Foyer Saint-Louis – question-réponse n°5 Une opération de spéculation immobilière ?
Pour éclairer le débat sur l’avenir du foyer Saint-Louis, nous avons décidé de sérier les arguments de la paroisse et les réponses du collectif « Un cœur pour la Robertsau ». À vous de vous faire votre idée.
La question du jour : une opération de spéculation immobilière ?
La paroisse dit : « Dans cette opération, la paroisse ne fait pas de plus-value. » (M. le curé Muntzinger – DNA, 15/9/15)
La réponse du collectif
D’après nos informations, le projet actuel, c’est que la paroisse vendrait l’ensemble foyer plus terrains alentour pour un montant de près de 3 millions d’euros, pour financer la construction d’une nouvelle salle paroissiale, à côté de l’église, pour un montant d’environ 2 millions d’euros.
Faites le calcul.
Ce serait bien que les chiffres soient posés sur la table officiellement, de façon transparente. Nous accepterions de nous tromper ou d’être démentis sur cette question, pour ne pas avoir à penser que la paroisse, ou l’église catholique, fasse de ce projet une occasion de spéculer. »
À suivre : (6) Exproprier la paroisse ?
Les membres du Collectif « Un cœur pour la Robertsau »
Assé de ces discours gauchisants !
La spéculation est définie comme l’achat ou vente de biens avec intention de revente (ou de rachat) à une date ultérieure, lorsque l’action est motivée par l’espoir d’une modification du prix en vigueur et non par l’avantage lié à l’usage du bien.
L’opération envisagée par la paroisse n’entre pas dans ce schéma.
N’est-il pas légitime pour tout propriétaire de vouloir obtenir le meilleur prix de la vente de son bien ?
Que ceux qui parlent de spéculation et prétendent défendre les intérêts de Notre quartier commencent par s’appliquer à eux mêmes leurs doux precepts en acceptant de réaliser une moins-value lors de la vente de leur propre bien.
Qu’ils interdisent également à leurs enfants d’essayer de vendre au meilleurs prix leur bien lorsqu’ils ne seront plus de ce monde.
Admettons que le foyer StLouis est d’une autre époque sans oublier les bons moments que d’aucuns ont pu y passer.
Sinon il faudra d’ici quelques années admettre le caractère remarquable des barres d’immeubles au fond de la rue Freysz et s’opposer à leur démolition !!!
Le foyer StLouis n’a aucune qualité architecturale.
Arrêtons de nous tourner vers le passé et allons de l’avant pour construire une nouvelle Robertsau sans en faire un musée…
Assez, ça prend un z.. Mais ce n’est pas l’objet du débat. Allerdelavant, c’est un nom que je ne connais pas, mais ce n’est pas non plus l’objet du débat. Quand au discours gauchisant, je ne suis pas du tout d’accord avec cette analyse. Le foyer Saint-Louis a toute sa place dans la Robertsau d’aujourd’hui. Situation stratégique au cœur de notre quartier, salles nombreuses de toutes tailles, surface extérieure importante sur l’arrière, proximité de l’église, du marché, du cimetière, de la poste, etc.On peut le faire revivre, et pour un coût sans doute raisonnable si la volonté politique était là. Pourquoi le vendre à un promoteur sans se poser de questions sur le devenir de ce foncier quand on connait l’appât du gain dont de ces professions font preuve sans état d’âme sur les conséquences souvent désastreuses sur le plan sociétal ,environnemental, social?
L’Eglise n’a-t-elle pas à se poser ces questions avant de mettre en vente une maison commune au plus offrant??
NON, il n’est pas légitime pour l’Eglise de vouloir obtenir le meilleur prix de la vente de son bien quand cette opération se fait au dépens de ses fidèles et sans discussion possible.
Euh…J’habite les « barres d’immeubles au fond de la rue Freysz » et je les trouve effectivement déjà remarquables. Patrimonialement, elle témoignent d’une première période d’urbanisation de la Robertsau, début des années 60. C’est très bien situé, on a tout à moins de 5 mn à pied. Les logements qu’ils abritent sont très bien agencés, construits avec des matériaux solides. Les voisins sont tout-à-fait charmants. Je m’oppose donc effectivement et d’ores et déjà à leur démolition.
Vous avez raison, Allerdelavant. Personne n’accepterait de vendre son bien à perte. Personne, ni entreprise, ni particulier. Ni vous, ni moi.
Sauf que… une paroisse et, plus largement l’église catholique, peuvent-elles être considérées comme un particulier trucmuche ou une entreprise machin? Sans avoir à rappeler le message qu’elles professent, -l’Evangile-, on peut s’interroger sur leur vocation de témoignage, qui semble exiger d’elles d’avoir un autre rapport aux choses matérielles, plus chargé de sens, que le commun des mortels, non?
A tout le moins, dans ce débat délicat (vous semblez confirmer qu’il y aurait bien plus-value, au passage), on aurait attendu pour réponse, de la part d’un défenseur de la démolition du foyer, un truc du genre: oui, la paroisse fait une plus-value et cette plus-value va lui servir à accueillir plus de migrants, à abriter plus de sdf, à accompagner plus de précaires, etc. Là, la discussion aurait été close.
Mais ça aurait été là un discours « gauchisant », comme vous dites. Jésus de Nazareth était-il de droite?