Atelier centralité : la montagne va-t-elle accoucher d’une souris ?

Atelier centralité : la montagne va-t-elle accoucher d’une souris ?

Dans la série des bidules que l’administration strasbourgeoise sait inventer : les ateliers de projets. Celui sur la centralité de la Robertsau est en train de devenir un cas d’école. 

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Dans la série des bidules que l’administration strasbourgeoise sait inventer : les ateliers de projets. Celui sur la centralité de la Robertsau est en train de devenir un cas d’école. 

La rue Boecklin est encombrée de voitures. Il est temps de faire place aux transports doux : piétons et vélo. (La voiture au premier plan est sur le trottoir.)

En temps normal, un atelier de projet c’est bien. C’est l’occasion de réfléchir sur un sujet concernant la vie publique, d’écouter les citoyens et de trouver des solutions innovantes. Ça c’est la théorie. À Strasbourg, on l’utilise pour noyer le poisson et amener les participants à valider contre leur gré les solutions de la ville.

Celui sur la centralité de la Robertsau avait déjà mal commencé, il excluait de son périmètre de discussion le foyer St Louis. Suite à la ténacité de l’ADIR et du collectif Un cœur pour la Robertsau, le foyer a été sauvé, et du coup réintégré aux discussions in-extremis. 

Fermé et pressé

Les trois outils à disposition pour « encadrer l’atelier »:  

  • Fermer l’atelier en sélectionnant les participants (un seul participant par association).
  • Imposer un temps défini. Tout cela participe à accepter un « accord raisonnable » et éviter les proposions ambitieuses.
  • Éviter d’aller voir ailleurs comment ils ont géré les problématiques.

Pourtant, on ne peut pas dire que les participants bénévoles n’aient pas travaillé. Le document qu’ils ont réalisé (voir extrait ci-dessous et document complet en fin d’article) montre une vraie réflexion, mais au final qu’en restera-t-il ? 

Dans le dernier numéro de la Gazette de la Robertsau, l’Asser s’interroge : 

Atelier de « concertation sur l’avenir de la centralité historique de la Robertsau » : Jeu de dupes.  Après avoir rapidement éliminé toute velléité de participants qui souhaitaient débattre du cœur historique de la Robertsau et proposer la sauvegarde de bâtiments et d’espaces verts, les organisateurs ont concentré les débats sur la réorganisation de la circulation dans la rue Boecklin et l’amélioration de l’accès aux commerces.

Les commerçants vont-ils commettre une erreur historique ? 

Car maintenant les débats ne tournent qu’autour de la création de places de parking en zone bleue, dont une trentaine sur le parking Boecklin.

Que les commerçant regardent ce qu’il s’est passé route du Polygone à Neudorf où ils ont milité pour ne pas avoir le tram qui contourne maintenant le quartier. Résultat, des rideaux baissés et des clients qui vont ailleurs. 

Depuis trop longtemps les commerçant pensent « No parking, no business ». Or cette devise ne peut pas s’appliquer aux commerces de proximité, mais uniquement aux zones commerciales et pour trois raisons : 

  • En réalité il est déjà très difficile de stationner rue Boecklin, les places sont très rares. 
  • Ce sont souvent les commerçants eux-mêmes qui stationnent sur les places de parking devant leur échoppe.
  • C’est la qualité d’un commerce qui fait venir les clients, pas son parking.

La jurisprudence Picard

Une voiture sur le trottoir, un parking Picard presque vide… cherchez l’erreur.

La course aux places de parking est d’autant plus fausse qu’il existe à la Robertsau un endroit où vous pouvez vérifier la paresse des automobilistes : Picard surgelés. Alors que ce commerce bénéficie d’un parking dédié, certains de ses clients préfèrent se garer sur le trottoir devant la boutique plutôt que de faire 10 mètres de plus. Une expérience vécue en compagnie du Conseiller municipal Thierry Roos le jour de l’inauguration de l’expo d’Apollonia.

Que les commerçants en soient bien conscients : leurs clients viennent à pied, à vélo et en transport en commun. Or ce sont les trois grands perdants du projet qui semble se dessiner pour la rue Boecklin. Et pourtant l’ADEME le démontre, favoriser les transports doux est l’avenir pour le commerce de proximité (voir notre billet de juillet 2015 – La voiture n’est pas un atout pour le commerce de proximité).

Les résultats montrent que les piétons, les cyclistes et les usagers de transports publics dépensent moins par achat que les automobilistes mais consomment plus par semaine puisqu’ils se rendent davantage dans les magasins de proximité. Un automobiliste va donc dépenser en moyenne 87% de moins qu’un piéton, 12% de moins qu’un cycliste et 3% de moins qu’un utilisateur des transports en commun.

En résumé, les modes actifs sont des clients fidèles qui n’achèteront pas énormément par achat mais qui n’hésiteront pas à revenir à plusieurs reprises. Beaucoup de commerçants sous-estiment le rôle central des clients se déplaçant autrement qu’en voiture individuelle. Pourtant, les piétons et les cyclistes font vivre les commerces des centres-ville en flânant, en animant les rues et en faisant des achats souvent plus ludiques et impulsifs.

Une réunion prévue mercredi 20 juin au foyer St Louis

La prochaine réunion de l’atelier devait avoir lieu le 11 juin à St Thomas. Mais comme l’adjointe à la circulation était indisponible (problème de cumul des mandats ?) elle a été reportée au mercredi 20 à 20h00 au… foyer St Louis ! (On se rend compte que la salle peut servir pour les réunions ?) De nombreux commerçants de la Robertsau devraient y assister avec un seul sujet « une zone bleue rue Boecklin ».  

Pas de pistes cyclables, pas d’espace de plus pour les piétons, et les bus qui sont déportés route de la Wantzenau… La montagne va-t-elle accoucher d’une souris ? 

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