Faut-il enlever le mot « égalité » du fronton de la mairie à Strasbourg ?

Faut-il enlever le mot « égalité » du fronton de la mairie à Strasbourg ?

Pendant que les utilisateurs du stationnement officiel fulminent contre le délégataire Streetéo, les agents de la ville s’en donnent à cœur joie, et s’affranchissent allégrement du code de la route.

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Sommes-nous tous égaux devant la loi ? En tout cas à Strasbourg, il y a deux sortes d’automobilistes : les voitures avec une bande verte marquée Strasbourg.eu et les autres. Vous savez que le blog de la Robertsau s’agace régulièrement des voitures garées comme des merdes, mais il y en a qui non seulement s’affranchissent du code de la route, mais en plus narguent tout un chacun avec un culot et un aplomb sans faille ! 

Lors de nos déplacements, principalement à vélo, nous avons « collectionné » ces voitures officielles de la ville de Strasbourg pour qui le code de la route ne s’applique pas, ça trainait ici et là dans notre photothèque. Mais quand nous avons lu l’article sur la rouge colère des Strasbourgeois contre Streetéo, Strasbourg : stationnement en voirie: des automobilistes montent au créneau contre Streeteo, on s’est dit que l’on allait les sortir. 

Parce que voyez-vous, les automobilistes sanctionnés par Streetéo (et au final par la Ville de Strasbourg) ne sont pas en stationnement gênant. Leurs places sont officielles et ne gênent en aucune manière d’autres usagers de la route. On leur réclame un droit de stationnement, et s’ils le dépassent ils doivent payer une amende, pardon, un forfait post-stationnement. Mais, vous pouvez payer votre stationnement, et recevoir un FPS, si par mégarde il y a une erreur de saisie dans votre plaque, etc. (on vous invite vraiment à lire l’article, c’est assez édifiant de se retrouver face une à double administration). À ce propos, nous remarquons souvent la très grande difficulté des usagers à prendre un ticket, particulièrement les touristes qui se retrouvent devant des horodateurs usines à gaz, et il n’est pas rare de voir plusieurs personnes en train d’essayer de comprendre la bête. 

Donc, d’un côté une administration particulièrement intransigeante, et de l’autre un laxisme complet. Je suis une voiture de la ville, donc je peux stationner n’importe où. Précisions que ces photos prises un peu partout dans la ville, montrent des agents qui ne sont pas en situation d’urgence ou d’intervention. La palme revenant à cet agent garé sur le trottoir de la rue Boecklin, devant une sortie de garage pour aller tranquillement chercher son pain, et quand on lui fait remarquer qu’il ne doit se garer sur un trottoir, montre sa plaque de la ville de Strasbourg. Les personnes qui ont été verbalisés pour défaut de disque dans la zone bleue apprécieront. 

En fait c’est une vraie culture de l’appropriation de l’espace public à son avantage qui a cours chez les agents de l’Eurométropole. Si tout un chacun, nous nous comportions comme eux, nous croulerions sous les amendes. D’ailleurs quand on le leur fait remarquer, c’est d’abord l’étonnement qui est la première réaction. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient respecter eux le code de la route… « ils travaillent ». 

On se souvient d’avoir interpellé un agent qui garait tranquillement sa voiture place Kléber, il allait assister à une réunion un peu plus loin. Quand on lui a demandé où se trouvait la place de stationnement officielle, il n’a pas compris notre question sincèrement. Encore une fois, il n’y avait pas d’intervention qui nécessitait la présence d’une voiture sur une place qui est sensée être piétonne. Mais comme tout un chacun, comme toutes les personnes qui travaillent, les voitures se garent sur place officielle et non en sauvage. 

Le sentiment d’impunité est tellement dans l’ADN, que des voitures se garent sur les trottoirs où il est impossible de ne pas voir qu’on est en tort : en face de l’ancienne douane, rue Brulée à 2 m de l’hôtel de ville. 

Rappelons que depuis le 30 juin 2015, les arrêts et stationnements gênants sur les passages piétons, les trottoirs ou les pistes cyclables sont des stationnements très gênants avec une amende à 135€ (classe 4), et le législateur de préciser : 

  • Sur un passage piéton jusqu’à 5 mètres en amont sauf pour une place aménagée;
  • Sur un trottoir;
  • Sur une piste cyclable ou une voie verte;
  • Sur une place handicapée;
  • Près d’un feu rouge;
  • Près d’un panneau de signalisation masqué de fait par le véhicule;
  • Sur une voie de bus;
  • Sur les places réservées aux véhicules de transport de fonds;
  • Devant l’accès à des bouches incendies;
  • Sur ou devant une bande d’éveil de vigilance pour les personnes malvoyantes;

Vous avez reçu une contravention dans la nouvelle zone bleue rue Boecklin à la Robertsau, ou vous avez dû payer un forfait post stationnement que vous considérez comme injuste ? Vous pouvez nous contacter. Il s’agit pour nous d’une rupture manifeste de l’égalité des citoyens devant la loi. Si on agit avec autant de désinvolture alors que tout le monde peut le voir, comment ne pas penser que ces « arrangements » peuvent se reproduire à l’abri des regards.

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