Le journal du béton #1
C’était une course de vitesse. Les opérateurs voulaient faire passer leurs projets avant les élections. Et maintenant, le béton avance….
Stradim – Voie lactée
Le promoteur Stradim vient de lancer la commercialisation de son opération fortement contestée rue des Frères Stoeffler. Avec la pollution lumineuse cela fait belle lurette que l’on ne voit plus la voie lactée dans le ciel, la verrons-nous à la Robertsau ?
Amusons-nous, comme toujours, de voir le béton dans son « écrin de verdure » (sic) preuve de l’ultime cynisme des promoteurs, alors que ce sont bien eux qui suppriment la verdure.
Au pied de la ligne de tram, proche du quartier européen et du parc de l’Orangerie, la résidence Voie Lactée offre un cadre de vie privilégié à la Robertsau, entouré d’un écrin de verdure. Son architecture contemporaine se nourrit des modes de vie actuels. Derrière ses façades parées de matières nobles, sous sa toiture végétalisée, elle propose tout le confort dont vous rêvez. Les logements de la résidence Voie Lactée, du 2 au 5 pièces avec possibilité de sur-mesure, sont tous agrémentés de généreux espaces extérieurs :belles terrasses tournées vers le soleil, ou magnifiques jardins privatifs.
Comptez près de 300 000 € pour un trois pièces de moins de 60 m2…. allo Hubble ?
6’Nergy : Une nouvelle piscine ?
Rue de la Thur, le projet du promoteur est dans une zone proche de l’eau. Les photos que nous avons prises ne sont pas très rassurantes. Bon, même si les ingénieurs savent a priori gérer des zones « humides », on a plus l’impression d’assister à la construction d’une piscine que de logements.
On se rappelle également les déboires des habitants de l’immeuble Bouygues rue de l’anguille qui ont subi des infiltrations (voir sur Rue89 : Séréni’T, le cauchemar de Bouygues Immobilier à la Robertsau).
À Strasbourg, découvrez notre nouvelle résidence « 6NERGY » située à deux pas des transports en commun et de tous les services. La résidence se compose d’appartements du 2 au 5 pièces. Les appartements aux prestations soignées bénéficient tous d’un balcon ou d’une terrasse afin d’apporter confort et luminosité.
Comptez 219 000 € pour 60 m2 – le site de Bartholdi Promotion – et ici le site de la piscine du Wacken.
Les jardins do – Lana Edifipierre
On reste dans le liquide, puisque c’est le nom subliminal des constructions que prévoit de construire le promoteur Edifipierre rue de l’Anguille. Un immense panneau en fait la promotion route de la Wantzenau.
A moins de 20 min du centre-ville de Strasbourg, le quartier prisé de la Robertsau offre un cadre naturellement paisible, où il fait bon vivre. Les Jardins d’Õ offrent la quintessence d’une nouvelle adresse confidentielle, par ses Villas-appartements autour desquelles se dévoilent un cheminement paysager, des jardins privatifs, et des espaces naturels entre l’eau de la Muhlwasser et la végétation abondante du Parc de l’Anguille.
Ici encore, et à en croire les arguments markéting, il s’agit de la « quintessence d’une nouvelle adresse confidentielle..autour desquelles se dévoilent des espaces naturels ». On se croit dans une jungle luxuriante, sûr que Tarzan va y prendre un appart’ !
Ah bon et quoi ? Après les élections le plu aura changé ? Ce sont les mêmes qui décident et ce sera même pire et assumé. La ville sur la ville. La haine des quartiers bourgeois voire pire traditionnel qu’il faut détruire a tout prix.
> Avec la pollution lumineuse
Peut être que quelqu’un pourra m’éclairer sur un point surprenant : pourquoi les façades des nouvelles constructions sont parfois éclairées jusqu’au lendemain ? Économie d’énergie ou accord avec ES ? Ce ne sont pourtant pas des bâtiments remarques; par exemple ce blockhaus* aperçu depuis la piste cyclable dans un village de la deuxième couronne de l’eurométropole ! Est-ce pour les remarquer car les promoteurs peinent à appâter le chaland ? Au début je pensais à un mauvais réglage de détecteur crépusculaire, mais au final c’est les charges des occupants, la faune et les humains qui subissent cette pollution. C’est presque un slogan : fini la nature et le village, ici c’est éclairé jusqu’à minuit (et plus si personne ne se manifeste) ! C’est peut être pour éclairer la piste cyclable pourtant sur l’autre rive, en tout cas je suis passé* à 20h puis 23h30 et leurs illuminations de noël étaient immanquables !!! À vérifier si c’est culturel chez les promoteurs, car cela n’a rien à voir avec un simple « bloc autonome d’éclairage de sécurité » ou un « bouquet final » (richtfest) actualisé, forcément avec ces toits plats…
* https://openmaptiles.geo.data.gouv.fr/data/france-vector/#18/48.668579/7.719178
L’effet rebond ? Si les LED consomment moins, alors on peut laisser fuiter les ressources.
Avec l’extinction des lumières dans cette commune, il s’agit là du seul point lumineux du quartier, avant 6h du matin !
Le plus surprenant c’est qu’il s’agit d’une partie de logements dits « sociaux » (1 ou 2 logements pour résidence secondaire)…
En plus des soucis d’inondations (prévisibles), la facture d’électricité des communs est gonflée artificiellement.
Vu le nombre de véhicules qui annexent l’espace public (pseudo-place de retournement toute proche), on est plus proche de logements du parc privés maquillés en logements sociaux (pas trop quand même, il faut pouvoir les revendre dans les prochaines années, ou comme pour la Shopping promenade, faire des baux de courte durée). Quand aux économies d’énergie et la pollution lumineuse, ce n’est visiblement pas la priorité de certains bailleurs, sociétaires, institutionnels publics, bureaux d’études et promoteurs !
Autre ineptie liée à ces pseudo-technologies d’aide aux économies d’énergie, lorsque qu’un train passe à côté de ces nouveaux lampadaires dotés de détecteurs de mouvement, c’est toute la voirie qui s’éclaire ! On a comme une vague de Strasbourg vers Paris.
Versaillais, la lumière artificielle jusqu’au petit matin est peut être un acte de résistance au couvre-feu (du moyen âge) !
Plus sérieusement, ne dit-on pas « la lumière de la ville » ? Le bâtiment que vous avez vu est commandé par la COOP
Habitat de l’Ill (syndic – gestion locative)… Que se soit de la promotion privée ou via les marchés publics, si l’objectif était la solidarité et la dignité (un toit), le respect du bâti existant ou l’esthétisme, les promoteurs et maîtres d’ouvrage ne se cacheraient pas derrière une sémantique sociale ou chiffrée. Pour votre exemple, ils ont obtenu la vente d’une partie d’un terrain de Voie Navigable de France (VNF) – dixit le site de la commune en question – pour ce projet, c’est la preuve de l’utilité publique… Un PLU avec minimum 25, 30, 40 ou 50% de chlorophylle sur une parcelle ne signifie rien pour moi. Définir une forêt (îlot de fraîcheur et de nature) comme au minimum 5 ares avec des arbres de plus de 7m est peut être plus parlant, en revanche, les promoteurs s’arrangent parfois pour mettre en avant d’hypothétiques problèmes de sécurité (pourtant couverts par les garanties des contrats d’assurance) ou des entraves à leur entreprise.
Si on devait aller sur le même terrain (constructible) que ces bâtisseurs, affirmons que le rossignol, le hérisson, le canard, l’orvet, la musaraigne, l’écureuil, les chauves-souris, les lampyres et les grenouilles ont leur réserve dans la forêt de la Robertsau. Une classe découverte entre deux confinements c’est suffisant; d’ailleurs pour preuve, c’est dans le « faux » décret (à promulguer) pour une urbanisation verte et la trame automobile (/!\ fake, il n’y a pas que les promoteurs qui ont le droit de vendre du rêve en boîte et sur roues) !!! Pour l’éclairage du ciel, de la flore et de l’eau, les plus cyniques trouveront cela bucolique de voir des oiseaux désorientés et qui chantent nuit et jour; ils apprécieront que les grenouilles ne se manifestent plus sous leurs fenêtres, que les poissons et oiseaux viennent se régaler des insectes attirés par la lumière, que leurs plants en jardinière sur le balcon poussent nuit et jour, etc.. L’intensité lumineuse devrait peut être varier avec l’obscurité pour éviter ces halos (ou Hallo !) anthropique ? D’ailleurs ces lumières et ce terrassement, c’est pour des garages… Un argument marketing de plus, que se soit pour des logements aidés ou pas, dans un îlot de lumière les pieds dans l’eau; mais sans papillons, loriots et lucioles, boutées hors de l’eurométropole. Au final, des logements pour aider à rêver !
Encore du béton à venir ? Deux permis de démolir sont affichés rue des fleurs aux n° 6 et 8. Une grande surface libérée.
Il me semble qu’une maison de l’enfance était annoncée ? Rue du Dr. Maurice Freysz des garages seront démolis pour laisser place à 2 maisons et piscine.
À l’angle de la rue des fleurs et de la rue de la Carpe-Haute,
1 600m2 de logements sont annoncés (permis de construire de 2018) sur un terrain de 8 773 m2 sûrement moins avec les places de stationnements (2 ou 3 par logement !)… Peut être un projet ambitieux (vieux schilick, ‘action mansarde’ dans la Neustadt après guerre, croisement des données de compteurs électriques et logements vacants, questionnements sur les ‘cages à lapins’ et les confinements) ou un projet pour le rayonnement diplomatique, européen, architectural et culturel de Strasbourg… Bref une nouvelle déclassification de la LCZ dans un îlot morphologique urbains (IMU) !