Concert Volutes à l'Escale le 19 novembre : « Du Rire à travers les larmes »

• W.A. MOZART : Sérénade pour octuor à vents en mib majeur K. 375
• J.S. BACH : Concerto pour 2 violons BWV. 1043 en ré mineur
• S. PROKOFIEV : Cinq mélodies pour violon op. 35b
• D. CHOSTAKOVITCH : Symphonie de chambre op. 83a

En 1948, Prokofiev, Chostakovitch et quelques autres compositeurs russes subissent une campagne de dénigrement systématique. Leur musique est jugée trahir les aspirations du peuple soviétique. La musique de Chostakovitch est nommément stigmatisée pour son langage abstrait et donc interdite d’exécution publique. Cette mise à l’index coïncide avec une vague d’antisémitisme ordonnée par Staline et son bureau politique. C’est dans ce contexte que Chostakovitch compose son quatrième quatuor à cordes op. 83 dont les thèmes, tous inventés par l’auteur, sont reliés par leurs contours mélodiques ou rythmiques à la tradition juive, qui sait si bien mêler des éléments d’insouciance et d’inquiétude, de tristesse et d’humour. C’est une manière pour le compositeur d’exprimer ici sa solidarité avec le peuple opprimé en même temps que sa propre mise à l’écart. L’œuvre sera diffusée seulement en 1953 après la mort de Staline. J’en ai réalisé une transcription pour orchestre à cordes.

Etienne BARDON