Débat sur la vente du Foyer St Louis : « Et du passé faisons table rase ! »

Débat sur la vente du Foyer St Louis : « Et du passé faisons table rase ! »

Le Conseil municipal de Strasbourg a donc longuement (plus d’une heure) débattu sur la vente du foyer St Louis le 21 mars dernier. Le Blog de la Robertsau revient sur ce moment où le pire et le meilleur se sont côtoyés !

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Le conseil municipal du 21 mars 2016 / Photo Bdlr

Il n’y avait pas vraiment de suspense. Un point présenté au conseil par un maire qui a une large majorité n’a aucune chance d’être rejeté par les conseillers subitement sensibles aux arguments des défenseurs du foyer St Louis. Non, la vraie question était qui allait voter, qui allait faire un tour aux toilettes et qui oserait voter contre.

Une basse manœuvre pour commencer

Il y a eu d’abord une tentative d’entourloupe de la part du maire de Strasbourg, mettre deux ventes dans le même point, histoire de tordre la main des conseillers. Nous savons que plusieurs personnes lui ont demandé de scinder le vote, mais il ne l’a accepté qu’à la dernière minute. Ce n’est pas glorieux, et cela donne le ton dans lequel le maire envisageait un « dialogue ».

Ensuite les principaux protagonistes – Alain Fontanel, Roland Ries et Nicole Dreyer – ont tous essayé de noyer de poisson en osant affirmer que le « dialogue avançait et qu’ils avaient enfin trouvé des personnes constructives avec qui dialoguer ». C’est vrai que dialoguer avec des personnes qui sont d’accord avec vous, c’est quand même beaucoup plus simple. Initier une concertation avec des personnes qui s’opposent à votre projet est tellement compliqué.

Enfin, il parait que la société Icade est venue présenter un nouveau projet… dont nous n’avons jamais vu la couleur par écrit. Les élus ont finalement fait un chèque en blanc et perdent tout moyen d’influer dans la discussion. Une grande leçon d’abandon politique.

Voici quelques extraits du débat complet avec les interventions de tous les conseillers. Vous pouvez voir l’intégralité du débat sur le site de la Ville de Strasbourg, nous avons compilé les « meilleurs » moments.


Délibération du Conseil municipal sur la vente… par blogrobertsau

1 / Ceux qui ont compris le sujet

Pas de doute, Thierry Roos maitrisait son sujet. Il a su dans son intervention que vous trouverez ci-dessous s’élever dans le débat et poser les bonnes questions : la ville abandonne l’urbanisation du cœur de la Robertsau à des opérateurs privés. Il a su également convaincre son groupe qui a voté contre avec de bonnes interventions de Pascal Mangin et Fabienne Keller.


Thierry Roos CM 21 mars 2016 par blogrobertsau

2 / Les conseillères courages !

Bravo à Edith Peirotes et à Mina Bézari ! Nous le disons sans faiblir, elles font honneur à la république. Car oui, dans ce conseil municipal, il en faut du courage pour affirmer haut et fort ses convictions, surtout si elles sont différentes de l’option majoritaire de son groupe. Nous savons qu’elles ont eu des pressions (et pas qu’amicales) de la part des autres membres de leur groupe écologiste, mais elles ont tenu bon ! Bravo !

Une position simple, claire et synthétique qui résume bien ce que souhaitent les habitants depuis 3 ans. Ça fait du bien, un peu de fraicheur au sein du conseil.


Edith Peirotes CM de Strasbourg du 21 mars 2016 par blogrobertsau

3 / Il y a de la beauté et de la poésie dans la trahison de ses idées

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Françoise Werckmann a changé… d’avis / Capture d’écran Strasbourg.eu

Françoise Werckmann a fait un magnifique triple salto politique avec une vrille retournée au moment de l’atterrissage. Belle figure que les spécialistes ont apprécié à sa juste valeur.

L’argumentation d’une rare pauvreté n’avait d’égal que les circonvolutions pour tenter de justifier son amour de la majorité et la justesse de sa vision presque prophétique : elle a été touchée par la grâce. Il faut l’avouer, il y a une certaine beauté et une forme de poésie dans la trahison à ses propres idées. Rien ni personne n’a forcé la conseillère municipale à signer un recours auprès du président de la CUS à l’époque. La situation n’a pas changé d’une ligne, et pourtant elle a souligné « que le débat a bien avancé ». En quoi ? Et bien, « il a bien avancé ». Personne n’est dupe, il s’agit d’une simple posture.

Si jamais vous êtes tenté par un reniement ou une volte face, nous vous suggérons de prendre cette intervention, de remplacer le mot « foyer St Louis » par l’objet de vos choix, et ça fonctionne : vous avez une belle déclaration d’amour, incohérente certes, mais qui fera illusion aux yeux de ceux qui veulent bien se laisser berner.

4 / Les extra-terrestres

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François Loos est mal à l’aise / Capture d’écran Strasbourg.eu

François Loos est « mal à l’aise » de respecter la loi. Eh oui, la législation demande au conseil municipal un avis avant toute vente de bien cultuel, mais cela met mal à l’aise l’ancien candidat à la mairie de Strasbourg. Avec un peu de recul, on se dit que l’on a échappé au pire. (voir vidéo du conseil à partir de 20′)

Sa proximité avec Luc Wehrung, le président de l’Asser, a peut-être joué dans sa décision de s’abstenir. On a réécouté l’explication de l’ancien ministre, on ne comprend toujours pas pourquoi il s’est abstenu.

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Syamak Agha Babaei nous a fait un peu peur… /  Capture d’écran Strasbourg.eu

Autre extra-Terrestre : Syamak Agha Babaei. Conseiller municipal à la Ville de Strasbourg, il est vice-président chargé de l’habitat à l’Eurométropole. Et force est de constater qu’il a du mal à faire la séparation entre ses deux fonctions.  Il n’a qu’une obsession, construire des logements, encore des logements, toujours des logements, et à n’importe quel prix.

La destruction d’un lieu de vie au cœur d’un quartier, la perte d’une grande salle ?  Il n’en a cure « même s’il comprend les préoccupations des Robertsauviens à défendre leur cadre de vie ». Mais voyez-vous, « l’âme d’un quartier n’est pas dans un bâtiment, mais dans les femmes et les hommes qui font le quartier » (27’13 » de la vidéo).

Prenez sa première intervention (9’15 »), imaginez que la ville veuille construire des logements sur la place Kléber ou place du Château près de la Cathédrale, l’argumentation développée par Syamak Agha Babaei fonctionne… On approche d’un dogmatisme qui fait très peur.

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Alain Jund a toujours une bonne explication à tout © Capture d’écran Strasbourg.eu

Enfin Alain Jund est réellement écologiste puisque même ses interventions sont en « langue de bois » ! Un charabia certainement recyclé (c’est bien de recycler, mais pas n’importe quoi quand même) de ses propos sur le projet de géothermie profonde au Port aux pétroles. On n’a rien compris, même s’il s’agitait beaucoup, certainement pour faire tourner les éoliennes… Quand on vous disait qu’il était écologiste !

Au final, un vote presque minoritaire

12 conseillers étaient « absents », 17 ont voté contre, 2 se sont abstenus, et 33 ont voté pour. Sur 65 élus, c’est très peu. Un mauvais vote, pour un mauvais projet que le collectif « un cœur pour la Robertsau » continuera de combattre.

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