Foyer Saint-Louis : Se méfier de l’eau qui dort
La sagesse populaire le dit : il faut se méfier de l’eau qui dort. Heureusement, le Blog de la Robertsau a ses petites antennes, de ci, de là, qui lui soufflent que le dossier du foyer Saint-Louis n’est pas si bloqué que ça.
Certes, tout le montage anti-quartier concocté par la paroisse avec la complicité de la Ville s’est écroulé, tel un château de cartes, cet hiver. Plus de promoteur, plus de projet, plus de permis de détruire, plus de permis de construire, plus de promesse de vente… Patatras, retour à la case départ.
Face à ce désastre, tous les gens de bonne volonté se seraient dit : bon, ok, on met tout à plat, on discute et on arrive à quelque chose qui convient à tout le monde. Mais non. Ni la paroisse, ni la Ville ne semblent décidément de bonne volonté dans ce dossier, vexés qu’ils doivent être de s’être fait rabrouer par quelques pékins de bas étage.
Un nouveau projet pour urbaniser la cour ?
Le conditionnel s’impose, mais le faisceau des rumeurs est suffisamment concordant pour que le scenario qui se dévoile sous nos yeux soit crédible. Quelques promoteurs courageux (car pas informés ou effrayés par ce qu’a subi Icade) plancheraient sur la bétonisation des cours du foyer.
Ville et paroisse resteraient donc sur le même schéma qui a pourtant peu prospéré depuis 7 ans : on garde le foyer sans dire vraiment ce qu’on va en faire, mais on bétonne le reste : ses cours, le jardin à côté de l’église et le terrain de la rue Charles de Foucauld.
La course au jackpot immobilier continuerait, de plus belle. Les derniers espaces libres du cœur du quartier restent voués à la disparition. Les Robertsauviens, on s’assoit dessus, chrétiens ou pas.
On reste abasourdi par tant de violence tranquille de la part de nos élites locales.
Cette cour est un terrain vague non planté et immonde qui n’a jamais été entretenu ni planté depuis au moins 20 ans… Je comprend par contre parfaitement le besoin de sauvegarder les terrains du côté de la rue Charles de Foucault.
Il y a aussi une chose qui me chiffonne, c’est l’emploi constant du terme »bétonisation » qui témoigne de la plus grande méconnaissance du règlement du PLU et du code de l’urbanisme en général. Merci de prendre connaissance de la loi ALUR. Nous avons fait d’énormes progrès en matière de préservation des espaces verts depuis les années 60-70, époque à laquelle la plupart des propriétaires d’aujourd’hui on fait construire à tout va sans aucune considération pour ces espaces.
Je voudrais enfin ajouter qu’en tant qu’ancien urbaniste d’une petite commune de la CUS, les premiers à s’opposer aux projets de mise sous cloche des coeur d’ilots sont les particuliers qui ne supportent pas l’idée de ne pas avoir le droit de construire des garages et autres extensions sur leurs fonds de parcelles. L’argument le plus souvent opposé est la dévaluation de leur bien causée par la diminution des droits à construire…
Merci de traiter de ces question avec un peu plus de bonne foi.
La bonne foi doit être réciproque. Ce serait bien que vous vous documentiez sur cette affaire de l’évolution du coeur historique de la Robertsau, très étroitement liée à l’avenir du foyer Saint-Louis et de ses cours. Cela fait 7 ans que cette affaire se déploie, dans des méandres qu’on ne peut pas ignorer, où se mêlent spéculation immobilière et appât du gain; divergences sur ce que doit devenir ce centre historique; communautarisme religieux contre société civile; Concordat et propriété privée; débat public et citoyenneté; rapports de force et batailles juridiques et autres joyeusetés psychodramatiques dont notre quartier raffole. De quoi écrire un bouquin…!
Réduire ces débats aux seules évolutions du PLUI, en considérant cet ilôt Saint-Louis (le bâtiment du foyer et ses cours, soit 22 ares), comme un « terrain vague immonde » plutôt que comme des espaces d’importance stratégique pour la qualification urbaine définitive du centre de notre quartier, c’est regarder cela de très loin et avec un bout de lorgnette beaucoup trop petit.
Bref, ce n’est pas parce qu’un espace n’est pas planté ou verdoyant qu’il ne faut pas le préserver de l’urbanisation, du béton et des voitures.