Petit bois : seul le débat est ouvert !
Suite à la parution des deux billets (du 9 et 11 aout ) sur le massacre du petit bois à l’entrée de la Robertsau (route de la Wantzenau), un de nos lecteurs sous le pseudonyme » Laüchsätzli « a laissé un long commentaire. Au blog de la Robertsau, nous sommes pour le respect de toutes les…
Suite à la parution des deux billets (du 9 et 11 aout ) sur le massacre du petit bois à l’entrée de la Robertsau (route de la Wantzenau), un de nos lecteurs sous le pseudonyme » Laüchsätzli « a laissé un long commentaire. Au blog de la Robertsau, nous sommes pour le respect de toutes les opinions. Comme nous pensons que ce commentaire est de nature à contribuer au débat, nous le publions dans ce billet.
Ces propos n’engagent bien sur que leur auteur.
Emmanuel Jacob pour le Blog de la Robertsau
« Assez démago de se lamenter sur la disparition de ce bosquet, qui fera place à la future école européenne et son gymnase:
1. tout le monde sait à la Robertsau et a admis que ces terrains étaient réservés à des équipements liés à la vocation européenne et internationale de Strasbourg. Depuis des décennies, tous les POS successifs, élaborés sous des municipalités de droite et de gauche, ont confirmé cela. Les associations du quartier n’ont jamais pipé mot sur cette vocation.
Maintenant que ça se concrétise, on crie au loup.
2. on ne trouve aucun naturaliste (et il y en a à la Robertsau), qui pourra argumenter sur la valeur écologique de ce bosquet. C’est pas tout-à-fait du même niveau, rase-mottes, des collines sous-vosgiennes du parc de l’étoile, si chères aux néo-écolos kelleriens, mais c’est pas loin. Pour ceux, -et j’en suis-, qui se sont osés à y pénétrer, ça ressemble plus à un vaste dépotoir, envahi par les corneilles et autres oiseaux de mauvais augure, qu’à un havre de nature idyllique, où viendraient se réfugier les espèces rares et s’épanouir les derniers vestiges de nos forêts rhénanes d’antan!
Il serait temps de sortir de cette sacralisation obligatoire de toute forme arboricole, qui voudrait qu’on ne touche plus à aucun arbre, ni à la moindre brindille d’herbe. Les chiffres sont là pour montrer que, depuis 2005, on est passé de 70.000 à 77.000 arbres publics et de 332 à 388 ha d’espaces verts à Strasbourg. Bref, on a jamais autant planté d’arbres, ni créé d’espaces verts dans nos quartiers que depuis 6 ans (remarquez: sous des municipalités de droite ET de gauche). C’est que chaque abattage d’arbre (certes pas des machins rabougris comme là) est compensé, au moins en nombre équivalent.
Inutile, je pense, de rappeler aussi qu’avec plus de 35% de son ban occupé par des espaces verts et de nature (des parcs aux forêts), Strasbourg est une des villes de France qui offre le plus d’espaces naturels à ces habitants.
3. mais, contestant l’abattage de ce bosquet, conteste-t on le projet qui doit s’y implanter, à savoir une école européenne et son gymnase (qui pourrait servir au quartier et combler une partie de son déficit en salle de sports)? Si c’est ça, vaut mieux le dire simplement, plutôt que de trouver des arguties pseudo-écologiques pour contester et maugréer. Si c’est le projet qui vous énerve, argumentez contre le projet. Mais, de grâce, ne venez pas nous titiller avec le sort de quelques allumettes.
Laüchsätzli. »
Eh ben, dites donc! « Laüchsätzli » (litt. « Plant de poireau »?) joue avec les… allumettes!
Perso, je l’aimais bien, ce bosquet, qui faisait coupure verte entre le quartier et la ville, ça donnait le sentiment qu’on quittait la Rob’ pour entrer à Strasbourg, sentiment que les Robertsauviens aiment bien cultiver.
Après, il n’a pas tort: faut voir le projet pour lequel on sacrifie ce petit bois. Vous avez des infos plus précises sur cette école européenne et son gymnase?
Laüchsätzli a donné une bonne analyse me semble-t-il. Déplaçons donc les questions comme il le suggère.
1) Faut-il sacrifier justement ce terrain-là pour une école ?
2) Pourquoi l’école européenne, réservée à certaines familles, est-elle gratuite à Strasbourg – donc à la charge des contribuables – alors que dans les autres écoles européennes, les familles payent 10 à 15.000 euros par an ? ( http://www.eursc.eu/index.php?id=6 )
3) Pourquoi cette école, qui a le statut d’école publique, a-t-elle le droit de limiter les classes à 23 élèves ? Ailleurs, les enfants de « gens ordinaires » sont à 28 ou 30.
4) Où stationneront les parents qui viendront presque tous en voiture déposer/chercher leurs enfants ?
Pour » Mélanie de P. », il y a beaucoup d’informations dans les archives des DNA, sur le site web de l’école européenne de Strasbourg et celui des EE à Bruxelles.
PS : Non, ce n’est pas « massacre à la tronçonneuse » mais une coupe bien calculée pour laisser des espaces verts devant cette école.
Et là je réalise qu’on pourrait glisser d’un débat sur un « petit bois » vers un débat sur le statut (càd privilèges) – et la mentalité – de certains fonctionnaires européens… Mais ne nous égarons pas.
Lu dernièrement dans l’hebdomadaire « Marianne » à propos des élus et fonctionnaires européens :
» On tient également à garder ses distances, formellement et géographiquement, avec le monde où vivent les Européens. Ce splendide isolement n’est pas un défaut, il est même souhaité ; c’est la seule façon de marquer de façon convaincante qu’on est impartial.
Les suites inévitables sont évidentes. Autoréférence et autisme s’aggravent avec l’éloignement. Cela signifie également que les décisions prises en ce lieu sont de plus en plus difficiles à faire admettre à l’extérieur. » H.M.E.
Mais quel rapport avec le « petit bois » direz-vous ?