Robertsau quartier nature : beauté au naturel, on s’y met !

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Nous accueillons une nouvelle rubrique (et un nouveau chroniqueur) sur le Blog de la Robertsau : quartier nature. Elle vise à mettre en pleine lumière toutes les initiatives respectueuses de l’environnement de la Robertsau. Aujourd’hui, beauté au naturel, on s’y met.

À la ferme Bussierre, l’équipe du centre d’initiation à la nature (CINE) s’est donné pour merveilleuse ambition de nous reconnecter à la nature, qui nous nourrit et nous fait du bien. À condition de redécouvrir quelques savoirs, dont beaucoup étaient le lot quotidien de nos ancêtres pas si lointains, on peut tirer des richesses qui nous entourent tous les bienfaits pour se nourrir mieux, vivre en meilleure santé, se détendre, créer, rêver et que sais-je encore.

La méthode est simple : tirer de l’écrin de nature, où la ferme se love, les ressources utiles à notre vie quotidienne.

Après la fabrication de fusains avec l’artiste François Génot, les ateliers de cuisine aux herbes folles, les confitures succulentes et les sirops de lierre ou aux baies de sureau et après la fabrication de produits d’entretien naturels…, voici les produits cosmétiques qu’il nous était proposé de découvrir lors des récentes Journées Nature et patrimoine du CINE de Bussierre.

À l’heure où les informations les plus alarmistes s’accumulent sur l’ « empoisonnement universel[1] » dont souffre notre planète, menaçant notre santé de façon de plus en plus évidente, il est urgent de se détourner des produits industriels, dont la liste de composants n’est qu’une litanie incompréhensible et sans fin de termes plus opaques les uns que les autres.

Au CINE de Bussierre, dérivés pétrochimiques, phtalates, parabène, plomb, mercure, émulsifiants, conservateurs de synthèse… sont balayés, pour laisser place à des « recettes de grand-mère » remises au goût du jour, réapprises et mises en œuvre concrètement. Chaque participant à cet atelier repartira avec un petit pot de baume et un zeste de déodorant, qu’il aura fabriqués sur place, à partir des ressources du centre.

Ça commence par un petit topo sur les composantes d’un produit cosmétique : le principe actif, tiré d’une plante (là, de petites notions de botanique et d’herboristerie paraissent indispensables) ou d’un animal (cire d’abeille, lanoline, par ex) ; l’excipient, chargé de véhiculer le principe actif (huile végétale évidemment bio, par ex) ; les huiles essentielles, pour stabiliser le produit et le conserver (HE de lavande, anti-bactérienne, par ex.). Bref, pas plus de 5 composants, tous naturels et sains.

Puis, on passe aux choses sérieuses : aller cueillir, dans le jardin du centre, les feuilles de plantain lancéolé, qui nous donneront le principe actif de notre baume. Le plantain, rien de plus banal et pourtant bourré de vertus anti-inflammatoires, cicatrisantes, anti-histaminiques et circulatoires. D’autres plantes ont d’autres vertus, dont la découverte s’annonce passionnante.

Pour extraire les principes actifs de notre plantain, Matthieu nous conseille la technique de la macération solaire : faire sécher les feuilles, les faire baigner dans un bocal avec une huile végétale bio (ici, on choisira de l’huile d’olives) et mettre ce bocal au soleil tout en le protégeant des UV, pour achever la macération. Au bout de cette manipulation simple, mais longue, l’huile porte le principe actif de la plante et peut servir d’excipient ou, plus directement, d’huile de massage.

Enfin, la fabrication elle-même du baume : huile (ici, pour les besoins de l’exercice, ce sera de l’huile de souci calendula) + cire d’abeille fondue + quelques gouttes d’huiles essentielles de carotte sauvage et de lavande. Et le tour est joué. (ici la recette)

La fabrication du déodorant est encore plus simple et rapide : huile de coco + fécule de maïs + bicarbonate de soude + quelques gouttes d’huiles essentielles de lavande et de sauge sclarée. Et le tour est joué. (ici la recette)

C’est aussi simple que ça ? Oui. Et on pourrait faire pareil pour des savons ou des shampoings ? Oui. Et on pourrait multiplier les produits en fonction des vertus de telle ou telle plante ? Oui. La nature offre une gamme infinie, à nous d’apprendre à en jouer.

Cet atelier de fabrication de produits cosmétiques au naturel ne figure pas encore au programme annuel des activités du CINE. Mais, vu l’intérêt qu’il a suscité ce jour-là, nul doute qu’il y paraîtra bientôt.

Baume au Calendula

(Temps de préparation : 15 mn)

Conservation : à l’abri de la lumière

Ingrédients:

• 20 ml de macérat d’huile de souci calendula
• 3 g de cire d’abeille
• 1 goutte d’HE de carotte sauvage (l’HE biologique de l’ombrelle de carotte sauvage possède des propriétés régénérantes (cutanée, rénale, hépatique) et est un bon stimulant circulatoire.
• 2 gouttes d’HE de lavande

Préparation :

Le mode de préparation est le même pour tous les baumes. Dans un premier temps, verser l’huile dans un bol.

Mettre à fondre la cire d’abeille dans un bol au bain-marie, remplie de 3 à 4 cm d’eau frémissante avec un feu doux pour maintenir une légère ébullition de l’eau. Remuer de temps en temps pour accélérer la fonte.

Une fois al cire complètement fondue et liquide, retirer le bol du bain-marie et l’ajouter à l’huile hors du feu, en mélangeant sans cesse à la cuillère pour bien homogénéiser.

Ajouter les HE.

En refroidissant, la préparation devient opaque, puis s’épaissit, il suffit de la mettre en pot tant qu’elle est encore fluide.

Compte tenu de la présence de cire d’abeille, la consistance peut varier, selon le climat. L’été, en cas de canicule, garder les baumes et les crèmes dans un endroit frais et ne pas hésiter à mélanger pour les réhomogénéiser.

Déodorant à la sauge sclarée Express

(Temps de préparation : 5 mn ) 

Ingrédients pour un pot de 50 g : 

•  25 g d’huile de coco, connue pour ses propriétés anti-bactériennes, elle présente l’immense avantage de rester solide en dessous de 25° C.
• 15 g de bicarbonate de soude : il n’est pas toxique, ne provoque pas d’allergies et neutralise très efficacement les odeurs corporelles ;
• 10 g de fécule de maïs ou d’arrow-root : tous deux sont des absorbants naturels et ne causent pas d’allergies ;
• 1 à 2 gouttes d’HE de lavande (anti-bactérienne);
• 1 à 2 gouttes d’HE de sauge sclarée, l’HE de sauge sclarée et officinale régule la transpiration.

Préparation :

Faire fondre l’huile de coco dans un bain-marie. Une fois complètement fondue, la retirer du feu, puis y incorporer le bicarbonate de soude et la fécule de maïs, en remuant vigoureusement, pour éviter la formation de grumeaux.

Ajouter les HE, puis transférer dans un pot adapté, avant solidification du mélange.

Pour terminer, mettre le pot dans un endroit frais ou au réfrigérateur.

L’utilisation se fera en s’imprégnant les doigts du mélange et en l’appliquant sous les aisselles.

[1] Fabrice Nicolino, Un empoisonnement universel, Les liens qui libèrent, 2014.

Marc Hoffsess

En savoir plus sur le site du Cine de Bussierre

Strasbourg Initiation Nature Environnement
CINE de BUSSIERRE / 155, rue Kempf / 67000 STRASBOURG / Tél : 03 88 35 89 56

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