Contrat triennal : une étude pour l’extension de l’école européenne
Vous pensiez que les caisses de l’État et des collectivités locales étaient vides ? Réjouissez-vous, il y a toujours de l’argent… pour agrandir l’école européenne.
Comment faire aimer l’Europe par ceux qui en vivent déjà. Tel semble être le point de vue de nos édiles. Eux qui passent leur temps à fustiger (à juste titre) les populistes, ils font vraiment tout pour que l’Europe soit vue comme une caste qui ne se soucie pas du reste de la population.
Ainsi, ils bénéficient déjà d’un très bel établissement à l’entrée de la Robertsau et d’un gymnase tout neuf.
Le contrat triennal que le président Macron est venu signer à Strasbourg 17 avril dernier prévoit une étude (article 2.7) pour la création d’une nouvelle école européenne à Strasbourg. Bon il ne s’agit de 85 000 €, mais quand même… et à quels endroits de la Robertsau vont se porter les études ?
Rappelons que cette école, financée par l’État et les collectivités locales est réservée en priorité « à la scolarisation des enfants dont les parents travaillent dans les institutions européennes implantées à Strasbourg ». Belle manière de préparer les esprits pour les prochaines élections européennes.
Le texte complet dans le contrat triennal :
ARTICLE 2.7 : ÉTUDE RELATIVE À LA CRÉATION/EXTENSION DE L’ÉCOLE EUROPÉENNE DE STRASBOURG
Projet majeur des précédents contrats triennaux, l’École européenne de Strasbourg a ouvert ses portes à la rentrée 2008 dans des locaux provisoires et le Contrat Triennal 2009-2011 a conduit à décider de la création d’une cité scolaire dédiée à l’École européenne sur un site unique offrant aux élèves, dans un établissement autonome, un cursus de formation complet, de la maternelle jusqu’au baccalauréat. Établissement public local d’enseignement (EPLE) relevant de l’Éducation nationale tout en répondant au cahier des charges des écoles européennes, l’École européenne de Strasbourg a été soutenue par les collectivités territoriales et l’État. La collectivité de rattachement est à ce jour la ville de Strasbourg.
Dans le contrat 2009-2011, l’État a mis à disposition le terrain domanial situé 4 route de la Wantzenau, à Strasbourg pour une valorisation de 5 M€, les Collectivités s’engageant à prendre en charge la construction et y affectant une première tranche de 5 M€. Les Collectivités partenaires du contrat triennal se sont alors engagées à construire les bâtiments de cette École européenne sans subvention de l’État, pour un montant complémentaire de 34,1 M€.
Du fait du succès de sa fréquentation, l’École européenne de Strasbourg fonctionne désormais au maximum de sa capacité d’accueil (1200 élèves). Elle fait état de ses difficultés à répondre à toutes les demandes des enfants dont les parents travaillent dans les institutions européennes pour lesquels elle a été créée.
Interpellés tant par la direction de l’école que par les personnels des institutions européennes, les partenaires du contrat triennal estiment nécessaire qu’ il soit procédé à une évaluation de l’ampleur des besoins qui sont d’ores et déjà insatisfaits et seront à satisfaire à l’avenir et de l’éventail des réponses susceptibles d’être apportées.
Ils sont donc convenus de faire procéder à une étude destinée à les éclairer pour préparer pour les prochaines années les conditions d’accueil nécessaires à la scolarisation des enfants dont les parents travaillent dans les institutions européennes implantées à Strasbourg. L’étude portera notamment sur les capacités d’accueil nécessaires en se projetant dans l’avenir, elle proposera des pistes relatives soit aux modalités d’extension, soit à un éventuel lieu d’implantation. L’étude devra aborder les partenariats possibles entre l’École et la communauté éducative bas-rhinoise (projet éducatif, lien avec les écoles et les collèges de l’Eurométropole de Strasbourg et du département…) en coopération étroite avec le Rectorat de l’Académie de Strasbourg.
Les signataires du contrat sont convenus de contribuer à hauteur de 0,085 million € au financement de cette étude, sous maîtrise d’ouvrage de la Région Grand Est, sur la création d’un nouvel établissement scolaire international ou à l’extension de l’école européenne de Strasbourg
Si cette école – en partie seulement financée par des fonds européens – destinée à accueillir la progéniture des employés européens de tous bords, est déjà à l’étroit dans ses murs, c’est que dès le départ les besoins réels étaient foncièrement sous estimés ! Triste bilan, s’il faut injecter près d’un million d’Euros d’argent public français cette fois-ci pour mener une étude de la situation.
Je regrette par ailleurs que tous ces enfants ne rejoignent pas tout simplement les établissements publics ou privés français existants sur la place de Strasbourg pour s’intégrer au lieu d’affectation de leurs parents. Pourquoi leurs parents veulent-ils tant privilégier un entre-soi au lieu de s’adapter au pays d’accueil ? D’autant que la plupart des familles ne quittent pas vraiment l’Alsace, une fois installées ici.
L’esprit européen devrait souffler dans …. l’autre sens.