Classement de la forêt de la Robertsau : la réaction des pêcheurs
Hervé Bub, le président d’honneur de l’AAPPMA Robertsau nous fait parvenir cette tribune suite à l’annonce du classement de la forêt de la Robertsau qui est, pour lui, un écosystème alluvial caractérisé par la nappe phréatique du lit majeur du Rhin.
La forêt actuelle présente plusieurs aspects au niveau des arbes, buissons et plantes rhénanes. Mais c’est son milieu aquatique qui est le cœur ou plutot le poumon de toutes ces divers biotopes faune et flore terrestre et aquatique qui en font l’intéret de ce petit massif forestier si près des habitations et de la population urbaine.
L’endiguement du Rhin et la déconnexion des cours d’eau ont totalement changé la vie aquatique aussi bien piscicole qu’halieutique, la desertion des pêcheurs en forêt en est l’exemple flagrant.
Tous le cheptel patrimonial de poissons a complètement disparu, seuls quelques espèces pionnières sont encore présentes à des endroits précis.
Avec le grand problème des migrations de toutes les espèces invassives terrestres et aquatiques, de nombreuses perturbations sont intervenues depuis quelques années. On peut nommer; les gobies, le goujeon asiatique, l’aspe, l’écrevisse signal, l’écrevisse de louisiane, les moules dreissènes et la corbicula, sans oublier que nos moules autochtones les mulettes et anodontes ont disparu ainsi que la bouvière qui vivait en symbiose avec ces mollusques.
Les oiseaux eux n’ont pas régressé, au contraire de nombreuses espèces qui sont beaucoup plus présentes qu’auparavant ; chouettes, pics, buses, hérons et aigrettes, grèbe huppé, martin pêcheur, et même le balbuzard (l’aigle pêcheur) ainsi que de nombreux passereaux.
Les libellules sont bien implantées, surtout sur les rives des étangs, certaines « demoiselles » sont rares et d’autres sont inféodées à des plantes hôtes et des biotopes précis.
Les pêcheurs font toute l’année le recensement des oiseaux, grenouilles, libellules, papillons, insectes terrestres et aquatiques, de nombreux dessins sont exposés au chalet de pêche du Rohrkopf.
Les Pêcheurs demandent que la pêche reste ouverte dans la réserve naturelle nationale de notre forêt
Hervé BUB
Président d’honneur AAPPMA Robertsau
A partir de 38min
https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/le-13-heures-du-10-aout-2020-79045535.html
On a quand même de sacré spécialiste dans le coin. Cette tribune est très bien écrite et extrêmement éclairante sur la faune locale.
Un point de vue intéressant quant à la museisation de notre écosystème humain ou animal. (Vive la pêche !)
Au royaume des aveugles, le borgne est roi…
Quand, dans les années soixante, le Canal des Français a été asséché, ( pour des raisons obscures) , nous étions deux copains à faire de nombreuses navettes ( à vélo), entre les trous d’eaux restants et le canal, afin d’y relâcher de nombreux poissons agonisants, et ce pendants des jours. Pas vu un seul « pêcheur » pour nous prêter main forte ! Depuis, plus jamais cotisé auprès d’une APP.
Pêcheurs, chasseurs, « spécialistes » de la faune et de la flore ? Adressez-vous aux naturalistes ( pas aux naturistes ! ) et associations de protection de la nature pour cela, ils vous répondront sûrement mieux ! Bizarre quand même, que les pêcheurs connaissent surtout les espèces piscivores ! Ah, les vilains zozios qui mangent des poissons pour survivre, alors que nous, on veut s’amuser avec ! On a perdu un tiers de « notre » avifaune, et quatre vingt pour cent des insectes ont disparu en à peine une génération. Il est certain que cela se remarque moins dans un biotope relativement préservé comme la forêt de la Ruprechtsau, alors, les endroits pour pratiquer votre « loisir » ne manquent pas EN DEHORS de la Réserve Naturelle Nationale.
L’assèchement du canal des français a été réalisé pour permettre la pose de « l’émissaire Est » (collecteur des eaux usées) en direction de l’ancienne station d’épuration qui était près du Fuchs am Buckel, ainsi que le passage d’un gazoduc haute pression entre le port aux pétroles et la rue de l’Afrique.
Pour ce qui est du sauvetage des poissons, vous n’étiez pas que deux à vous y atteler, j’en étais aussi.
Dommage que le projet de remise en eau n’aille pas jusqu’à une alimentation depuis le Rhin ou le canal, cela éviterait la création d’un super nid à moustiques.