Travail dimanche : la provocation de Match, le silence de la Ville

Travail dimanche : la provocation de Match, le silence de la Ville

L’ouverture de Match Robertsau dimanche matin est une provocation assumée de la part de la filiale de CORA. Celui qui se vante à longueur de publicité d’être plus alsacien qu’alsacien sera-t-il le fossoyeur du droit local ? Dimanche 21 août 2016 – 8h30, les délégations CGT et CFDT sont en train d’arriver sur le parking…

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L’ouverture de Match Robertsau dimanche matin est une provocation assumée de la part de la filiale de CORA. Celui qui se vante à longueur de publicité d’être plus alsacien qu’alsacien sera-t-il le fossoyeur du droit local ?

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Dimanche 21 août 2016 – 8h30, les délégations CGT et CFDT sont en train d’arriver sur le parking de Match, sortent leur matériel et déploient leurs banderoles et drapeaux. Certains distribuent même du café à qui en veut.

À l’entrée du supermarché Match, un petit groupe. Il s’agit de Frédéric Marcus, le directeur régional de Match, accompagné d’Esther Chanet, responsable des ressources humaines chez Match. Les journalistes de France 3 Alsace et France Bleu Alsace tentent de les convaincre de s’exprimer pour que leurs reportages puissent respecter toutes les positions. Refus catégorique et assez agressif du directeur régional, et petit sourire narquois de sa collègue devant l’insistance des journalistes. Derrière, deux agents de sécurité surveillent l’entrée. Ambiance.

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Une provocation pour tester la résistance

C’est que la direction de Match sait très bien que son ouverture du dimanche est une pure provocation. Un nouveau coup de boutoir pour prendre des parts de marché à ses concurrents, tordre le droit local et faire de nos vies un gigantesque supermarché. Elle est dans la position du gamin qui sait très bien qu’il fait une bêtise, mais avec beaucoup de mauvaise foi tente de se justifier. Si ça passe tant mieux, sinon au moins elle aura essayé.

Un cynisme qui n’effraie pas les manifestants de la branche commerce et d’autres employés de Match qui semblent bien connaitre ces méthodes. Avec beaucoup de bonne humeur, ils vont tenter de convaincre les quelques clients de renoncer à leurs achats, car ils se feraient complices de la casse sociale. Une méthode qui a eu du succès dès le premier client ; après, c’était plus aléatoire.

Josiane Rihn, délégué CFDT qui connait bien sa branche, confirme que l’ouverture du dimanche n’est qu’un achat reporté et qu’il y a mille et une méthodes pour convaincre des « volontaires ».

En ligne de mire : les autres commerces ouverts à la Robertsau

Cyril Pelzer, délégué CGT des magasins Match, fait remarquer que l’ouverture du magasin le dimanche n’est qu’un report de vente : ce que vous faites comme courses le dimanche, vous ne le faites pas le lundi. Mais que l’objectif c’est surtout de prendre des parts de marché sur les autres commerces.

C’est que les autres commerçants de la Robertsau devraient faire attention. Car finalement un supermarché Match propose presque tout, boulangerie, traiteur, essence… et que son ouverture le dimanche est une concurrence frontale pour les boulangeries de quartier, les stations-service, les buralistes.

L’interview de Cyril Pelzer :

Au final moins d’une centaine de personnes ont fait leurs courses ce dimanche matin. À comparer à la vingtaine d’employés présents pour faire tourner la boutique, l’opération n’est pas rentable économiquement, mais ce n’était pas là le but de l’opération qui visait à tordre le droit à son avantage.

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Le silence de la Ville

C’est la seule information que nous avons réussi à arracher au directeur régional. Il affirme avoir averti par courrier la ville de Strasbourg ainsi que les bureaux de l’adjointe de quartier de son intention d’ouvrir le dimanche. Il affirme n’avoir pas eu de réponse.

Quelle est la position de la ville ? Sont-ils tous encore en vacances ?  Si la ville a modifié l’arrêté de 1938 en 2013 pour autoriser l’ouverture des épiceries, Match ne se range pas dans cette catégorie, loin s’en faut.

Pourtant le maire s’était déjà exprimé sur le sujet en 2010 à l’occasion de la demande de classement de Strasbourg en zone touristique, un statut qui permet d’étendre les ouvertures le dimanche, et avait clairement pris position pour le respect du droit local.

Alors, si la ville a été prévenue, pourquoi n’a-t-elle pas bougé ? Une rencontre est prévue entre les syndicats CGT et CFDT mardi 23 août à 16h00, le directeur de cabinet  et le responsable commerce de la ville de Strasbourg. Que va-t-il en ressortir ?

Car quoi qu’ils en pensent, ce n’est pas aux responsables de supermarchés de faire la règle commune ; cela relève des espaces de démocratie où il y a débat, transparence et contradiction. C’est la base de notre vivre ensemble.

PS : Il y a eu quand même du bon à cette manifestation. Des riverains du supermarché ont profité de la présence de cadres de l’entreprise pour réitérer leurs plaintes sur le bruit et les odeurs des poubelles.

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