Banderoles contre un jardin associatif
Des banderoles à la Robertsau, on a en a déjà vu. Contre des projets immobiliers, des aires pour gens du voyage, le PPRT… À la cité des Chasseurs, on innove avec la revendication : « non aux jardins associatifs ». Opposition d’autant plus étonnante que ce projet est porté depuis des mois par l’association de quartier. Le…
Des banderoles à la Robertsau, on a en a déjà vu. Contre des projets immobiliers, des aires pour gens du voyage, le PPRT… À la cité des Chasseurs, on innove avec la revendication : « non aux jardins associatifs ». Opposition d’autant plus étonnante que ce projet est porté depuis des mois par l’association de quartier.
Le long du quai des Joncs, une prairie d’environ un hectare, sur un terrain municipal, était destinée depuis longtemps à accueillir des jardins familiaux. L’Association des Habitants des Quartiers Chasseurs et Joncs (AHQCJ) a proposé un projet de jardins partagés et associatifs, à côté des jardins privatifs habituels. Il semble que l’appellation consacrée soit désormais PUC, potager urbain collectif. L’objectif est de faire profiter l’ensemble du quartier de cet espace, avec une dimension éducative et de convivialité.
Cette initiative avait été bien accueillie par l’adjointe de quartier et les services municipaux, avec lesquels une réflexion a été menée*. Le projet a été présenté lors de la dernière assemblée générale de l’association, puis dans le journal Holzwurm et sur le site internet de l’AHQCJ.
Le pré vient d’être fauché ; des techniciens ont commencé à tracer des repères, les travaux doivent démarrer. Et voilà que trois banderoles apparaissent sur le terrain, placées par un riverain : oui à la préservation du cadre et du calme, tous contre l’extension urbaine, non aux jardins associatifs.
Consternation
Consternation du côté de l’association : cette personne était invitée comme tout le monde aux réunions (le projet avait été annoncé dès janvier 2013) ; l’information lui avait été donnée sans qu’il se manifeste. Des voisins se sont inscrits et désirent profiter de ces jardins. Alors pourquoi vouloir torpiller le projet ?
Volonté de préserver une jolie vue dégagée et crainte de désagréments ? L’une des raisons de l’engagement de l’association était justement de préserver le site et de s’assurer qu’il soit sous le contrôle des résidents.
En tout cas, voici une belle illustration du syndrome NIMBY : des jardins, mais pas dans mon jardin. Quant à l’appel « Tous contre l’extension urbaine », il devrait faire sourire : considérer l’aménagement de jardins comme de l’urbanisation est déjà osé mais – surtout – le poseur de banderoles habite dans une des maisons construites il y a une quinzaine d’années par CUS Habitat sur des terrains agricoles. Il est donc directement bénéficiaire d’une « extension urbaine ». Si on suit son raisonnement, il faut raser le quartier !
En attendant, l’AHQCJ, qui a joué son rôle de relais entre les habitants et la municipalité, souhaite que l’aménagement débute comme prévu dans les prochains jours. La Cité veut jardiner !
*Les lecteurs qui reprochent au Blog une critique systématique de l’action municipale apprécieront 😉
Je vois pas bien pourquoi le plantage égoïste par un bonhomme tout seul de 3 panneaux devrait bloquer un beau projet…
Moi je propose en plus d’y mettre de belles cabanes Casa Kaiensis 😉
Bon c’est plus facile d’avoir une approche objective quand on n’est pas concerné mais en effet je ne comprends pas bien le rejet de ce projet par cette personne. Quand je vois, dans mon coin vers le Château de Pourtalès, « fleurir » les projets immobiliers dans la moindre parcelle de grand jardin rachetée par des promoteurs, je préfèrerais mille fois des jardins associatifs que tous ces bâtiments qui poussent comme des champignons. Comme le souligne l’association c’est un moyen judicieux de préserver le site. Ce n’est pas un skate parc non plus avec une ribambelle d’ados qui vont squatter le pelouse! halalala…