Brillants à l’oral, nuls à l’écrit ?
La devinette du jour : je suis rose, vert, violet ou bleu et je ne réponds pas au courrier. Qui suis-je ? Réponse : un candidat aux municipales à Strasbourg.
La campagne électorale est chatoyante, chaque candidat a son code couleur. Magenta pour Roland, vert pour Alain, violet pour François, bleu pour Fabienne. Vive la com’ ! Mais que se passe-t-il si on pose, par écrit, une simple question factuelle concernant la vie quotidienne des habitants d’un quartier ? Nous avons testé quelques impétrants.
La question posée : la connexion au réseau à très haut débit de la Cité des Chasseurs, actuellement très mal desservie par l’ADSL. Nous en avons déjà parlé : quartier jamais raccordé au câble, téléphone par câbles aériens, concentrateur très éloigné. Avec comme résultat des débits internet très faibles.
La municipalité actuelle est « hors concours » : près d’un an pour obtenir un rendez-vous avec un conseiller municipal, qui a renvoyé vers l’opérateur privé Orange, qui lui-même met un an pour répondre qu’il n’a rien à dire. Logiquement, les candidats qui se présentent contre les sortants devraient avoir un avis sur le sujet. Puisqu’ils trouvent que l’équipe Ries est nulle, ils ont certainement d’excellentes solutions alternatives, que nous brûlons de connaître.
Nous contactons les autres candidats
Nous optons pour Fabienne Keller et François Loos : opposants a priori sérieux et crédibles, ils occupent ou ont occupé de hautes responsabilités locales, régionales et nationales. Nous envoyons un courriel à leur adresse officielle de campagne en rappelant la situation et demandant leur point de vue. Les mails ont été envoyés le 29 décembre et le 2 janvier. Résultat : zéro réponse, pas même pour accuser réception.
Tentons le coup avec Alain Jund. Certes il est adjoint au maire actuel mais, présentant sa propre liste, peut-être est-il enclin à répondre à d’éventuels électeurs pour mettre en avant sa différence ? Mail envoyé le 23 janvier : idem, pas de réponse.
Nos courriers restent sans réponses
Sans doute notre question n’est-elle pas d’une importance stratégique et ne concerne-t-elle que quelques centaines de citoyens. Mais son (absence de) traitement est révélateur. Tous nos politiques se réclament de la « démocratie participative » : les conseils de quartiers de la municipalité sortante PS-EELV, les « ateliers » et le « dites-moi tout » de Fabienne Keller, la « consultation préalable des habitants » de François Loos… Tout cela, partant des meilleures intentions, s’accompagne de la construction d’usines à gaz avec communicants à tous les étages.
Nos candidats adorent le débat citoyen et les échanges avec l’habitant sous les projecteurs, qui permettent des effets oratoires relayés par les médias. Pourquoi pas, après tout, si cela peut amuser la galerie, voire apporter quelques idées.
Mais avant de mettre en place des dispositifs coûteux et sophistiqués, ne pourrait-on pas tout simplement assurer le service minimum consistant à répondre au courrier (électronique ou postal) dans des délais raisonnables ? Pas très sexy évidemment, et pas de quoi créer le buzz.
Mais sans doute utile si on veut éviter de conforter l’électeur dans l’idée qu’au-delà de la campagne électorale multicolore, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Pour le courrier, je ne dis pas, mais pour la modernité de l’informatique, je me rappelle qu’en 2001, les écoles de Strasbourg étaient particulièrement en retard à l’issue du mandat Ries Ier. Et en quelques mois, Fabienne Keller avait fait connecter toutes les directrices d’école à Internet et avait lancé un programme d’équipement, programme que Ries II n’a jamais réactualisé sérieusement. Les responsables scolaires de la municipalité PS n’ont jamais rien compris aux nouvelles technologies.
Je veux bien comprendre les frustrations des habitants de la Cité des Chasseurs, mais il faut relativiser : la campagne alsacienne lointaine est la vraie victime de la fracture numérique (et encore, ailleurs dans la France de l’intérieur, c’est souvent pire…). Quand vous, vous demandez aux zommespolitiques où est le haut débit, vous n’obtenez pas de réponse. Chez nous, ils ne comprennent pas la question…
Décidément cet acharnement pour le haut débit à de quoi m’enerver et laisser de glace naturellement le reste de la population de la cité des chasseurs qui n’a que faire du très haut débit à part du téléchargeement illégal.
Le débit est bridé à environ 10 mega/1 méga comme partout ailleurs en adsl.
Si votre débit est insuffisant : changez d’opérateur plûtot que d’ennuyer pendant des annnées les elus et se les mettre à dos.
Vous devriez plutôt vous occuper des projets actuels comme les LAMPADAIRES !
Désolé de vous énerver 😉
Heureux voisins qui restent de glace et qui n’ont pas besoin de ce service. Nous sommes quelques uns a utiliser internet pour des raisons professionnelles et pensons avoir droit aux mêmes infrastructures que les autres quartiers strasbourgeois.
« Changer d’opérateur » n’est pas une alternative, puisque tous les opérateurs dans la cité utilisent le même vieux réseau coaxial de France Telecom.
Le libéralisme de l’UE a fait que l’eau, l’électricité, le téléphone, le train, l’internet etc ne sont plus des services publics mais des marchandises comme les autres. Je me demande si on peut dire comme vous le faites « avoir droit » ? Le seul droit, c’est d’acheter ce que les entreprises veulent bien nous proposer.
Et nous réalisons à Strasbourg comme à Paris (cf wifi dans le métro) que les politiques n’ont plus aucune influence sur ces domaines.