Bruno Studer : des réunions publiques pour lutter contre les voitures qui brulent
Le député Bruno Studer se lance dans des réunions de concertation sur la flambée de violence du nouvel an à Strasbourg. Il organise des réunions publiques.
Que proposer pour éviter les flambées de violence la nuit du nouvel à Strasbourg et à la Robertsau ? Le député de la 3ème circonscription organise une série de réunions.
La nuit du 31 décembre a été le paroxysme de violences inqualifiables et certains de nos quartiers ont été le théâtre de scènes dignes de guérilla urbaine.
Face à ce constat il convient de saluer la réactivité et le courage des forces de l’ordre et des services de secours. Sans oublier le travail remarquable réalisé par de nombreuses associations et acteurs sociaux présent sur le terrain cette nuit-là et tout on long de l’année qui n’aura pourtant pas suffi à éviter ce à quoi nous avons assisté.
Ces violences ont été choquantes à plus d’un titre. Choquantes parce que les habitants des quartiers populaires en sont les premières victimes : elles assistent impuissantes à la mise à feu de leur environnement quotidien, celui dans lequel beaucoup de parents essaient, malgré les difficultés, d’élever honnêtement leurs enfants qui ont droit à autre chose qu’une jungle urbaine pour grandir.
Choquantes parce qu’une fois de plus, plusieurs centaines de véhicules ont été incendiés, souvent par des mineurs. Des voitures qui appartenaient pour la plupart à des gens modestes vivant dans des quartiers modestes.
Choquantes, parce que l’attaque contre l’EPSAN de Cronenbourg ou encore les guet-apens tendus à ceux qui tous les jours nous protègent et nous secourent – je veux ici parler et des policiers et des pompiers – relèvent de comportements criminels, pour lesquels la population attend avec raison une réponse judiciaire forte.
Au-delà de ce constat alarmant, il nous faut aujourd’hui proposer des solutions, une méthode et un calendrier clair à tous ceux qui se sentent concernés et qui veulent que les choses changent. Sans simplisme ni démagogie, mais avec la volonté ferme de changer les choses.
Je veux donc, dans les 3 trois prochaines semaines soumettre un certain nombre d’idées à nos concitoyens et entendre leurs propositions. Je viendrai pour cela échanger et débattre dans plusieurs quartiers de ce que nous devons collectivement mettre en œuvre pour assurer leur tranquillité et leur sécurité.
Ces propositions je les porterai ensuite de manière concrète, selon leur nature, soit dans le cadre d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale, soit dans le cadre de la réforme de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs. Elles seront également communiquées par mes soins, pour ce qui relève de leurs compétences, aux autorités préfectorales ou municipales afin que les outils puissent être activés au plus vite après les élections municipales de mars 2020.
Les idées ont fleuri ces derniers jours, que ce soit dans les espaces d’expression publique – réseaux sociaux, documents électoraux pour les municipales – dans les médias ou encore dans les traditionnelles réunions de vœux des élus. J’en ai retenu quelques-unes qui me semblent particulièrement pertinentes.
Nous devons en premier lieu nous donner les moyens de l’application du principe casseur/payeur et adapter le droit à la délinquance des mineurs. Il est impensable de laisser penser aux auteurs de ces actes, que leurs délits peuvent rester sans conséquence et qu’ils n’auront pas à répondre du préjudice.
Il est tout aussi impensable de laisser les victimes face à ce constat d’impunité alors qu’elles en subissent elles, pleinement les conséquences.
Sur les pétards et les feux d’artifice, la question de l’interdiction est aujourd’hui posée dans de nouveaux termes d’abord parce que leur utilisation est parfois dévoyée et qu’ils peuvent être maniés comme des armes (c’est avec des fusées que l’EPSAN a été assailli dans la nuit de la Saint Sylvestre). Ensuite, parce que la pollution atmosphérique des 1er et 2 janvier nous pousse également à reconsidérer l’opportunité d’interdire des engins qui sont, et c’est le troisième point, de plus en plus puissants, et qui échappent, avec le commerce par internet, à tout contrôle. Empoisonnant l’air que nous respirons et pouvant être maniés comme des armes, leur interdiction pure et simple est sur la table. Cela implique de réfléchir aux moyens nécessaires pour appliquer une telle décision (couvre-feu pour les mineurs ?) et éventuellement à l’organisation de feux d’artifice par les collectivités ou certaines associations afin de maintenir un caractère festif au changement d’année.
Sur la présence des forces de l’ordre : leur rôle sur le terrain tout au long de l’année est primordial. Nous devons continuer à augmenter les effectifs comme nous avons commencé à le faire. Le déploiement spécifique de la police de sécurité du quotidien qui œuvre à rétablir la confiance entre habitants et forces de l’ordre doit être poursuivi et accéléré.
Les pompiers doivent ensuite être au cœur de nos préoccupations et leur sécurité garantie. Nous pouvons par exemple réfléchir à autoriser l’installation de caméras à 360 degrés sur les véhicules d’intervention. J’avais déjà interrogé le ministre de l’intérieur à ce sujet et il faut aujourd’hui poursuivre ce travail.
Il faut également leur donner les moyens de développer de la prévention, en allant dans les écoles tout au long de l’année sans attendre les semaines qui précèdent le nouvel an. Cela existe déjà (le collège de Cronenbourg abrite ainsi une section de cadets des sapeurs-pompiers), mais il faut faire plus.
Enfin, continuer à proposer aux jeunes, aux familles des événements rassembleurs où les parents ne se reposent pas sur des éducateurs qui ne peuvent pas les suppléer.
Voici donc une base de discussion pour les réunions que je vous propose début février. Je vous espère nombreux, parce que c’est grâce à la mobilisation de chacune et de chacun que nous trouverons les moyens de retrouver une Saint Sylvestre festive, respectueuse et pacifique.
Bruno Studer