[Entretien] Chantal Cutajar : le pacte de la démocratie locale n’est pas un grand tralala

[Entretien] Chantal Cutajar : le pacte de la démocratie locale n’est pas un grand tralala

Alors sincère ou pas, la démarche portée par Chantal Cutajar, l’adjointe à la démocratie locale, avec son nouveau pacte ? Nous avons voulu en savoir plus en la rencontrant.  On aurait presque l’impression que Roland Ries vient d’être élu, et qu’il vient, à peine, de mettre en œuvre son programme de rénovation de la démocratie…

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Alors sincère ou pas, la démarche portée par Chantal Cutajar, l’adjointe à la démocratie locale, avec son nouveau pacte ? Nous avons voulu en savoir plus en la rencontrant. 

Chantal Cutajar adjointe à la démocratie locale à la Ville de Strasbourg

On aurait presque l’impression que Roland Ries vient d’être élu, et qu’il vient, à peine, de mettre en œuvre son programme de rénovation de la démocratie locale. Mais non, nous sommes bien en 2017 et cela fait maintenant presque 10 ans qu’il est maire. En validant la démarche proposée par la nouvelle adjointe à la démocratie locale, il fait l’aveu de son échec dans ce domaine. 

Maintenant, la démarche de la nouvelle adjointe est-elle sincère ou n’est-ce qu’un écran de fumée pour occuper pendant que les projets conflictuels sont passés en douce ? Nous avons voulu en savoir un peu plus en posant les questions directement à Chantal Cutajar qui nous a reçus dans son bureau le 2 mai 2017. 

Présentation du nouveau pacte de la démocratie locale

Quel est le sens de la démarche du « nouveau pacte de la démocratie locale » ? Nous avons laissé le temps à Chantal Cutajar de nous expliquer pourquoi elle a souhaité le proposer et comment il fonctionne. 

 Pourquoi le lancer alors que les associations s’expriment déjà ? 

On a l’impression que pour la Ville, les citoyens ne participent pas et ne s’expriment pas. Pourtant c’est tout le contraire :  nous sommes les témoins de la vivacité des associations et de la prise de parole des citoyens. Nous ne pouvons que partager le constat déjà dressé par l’ADIR du manque d’écoute de la collectivité qui n’aime pas que l’on vienne contre-carrer ses projets. 

Foyer Saint-Louis, géothermie profonde, zone verte, PPRT, tram à Koenigshoffen… les dossiers chauds ne manquent pas. Sur chacun d’entre eux, les associations et les collectifs s’expriment et doivent déployer des trésors d’imagination pour avoir un peu d’attention.

Enfin, ce « nouveau pacte » repart à zéro. Alors que les diagnostics sont déjà faits, et qu’il suffit d’aller dans les dossiers de la ville pour les trouver.  Alors pourquoi les citoyens ne sont-ils pas écoutés ? Une question qui semble laisser l’adjointe sans voix… (0,49′ dans la vidéo ci-dessous)…

Cette démarche est-elle crédible ? 

Nous avons fait avec l’adjointe le tour des dossiers et la manière dont la Ville réagit souvent avec mépris en appliquant justement la « loi du plus fort » (pour reprendre des éléments de leur campagne de communication). Des questions qui visiblement gênaient Chantal Cutajar qui revenait sans cesse vers son pacte comme pour éviter d’y répondre. 

En amour, il n’y a pas de preuve, il n’y a que des signes. Dans le domaine de la démocratie, les signaux envoyés par la collectivité strasbourgeoise ne penchent pas en faveur d’une grande appétence pour la démocratie locale et la recherche de concorde. 

Pourquoi le citoyen doit-il être sans cesse dans un rapport de force avec la Ville de Strasbourg pour avoir des chances de ce faire entendre ? « C’est une excellente question » nous a-t-elle répondu (0,30′)

In fine, c’est le politique qui tranchera. 

De ce long entretien que nous avons eu avec Chantal Cutajar nous est née une impression : et si le pacte de la démocratie locale n’était pas fait à destination de habitants de Strasbourg mais plutôt pour enterrer définitivement la co-construction initiée par la délibération de d’octobre 2014 ? 

On sentait bien que l’adjointe était mal à l’aise quand nous lui parlions de dossiers précis comme celui du foyer St Louis ou du tram à Koenigshoffen. Sur ces dossiers et bien d’autres, on peut changer la manière de faire de la démocratie, mais si les politiques ne se questionnent pas eux-mêmes sur leurs manières de faire, rien ne changera. Pire comme l’adjointe le rappelle plusieurs fois au final, c’est le maire qui tranche ! 

Pourquoi on va me croire ? Je ne peux pas vous forcer et vous prendre par la main… Mais il y a une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que l’arbitrage politique restera. (…) Je n’ai pas toutes les solutions. C’est pour  cela que l’on organise un sommet citoyen ! 

La co-construction nécessite de partager l’élaboration des projets, quitte de temps en temps à les changer ! 

Pourtant dans la délibération du 13 octobre 2014 il était bien précisé : 

Le partenariat existant avec les forces vives et les citoyens-nes doit être consolidé dans une démarche collective, de proximité et de sincérité. (…) Chaque Strasbourgeoise et chaque Strasbourgeois doit pouvoir participer à cette construction collective. Valoriser la citoyenneté active, c’est enrichir l’expertise d’usage et les compétences de chacun-e. C’est dans une approche globale de participation citoyenne, qui favorise « l’intelligence collective en action », que s’inscrit Strasbourg pour la mise en place de ses 10 conseils de quartier. 

Presque 10 ans après l’arrivée de Roland Ries à la mairie, on revient au point de départ sur le dossier de démocratie locale. Reste plus qu’à espérer qu’il en ressortira quelque chose de bon, de toute façon, cela ne peut pas être pire.**

* Il faut le dire, elle a eu la gentillesse de nous recevoir, ce n’est pas le cas de tous les adjoints…

**Pour preuve de la bonne volonté de la Ville dans ce domaine et de leur sincérité, ils auraient pu « mettre sur pause » des projets chauds comme le Foyer St Louis ou le Tram à Koenigshoffen.

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