est libérée le 30 avril 1945 par l’armée anglaise, de la prison de Charlottenburg à Berlin. (Source)

(En savoir plus)

Ainsi les femmes ne doivent-elles pas résister encore aujourd’hui ? Certes avec beaucoup d’avancées depuis la période de l’après guerre, le combat pour la place de la femme dans la société n’est certes pas encore terminé…

La Robertsau en image

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