Dans droits de l'homme, il y a "droit"… L'exposition du Lieu d'Europe est-elle illégale ?
Peut-on, au nom des droits de l’homme, faire fi du droit ? La tribune de Robert Grossmann sur l’exposition sur les grilles du Lieu d’Europe a fait beaucoup de bruit et jusqu’au sommet de la ville. (Voir « Robert Grossmann s’insurge contre les panneaux sur la clôture du parc Kayserguet« ) Vous avez été très nombreux à…
Peut-on, au nom des droits de l’homme, faire fi du droit ?
La tribune de Robert Grossmann sur l’exposition sur les grilles du Lieu d’Europe a fait beaucoup de bruit et jusqu’au sommet de la ville. (Voir « Robert Grossmann s’insurge contre les panneaux sur la clôture du parc Kayserguet« ) Vous avez été très nombreux à la lire sur le Blog de la Robertsau ou dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.
La question posée par l’ancien président de la CUS, faut-il le rappeler, porte sur l’opportunité de mettre une exposition imposante sur les grilles, quitte à cacher la villa et le Lieu d’Europe : « Publicité européenne ratée, pollution visuelle réussie » :
Coincée et prise à son propre piège, la municipalité n’a donc rien trouvé de plus intelligent que d’installer des expositions à l’extérieur, sur les grilles du parc. Affiches publicitaires ! Sans mettre en cause la qualité de ce qui est ainsi montré, l’effet est trois fois désastreux !
Il évoque également la difficulté qu’aurait un opérateur privé de réaliser la même opération, et donc de l’égalité des citoyens devant la loi.
Nous avons réussi à joindre Anne Billaut, la directrice du Lieu d’Europe.
Je respecte la prise de position de Monsieur Grossmann, même si je ne suis pas d’accord avec son analyse. Je l’invite d’ailleurs à venir visiter le Lieu d’Europe, et je serai ravie de lui expliquer la nature de notre travail.
Le public est nombreux à plébisciter ce type d’exposition à l’extérieur et cela se fait également dans d’autres villes comme Paris.
Mais n’oubliez pas l’essentiel, c’est-à-dire le sujet de l’exposition, et ceux qui défendent les droits de l’homme au péril de leur vie !
Justement, peut-on, au nom des droits de l’homme, faire fi du droit ?
Car d’après nos informations, le Lieu d’Europe n’a pas demandé d’autorisation auprès de la police du bâtiment avant de mettre son exposition sur la voie publique.
Le droit est pourtant la base de la construction européenne. Le respecter c’est comprendre que l’on a des droits et des devoirs, que l’anarchie et la loi du plus fort n’ont pas lieu d’être : c’est tout le sens de la déclaration des droits de l’homme qui est une des bases juridiques du Conseil de l’Europe.
Alors nous sommes allés au centre administratif de la place de l’Étoile à la police du bâtiment, au service des enseignes et affichage publicitaire nous renseigner. Robert Grossmann a-t-il tort et le Lieu d’Europe peut-il faire comme bon lui semble ?
Autant vous dire qu’il faut toujours s’armer de patiente et que se renseigner en tant que citoyen auprès de l’administration ressemble toujours à un parcours du combattant.
Des dizaines de coups de fil, un aller retour sur place, des répondeurs, des messages… Il est venu à notre esprit que l’on avait posé une question qui dérangeait. Mais vous connaissez la ténacité du Blog de la Robertsau.
Pas de demande d’autorisation – pas d’avis de l’architecte des bâtiments de France
Jeudi 7 janvier : Nous avons eu la confirmation que le Lieu d’Europe n’a pas demandé d’autorisation auprès de l’administration. Une demande a dû être faite dans l’urgence, elle sera soumise à l’architecte des bâtiments de France qui devrait rapidement donner son avis. Peut-être va-t-il la valider, peut-être pas…
Il ne s’agit pas de stigmatiser l’exposition, ni d’embêter le Lieu d’Europe pour le plaisir. Mais nous touchons du doigt ici pourquoi il est si difficile de parler d’Europe à nos concitoyens. Si l’on demande aux citoyens d’agir selon certaines règles et que l’on s’en s’affranchit pour soi-même : difficile d’être crédible.
Il y a là une légèreté du Lieu d’Europe, peut-être due à une méconnaissance, mais surtout de la Ville qui pourtant fait la promotion de cette exposition sur tous ses médias (affiches, Strasbourg Magazine). Elle ne s’applique donc pas avec la même sévérité le droit qu’elle impose pourtant aux autres. Et là on creuse un fossé.
Les automobilistes verbalisés dans la nuit 24 au 25 décembre ou encore dans la nuit de samedi à dimanche 17 janvier rue du Dornelbruck se souviendront longtemps des 135 € de contraventions, tandis que les voitures mal garées près du Conseil de l’Europe, elles ne sont toujours pas inquiétées.
Deux visions du droit pour les hommes… Allez construire l’Europe après ça !
PS : Le Blog de la Robertsau est évidemment solidaire de toutes les personnes qui ont été distinguées du « prix Sakharov – pour la liberté de l’esprit » décerné chaque année par le Parlement Européen.
Ces personnes savent combien il coute de prendre la parole et sa part aux débats de société, quitte à froisser le pouvoir en place.
Nous sommes particulièrement touché par la nomination de Raïf Badawi, blogueur Saoudien condanné à 1000 coups de fouet, et nous vous invitons à signer la pétition pour sa libération sur le site de Reporter Sans Frontière.
Sur le Blog de la Robertsau :
- Robert Grossmann s’insurge contre les panneaux sur la clôture du parc Kayserguet
- Près du Conseil de l’Europe, les beaux jours du stationnement sauvage
Sur DNA.fr :
Le Blog notes de Robert Grossmann : http://www.robert-grossmann.com/blognotes/
Le lieu d’Europe 8 rue Boecklin – 67000 Strasbourg
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Qui est chargé de délivrer cette autorisation ?
Si c’est le maire, on nage en pleine schizophrénie : le lieu d’Europe étant un lieu municipal, c’est le maire, responsable de ce lieu, qui demanderait au… maire d’autoriser cette exposition ! On voit mal le maire refuser un truc qu’il se demande à lui-même, non ?
Par contre, solliciter l’avis de l’ABF semble s’imposer, de toute façon, et n’a pas été fait, alors qu’en effet, on n’hésite pas à le solliciter pour le moindre changement de fenêtre chez un particulier… L’ABF aurait pu dire au maire qu’il ne pouvait pas répondre favorablement à la demande du maire.
Mais, l’avis de l’ABF n’étant pas contraignant (puisqu’on est en dehors d’un périmètre Monument historique), le maire aurait pu passer outre et s’autoriser son projet…
Il y a pourtant plein d’autre domaines où le maire, demande l’autorisation des ses services. Des travaux sur la voix publique par exemple ne peuvent s’effectuer sans avoir la validation des services compétents.
Il ne s’agit pas de schizophérnie, mais de démocratie, un Maire n’a pas tous les pouvoirs. Il en a certain, mais doit se soumettre à la réglementation en vigueur, comme il demande aux habitants de Strasbourg de respecter d’autres règles, comme par exemple payer son stationnement, régler son ticket de tram…. etc. Ce n’est pas SA ville.
Dans le cas présent, le service Europe de la ville de Strasbourg, aurait du présenter son projet d’exposition AVANT à la police du bâtiment pour avis…. nous attendons maintenant l’avis de l’architecte des bâtiments de France.
Quelqu’un a-t il vu quelqu’un arrêté à contempler ou lire ces panneaux ?
Encore une fois vous vous montrez très désobligeants vis à vis des agents des institutions européenne. Cette désobligeance (voire mépris) parsème vos articles et tout le blog, c’est vraiment dommage et fatiguant ! Cela donne une mauvaise image et n’est pas respectueux des autres. Serait-il possible d’élever un peu le débat et de sortir de ces querelles stériles ? Les agents qui travaillent pour les institutions européennes sont des gens comme vous et moi, ils ne veulent pas de mal aux natifs de la Robertsau, ils apportent même beaucoup de bonnes choses à leur quartier et à la région, ne l’oublions pas et arrêtons de râler. S’ils ont des difficultés pour se garer, ne vaudrait-il pas mieux trouver des solutions plutôt que de les blâmer ? Et si un agent a oublié de demander une autorisation, est-ce la peine d’en faire tout un plat sur les droits de l’homme et de mépriser l’institution toute entière ?
Cordialement.
je veux dire que concernant cet affichage, je suis à la lettre les récriminations de M.GROSSMANN (une fois n’est pas coutume, einmal ist keinmal).
Je passe tous les jours devant cette superbe clôture qui donne sur un parc et une villa non moins superbes et mon regarde se heurte à cet affichage dont la vulgarité réside dans le fait qu’au nom de la présentation de ces êtres remarquables, on pose devant nos yeux un écran opaque qui porte tous les avatars de la représentation.
Sous prétexte de présenter des êtres, on bascule dans la représentation de l’institution: manque de recul ? de pudeur ? de sensibilité ? ou alors soucis souverain de légitimité ?
Pourquoi perdre son temps et son énergie pour savoir si les grilles d’un parc public peuvent ou non recevoir une exposition . Il s’agit d’un service public, il s’agit de l’éducation . Allez à Paris simplement et voyez les magnifiques expos sur les grilles qui entourent le sénat au quartier latin , autour de la mairie de Paris , etc….
C’est une mode et une découverte pour faire partager l’information ou la beauté du monde .
Ceux d’entre vous qui veulent tout bloquer avec des arguties juridiques préfèrent râler , préfèrent les textes , mais ne cherchent pas à vivre heureux simplement …
Vous avez raison, ne respectons pas les règles communes au nom de l’éducation… cela nous fait penser à se professeur qui poussé ses élèves à emprunter une piste noire fermée…. on connait malheureusement la suite. (http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Le-professeur-mis-en-examen-897551)
Vous faites référence aux expos autour du jardin du Luxembourg à Paris, il y a une différence majeure… ce parc est fréquenté !