Ecole européenne : le big bazar de la circulation
A l’occasion d’une visite de chantier organisée pour les riverains*, les promoteurs de l’école européenne de la Robertsau ont présenté l’aménagement des accès. Préparez-vous au grand bazar.
A l’occasion d’une visite de chantier organisée pour les riverains*, les promoteurs de l’école européenne de la Robertsau ont présenté l’aménagement des accès. Préparez-vous au grand bazar.
Il ne faut pas avoir fait Polytechnique (ou l’ENA) pour comprendre que mettre un établissement qui va accueillir 1200 personnes à proximité de l’un des carrefours les plus fréquentés de la Robertsau n’allait pas se faire sans poser de très sérieux problèmes.
Après l’euphorie de la « merveilleuse idée » de mettre une école européenne à côté des institutions européennes (mais cela aurait également pu se faire du côté Wacken), il faut vite se rendre à l’évidence : assurer sa desserte correcte avec la circulation existante est un vrai casse-tête.
Pour preuve ce dialogue surréaliste au conseil municipal de Strasbourg en juin 2012 sur les aménagements :
Conseil municipal de Strasbourg du 18 juin 2012… par blogrobertsau
A la ville de Strasbourg, on pose d’abord un équipement sur la carte et après on se démène pour résoudre les problèmes que cela crée. Et la ville n’a pas lésiné sur les aménagements pour assurer un minimum de fonctionnalité au site.
- Une dépose minute à l’arrêt de bus actuel route de la Wantzenau (6)
- Un feu tricolore au carrefour rue Silberath et route de la Wantzenau (2)
- Une voie d’accès voiture route de la Wantzenau en sens unique qui débouche sur la rue Boecklin (3)
- Une voie d’accès voiture en double sens qui part de la rue Boecklin (5) avec un giratoire pour la dépose minute. Il y a une voie cyclistes et piétons spécifique.
- Un chemin cycliste et piéton qui rejoint la rue Silberath (1)
Rajoutons à tout cela qu’il y aura un prolongement de la piste cyclable en site propre allée René Cassin vers la route de la Wantzenau, mais qu’après l’arrêt de bus devant la Cité U elle continuera en bande cyclable… comme si les vélos n’avaient pas besoin d’avoir une voie protégée jusqu’au carrefour Papeterie.
Pas de parking pour les professeurs
Nous souhaitons d’avance bonne chance à tous les riverains du site (rue du Cdt Reibel, rue de l’Abbé Muhe, rue Silberath…) car il n’y aura pas de parking pour les professeurs.
On nous affirme (sans rire) qu’ils vont venir en transport en commun et à vélo. Autant croire que la marmotte Milka emballe elle-même le chocolat dans les montagnes suisses. D’ailleurs, la Cité U de la Robertsau est en train d’envisager de mettre une barrière à son parking pour le « protéger » car la pression va être forte… Dépense supportée par le Crous.
Quand on connait le « respect » du stationnement des agents du Conseil de l’Europe et la densité de la circulation aux heures de pointes, on peut se préparer au grand bazar !
Les travaux pour les aménagements devraient commencer en avril 2015 et leur coût approcherait les 3 000 000 € ! (!!!!) facture réglée par l’eurométropole (vous savez la collectivité qui n’a plus d’argent et qui cherche à faire des économies). Rien que cela !
Rappelons que l’école européenne est financée par les 3 collectivités alsaciennes (Strasbourg, Bas-Rhin et Région Alsace), que le fonctionnement est pris en charge par l’académie de Strasbourg et que le programme scolaire est concocté par l’Union Européenne.
On vous conseille à ce sujet de lire l’excellent papier de Libération du « A Strasbourg, l’élite des classes pose problème »
* Visite organisée par la Ville de Strasbourg le samedi 14 février à 9h30.
L’impact environnemental a été oublié dans ce projet et pourtant ça avait été dénoncé bien avant la pose de la première pierre. A la place d’une petite forêt on a maintenant une école de tous les dangers compte tenu de la circulation dans ce secteur. Quant aux riverains ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Une réunion avait été organisée avec la Ville, présidée par l’adjointe de quartier. Deux heures perdues pour s’entendre dire en substance : « nous avons été élus, nous prenons les décisions, de toutes façons c’est réglé »…
Étant moi même employé par ces institutions européennes, en CDD certes, je reste farouchement opposé à cette idée d’école pour enfants dont les parents ne sont pas imposables. De plus, la notion qu’aucun parking / solution n’est à l’étude me fait craindre le pire pour cette route déjà fort sollicitée aux heures de pointe.
Ah, les Robertsauviens et la voiture!… Je pense que çà aurait été bien, cher LeBlog, de visualiser sur votre schéma les (très) nombreuses possibilités, d’ores et déjà existantes, d’accéder à cette école à vélo et en transport en commun, de toutes parts: lignes 15 et 30 de bus, tram E, pistes cyclables, sans parler de la simple marche à pied! Car, au fond, qui est vraiment responsable des 3 millions d’€ que vous dénoncez, si ce ne sont les automobilistes eux-mêmes, qui refusent de délaisser leur voiture et réclament encore et encore plus d’aménagements, totalement illusoires? Compte tenu des possibilités de transport alternatif, le courage (et le vrai bon sens) aurait consisté à ne RIEN FAIRE pour la desserte automobile de cette école et de n’en améliorer que les accès piétons et cyclables: une école zéro voiture, quel bel exemple c’eût été!
Figurez-vous que j’ai connu ça en Allemagne il y a quelques années : une belle et grande école toute neuve près de lignes de bus, de S-Bahn et de U-Bahn… et une municipalité refusant du coup de mettre des parkings autour de l’école et « d’améliorer » la circulation des voitures (genre sens interdits). Votre remarque est donc tout à fait réaliste ! Mais il y avait un parking privé (donc sous-terrain) obligatoire pour les profs !
Ach, l’Allemagne! 🙂 Visiblement, on la prend en exemple quand il s’agit d’austérité économique et de précarisation de l’emploi, mais curieusement moins quand il s’agit d’austérité automobile et de précarisation des 4×4 en milieu urbain!
En mai 68, ce slogan: « Soyez réalistes, demandez l’impossible! »