Abeilles : des trucs et des astuces pour les aider, par Bertrand Hirtz

Abeilles : des trucs et des astuces pour les aider, par Bertrand Hirtz

Nous publions ci-dessous un texte de Bertrand Hirtz, apiculteur amateur et éclairé qui nous donne des trucs et des astuces pour aider les abeilles à la Robertsau.

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Bertrand Hirtz

Les abeilles sont menacées de toute part à cause des nouvelles pratiques agricoles (monoculture et produits phytosanitaires), des prédateurs importés d’Asie (frelon asiatique et varroa) et aussi de pratiques apicoles de surexploitation des abeilles. Mais que vient faire la Robertsau dans ce contexte ? La Robertsau est connue pour être un village dans la ville de Strasbourg et un paradis pour les maraichers, donc naturellement les apiculteurs se sont très rapidement intéressés à ce quartier porteur d’espoir pour la sauvegarde des abeilles.

Car il est maintenant connu de tous que les zones de cultures agricoles et vinicoles sont devenues extrêmement toxiques pour un très grand nombre d’insectes dont les abeilles. Strasbourg a eu le courage politique d’interdire voici quelques années les pesticides sur son territoire et les désherbants comme le Glyphosate, tristement célèbre actuellement.

De plus en plus de ruches dans le quartier

Conséquence, les apiculteurs, principalement strasbourgeois, à juste titre ont installé leurs ruches dans ce havre de la biodiversité sans pesticides et avec une flore des plus variées. D’ailleurs, vous pouvez observer dans le parc de Pourtalès et au CINE Bussière les ruchers-école du Syndicat des Apiculteurs de Strasbourg 1869, 2ème plus ancienne association d’apiculteurs de France. Vous pouvez aussi en voir à l’ENA et au Parc de l’Orangerie.

Mais de plus en plus, avec la prise de conscience très médiatisée des dangers pour la biodiversité, chaque lopin de terre disponible voire terrasse ou balcon, se couvre de ruches. Il est très facile actuellement de commander un kit complet sur internet et de devenir apiculteur. La démarche est très honorable de la part de ces nouveaux apiculteurs qui veulent participer à la sauvegarde des abeilles et je les encourage à persévérer car c’est un accompagnement de plusieurs années avec beaucoup de responsabilités. 

Un essaim d’abeilles c’est comme un animal domestique, il faut le nourrir ou l’aider à bien se nourrir, le préserver chaque année des parasites, le soigner, le surveiller chaque semaine de mi-mars à fin juillet pour éviter les essaimages, lui donner de la place dans la ruche quand il en aura besoin du printemps à l’automne, récolter un peu de miel sans provoquer de disette qui rend agressives les abeilles, de le préparer à hiverner et de renouveler toutes ces opérations techniques chaque année. C’est aussi respecter des règles d’hygiène alimentaire et de sécurité animale.

Être attentif au lieu où vous installez vos ruches

Vous devez aussi être attentif où vous allez installer vos ruches, en respectant le plus possible les ruches déjà présentes. Le « c’est bon pour la biodiversité », à mon avis, ne cautionne pas tout. D’ailleurs, est-il raisonnable d’installer de nouvelles ruches partout à la Robertsau ? L’apiculteur peut toujours se poser la question :

  1. Est-il bon pour la biodiversité et pour les abeilles d’installer des ruches en bordure de la rue la plus fréquentée de la Robertsau et à proximité de ruchers déjà existants ? 
  2. Est-il bon pour les abeilles et l’environnement d’utiliser des ruches tout en plastique plutôt que des ruches en bois ?

Les abeilles ont un rayon de butinage d’un kilomètre, c’est à dire que si vous mettez une ruche au centre la Robertsau, elles iront butiner sur toute la surface de la Robertsau. En cas de surpopulation, des phénomènes de disettes et une plus grande mortalité des essaims sont possibles ce qui est totalement contraire au but recherché de biodiversité.

À Berlin, l’engouement pour les abeilles a pris tellement d’ampleur qu’il y a plus de 10.000 ruches dans la ville et la cohabitation hommes-abeilles pose un nouveau problème de société. Comme indiqué précédemment, la Robertsau a un diamètre de 2 à 3 km maximums, c’est la zone de butinage d’un essaim abeilles. Plus il y a de ruches, plus la question de la ressource surtout au mois d’août va se poser, sans parler de la concurrence avec les autres hyménoptères comme, entre autres, les bourdons, les guêpes et les abeilles solitaires. 

Conclusion, vous voulez toujours sauver les abeilles, c’est très honorable et je vous y encourage. Pour mieux comprendre la vie des abeilles, inscrivez-vous aux ruchers-école avant de vous lancer seul, ils sont là pour vous aider, vous conseiller et vous former. Surtout n’implantez pas de nouvelles ruches à proximité de ruchers existant sans en avoir averti vos voisins qui seront sûrement de bons conseils pour votre implantation et le suivi de votre première ruche.

Bertrand Hirtz

Que Bertrand Hirtz nous pardonne, mais il nous a bien envoyé cet article fin août. Mais les choses étant ce qu’elles sont, les agendas et les journées compliquées, c’est seulement maintenant que nous mettons en forme son article. Mais l’apiculteur sait que même en octobre, il a du travail : 

En automne, les premières pluies font reverdir la nature et fleurir les dernières plantes que les abeilles butinent.
La reine reprend sa ponte pour faire naître les abeilles qui traverseront l’hiver. L’apiculteur s’assure que la ruche a des réserves suffisantes pour la mauvaise saison. Si besoin, il donne aux abeilles un complément de miel ou du sucre de nourrissement.

Qu’il soit remercié pour la grande qualité de son article. 

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