Zone 30 le retour : coup de frein sur la démocratie

Zone 30 le retour : coup de frein sur la démocratie

Le Conseil de Quartier de la Robertsau vient de sortir de son chapeau une idée pourtant rejetée massivement par les Strasbourgeois, la généralisation des zones 30 à la Roberstsau. La ville en embuscade jubile. La démocratie, elle, fait la gueule.

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zone 30

C’était il y a 5 ans tout juste, les Strasbourgeois étaient consultés par l’exécutif strasbourgeois sur un projet de généralisation de la vitesse dans les rues strasbourgeoise à 30 km/h sauf sur les axes structurants. Et la réponse de l’ensemble des Strasbourgeois a été claire, limpide et nette : 55 % de non !

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Le projet de 2011… on cherche les différences ?

Il y a bien eu, ici et là, comme le relate Rue89, des tentatives insidieuses de passer outre le choix de Strasbourgeois, mais grosso modo, la Ville faisait attention d’y aller avec parcimonie dans des cadres restreins de travaux ou de réorganisations urbaines ciblées.

Retour au projet de 2011

Le Conseil de Quartier de la Robertsau, installé dans le cadre de la politique de « démocratie locale », vient donc dans le cadre d’une commission déplacement, de soumettre à la ville sa volonté d’étendre les zones 30 à l’ensemble de la Robertsau (extrait du compte-rendu du groupe de travail urbanisme et mobilités du 15 mars 2016)  :

Toutes les rues hormis les rues d’emprise  importante pourraient voir la vitesse des voitures limitée à 30km/h

  • la route de la Wantzenau,
  • la rue Boecklin entre la rue de la Wantzenau et le carrefour avec la rue du Petersgarten ou Chevalier Robert
  •  la rue Mélanie à partir de la rue Kempf
  •  la rue de la Lamproie
  • le  Chemin du Beulenwoerth
  • le chemin Goeb

Cette mesure est proposée pour rendre les petites rues de la Robertsau souvent étroites et sans trottoir, plus sécures pour tous les usagers et les riverains. Cette demande et les propositions qui l’accompagnent correspondent à une action que l’adjointe de quartier envisageait pour notre quartier, vu sa topographie. Elle est donc prête à soutenir cette demande. Elle précise que ce projet est celui du Conseil de Quartier, il sera accompagné par la ville pour sa réalisation. Son financement sera assuré par le fond annuel alloué à chaque quartier par la municipalité.

Bref, un quasi copier-coller du projet de 2011, refusé par les Strasbourgeois. Une réunion d’information sur le sujet doit avoir lieu le 2 juin 2016 à 20h00 au foyer Protestant Mélanie de Pourtales. Si les oppositions sont nombreuses à cette réunion, le projet sera « peut-être » abandonnée, sinon il passe… un peu court comme consultation. Non ?

Référendum ? Quel référendum ?

Ce qui nous gène particulièrement dans ce projet, c’est qu’il s’assoie sur une décision directe des Strasbourgeois, et donc des Robertsauviens. Il envoie un message plus que trouble aux électeurs  :

« Allez voter, n’allez pas voter, on s’en fout, de toute façon on va trouver une manière de passer outre votre opinion quelques années plus tard !

Il nous semble particulièrement grave qu’une instance, soi-disant de démocratie locale, puisse se jouer de manière aussi flagrante sur l’expression directe des Strasbourgeois et se faire collaborateur d’une politique de la Ville qui ne figurait pas dans le programme des dernières élections.

Un point qui ne semble pas choquer Christine Langenfeld, membre très active du Conseil de Quartier (au point d’y apparaitre comme la porte-parole) que nous avons contactée :

Techniquement ce n’était pas un référendum, mais une simple consultation. Nous faisons une proposition, si les Robertsauviens ne sont pas d’accord, ils peuvent le faire à la réunion publique.

On en reste baba.

Le reportage de StrasTV en 2011 : 


Zone 30 : l’avis des strasbourgeois par StrasTv

Ce qui a était décidé par un référendum doit être défait par un référendum

Des arguments qui font froid dans le dos tant on joue avec légèreté avec la démocratie. Que le conseil de quartier puisse proposer une évolution de la vitesse dans les rues pourquoi pas, et encore, il y a matière à discuter. Mais ce qui a été décidé par un référendum doit être défait par un référendum.

S’il doit y avoir changement, il doit y avoir une consultation de tous les Robertsauviens. La chose aujourd’hui est très facile à faire par Internet, la ville disposant du fichier des électeurs par secteur.

Rappelons que la ville de Strasbourg dépense beaucoup d’argent dans le forum Mondiale de la démocratie…. on pourrait lui conseiller d’investir cet argent dans des solutions de consultations numériques.

Si cette proposition devait passer comme ça, ce serait encore un coup de canif dans le contrat républicain et une pierre de plus dans le jardin des extrémistes qui auraient beau jeu de dire que le suffrage n’est pas respecté, que voter ne sert à rien puisque qu’à la moindre occasion on fait le contraire.

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La démocratie locale de Roland Ries – Dessin @Yannick Lefrançois

La Robertsau en image

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