Le Wacken en débat, les associations s'interrogent

Le Wacken en débat, les associations s'interrogent

Comment intégrer un parc des expositions digne de ce nom au Wacken, secteur déjà entièrement saturé sur le plan de la circulation automobile ? Les associations ADIR, ASSER, Pour Neudorf, Résidents du Tivoli, StraCe (Strasbourg Résidents et Amis du Centre Ville), Défense Rue du Tivoli lancent le débat par la voix d’Arnault Pfersdorff, président de…

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Comment intégrer un parc des expositions digne de ce nom au Wacken, secteur déjà entièrement saturé sur le plan de la circulation automobile ? Les associations ADIR, ASSER, Pour Neudorf, Résidents du Tivoli, StraCe (Strasbourg Résidents et Amis du Centre Ville), Défense Rue du Tivoli lancent le débat par la voix d’Arnault Pfersdorff, président de l’Association des Résidents de la rue du Tivoli. (courrier des lecteurs des DNA du 6/09/12)

« Dans les salons professionnels de l’Hexagone, Ville de Strasbourg et CUS communiquent sur leur vaste chantier à trois étages, le projet Wacken Europe : quartier d’affaires international – avec son dernier rebondissement cet été : projet repoussé sine die pour des raisons à géométrie variable -, extension du palais de la musique et des congrès (PMC) dont le commissaire enquêteur vient de rendre cette semaine ses conclusions, et le futur parc des expositions (PEX) dont il est question dans l’article des DNA du 3 septembre.

Ce projet de parc expo de 5 000m2 de SHON et de 180 millions € TTC, financé en régie interne, a été voté au terme de séances animées du conseil municipal puis du conseil de CUS en juillet dernier. Les financements privés recherchés par la municipalité n’ayant pas été trouvés, c’est l’État qui est à présent sollicité à hauteur de 130 millions €! Un avis de concours de maîtrise d’œuvre vient d’être lancé. Mais cette surface est trop faible pour faire de Strasbourg une place d’expositions internationales.

La charrue avant les bœufs ?

On le voit, le projet avance, mais l’essentiel est oublié : comment peut-on envisager d’installer en plein centre de la ville un parc des expositions digne de ce nom dans un secteur déjà entièrement saturé au plan de la circulation automobile ?

Nul ne peut faire croire que la création d’une sortie supplémentaire de l’autoroute A350 derrière le lycée Kléber réglera le problème des 50 000 véhicules par jour déjà recensés avant travaux d’extension du PMC et hors période de foire : sur cette A 350 qui sera déclassée en boulevard urbain, un report de bouchon s’opérera inévitablement en amont sur l’autoroute A35 en provenance du nord comme du sud.

Rien n’est prévu non plus pour modifier l’accès à une telle infrastructure par les transports en commun : pour aller au PEX en tram, on descendra comme aujourd’hui à la station tram place de Bordeaux.

Faute d’alternative, la majeure partie des futurs utilisateurs du projet viendront donc en voiture (étude d’impact du cabinet Oréade-Brèche commandée par la CUS qui stipule que l’extension seule du PMC générera une augmentation de 26 % du trafic). Comment ces flux (automobiles et trafics logistiques des camions) pourront-ils rejoindre les quelques parkings sans éviter des “tourne à gauche” impossibles en plein cœur de l’avenue Herrenschmidt déjà saturée (22 000 véhicules par jour avant extension du PMC).

La prochaine Foire européenne ouvre ses portes ce vendredi. La totalité des riverains (Wacken, Tivoli, Bordeaux, Kablé) mais aussi Robertsau, Schiltigheim, Orangerie connaît hélas bien la difficulté générée pendant les dix jours qui vont s’écouler et imagine mal l’avenir lorsqu’elle sera étendue toute l’année.

Faire sauter les bouchons !

Les élus de la cité rencontrés par nos associations font entendre toujours la même réponse : construire ce PEX dans la ville pour privilégier la proximité avec le PMC. Or il s’agit de deux activités différentes et la synergie est loin d’être prouvée. Un collectif d’associations a écrit le 3 puis le 19 juillet dernier deux courriers à M. Bigot, dont la réponse affirme vouloir “relever le défi d’une agglomération durable en construisant « la ville sur la ville » sur un des sites les mieux desservis en transports en commun ! ”

Le cabinet d’étude cité plus haut signale actuellement que la saturation du réseau routier est principalement observable au niveau du point de convergence de l’avenue Herrenschmidt, de l’avenue Schutzenberger, de l’avenue de la Paix et de la rue Ohmacht. En clair, toute une partie non négligeable du nord de l’agglomération strasbourgeoise.

La même étude rappelle les mesures des émissions annuelles en benzène, NOx, PM10, et CO qui dépassent largement les limites hautes, en particulier avenue Herrenschmidt et le long de l’autoroute A350 (chiffres de l’ASPA).

Il en va de même pour les nuisances sonores (catégorie 3) nécessitant des mesures de protection soumises à réglementation (isolation acoustique) à 100 mètres de l’avenue Herrenschmidt !

L’autorité environnementale (le préfet Bisch) précise lui-même dans son avis relatif à l’extension du PMC « qu’il aurait été intéressant d’examiner, même grossièrement, l’impact potentiel cumulé de tous ces projets (PMC + PEX) connus par la CUS sur la zone globale concernée par ces travaux et notamment sur les continuités écologiques. »

Se garer, mais où ?

Entendre que le parking des Rives de l’Aar servira pour le public des spectacles et concerts du PMC n’est pas raisonnable, la clientèle étant plutôt âgée. Où se situeront les zones de stationnement de ce vaste PEX qui ira du PMC à la lisière des terrains militaires en passant en pont au-dessus de l’avenue Herrenschmidt ?

Les villes de Bâle et de Stuttgart sont fréquemment citées en exemple par les autorités. Nous sommes allés voir : à Bâle, le PEX (Messe) est au cœur de la cité, mais avec un maillage considérable de tram qui traverse dans plusieurs sens la totalité du secteur, une gare ferroviaire lui est dédiée et une mixité de quartier (habitat, commerces) évite à ce secteur un aspect mort en dehors des manifestations. À Stuttgart, l’ensemble est conçu en dehors de la ville avec un accès optimal pour tous les transports (ferroviaire, automobile, transports en commun, aéroport). De plus, devant son succès, il peut s’étendre et de véritables zones de développement économique voient le jour tout autour. La ville de Metz en ce moment même a choisi cette option.

Les Strasbourgeois devront-ils être tenus entre le marteau et l’enclume et faire les frais d’une mauvaise collaboration entre élus, surtout à l’orée d’une campagne municipale qui va démarrer demain ?

Nous avons le droit de connaître les véritables enjeux et impacts d’un tel projet sur l’avenir urbanistique et environnemental de notre agglomération. Dynamiser l’économie de la cité oui, mais avec un projet de qualité par sa conception, le respect du quartier nord où il se situe et la prise en compte de la vie quotidienne des Strasbourgeois et habitants de la CUS qui ont largement exprimé leurs interrogations sur les caractéristiques de l’extension prévue pour le PMC. Est notamment critiqué le manque d’étude de l’ensemble du projet Wacken-Europe tant du point de vue urbanistique qu’économique. »

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