Garé comme une merde : petite analyse d'une situation – hélas – quotidienne

Garé comme une merde : petite analyse d'une situation – hélas – quotidienne

Depuis le 4 juillet 2015, le stationnement d’un véhicule sur une piste cyclable, sur un trottoir ou sur une bande cyclable est qualifié de « stationnement très gênant ». Les contrevenants risquent une amende de 135 € contre 35 € auparavant. Mais que les automobilistes impénitents se rassurent : à Strasbourg, il y a un micro-climat, et…

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Depuis le 4 juillet 2015, le stationnement d’un véhicule sur une piste cyclable, sur un trottoir ou sur une bande cyclable est qualifié de « stationnement très gênant ». Les contrevenants risquent une amende de 135 € contre 35 € auparavant.

Mais que les automobilistes impénitents se rassurent : à Strasbourg, il y a un micro-climat, et les lois ne semblent pas s’appliquer comme ailleurs. La preuve en images et en vidéo.

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Garé sur un trottoir ET une piste cyclable : 270 € d’amendes ?

Nous étions l’autre jour, mardi 7 juillet, devant l’entrée de LANA en train d’attendre la calèche des artistes des voix pour la liberté (les artistes… toujours en retard). Quand notre regard fut attiré par un véhicule de service de la ville de Strasbourg en train de changer les feux de signalisation du carrefour Wantzenau – Papeterie.

Manque de pot pour lui, il était magnifiquement garé comme une merde et nous avions notre caméra. C’est un magnifique « sujet » pour analyser les dangers et arguments des « garés comme des merdes. »

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Quand les véhicules de la ville de Strasbourg… par blogrobertsau

Argument n° 1 : « Je travaille moi »

On va tout de suite se débarrasser de l’argument que nous entendons le plus souvent : « Je travaille, moi ». Effectivement les personnes qui sont là ont pour mission d’entretenir la signalisation du carrefour. Mais prévoir et sécuriser les lieux de leur intervention fait partie intégrante du travail. C’est un peu comme si les personnes qui travaillent dans les commerces place Kléber se garaient sur la place. Elles prévoient naturellement comment se déplacer AVANT, et pas au moment d’arriver.

De toute façon, ici, l’argument ne tient absolument pas, car la piste longe un… parking. Effectivement, les agents de la CUS (décidément, Eurométropole c’est trop long) pouvaient stationner leur véhicule sur le parking Match et être à proximité de leur lieu d’intervention au mètre près.

Enfin, la mission de cette équipe était d’entretenir un feu de signalisation. Mais eux-mêmes ne respectent pas la signalisation posée par d’autres de leurs collègues… On nage en pleine schizophrénie ?

Argument n°2 : « J’en ai pour 5 minutes »

Arrêtez-nous si on se trompe, mais jamais le code de la route n’indique des notions de temps. Que ce soit 5 minutes ou 1 heure, ce qui compte c’est de ne pas faire l’infraction.

Enfin le décret du code de la route est très clair : il interdit le stationnement ET l’arrêt.

Généralement, les personnes qui travaillent sur l’espace public ont une dérogation pour stationner, mais il est bien précisé qu’elles ne doivent en aucun cas gêner la circulation.  Voyons pourquoi ce stationnement est gênant ET dangereux.

Pour les piétons :

  • La hauteur du camion empêche les piétons d’avoir une visibilité complète sur les éventuels cyclistes qui viendraient de la rue de la Papeterie.
  • Au moment de la manœuvre, la camionnette, et on le voit bien sur la vidéo, frôle un piéton.
  • Les piétons sont obligés de prendre la voie des cyclistes.
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Quand la camionnette part, un piéton marche sur la piste cyclable… On marche sur la tête !

Pour les cyclistes

  • C’est une piste cyclable à double sens ; du fait de la suppression d’une voie, les deux sens se retrouvent sur une seule largeur.
  • Il y a un manque de visibilité, on crée une situation à risque qui ne devrait pas avoir lieu.
  • Au moment des manœuvres de départ, la camionnette utilise le trottoir et une bande cyclable. Le piéton l’autre bande cyclable… Ils passent où, les vélos ?

Quand on s’autoproclame capitale du vélo et que l’on fait des clips où « les cyclistes nagent dans le bonheur » (on ironise bien sûr, et pas qu’un peu), il est du devoir impératif de la ville de Strasbourg de faire respecter sa propre réglementation. Elle pourrait commencer par demander à ses propres agents de respecter la signalisation, qu’ironie de l’histoire, d’autres agents de cette même collectivité ont posée.

D’ailleurs, en tant qu’ancien sénateur, Roland Ries a participé lui-même à l’élaboration des lois. Il compte même dans son conseil municipal un député qui a dû voter cette loi. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On envoie au président de la CUS une amende de 270 € pour stationnement très gênant ?

On vous recommande fortement la lecture du Blog d’Olivier Razemon spécialiste transport au journal Le Monde qui consacre un billet à la nouvelle réglementation : Stationnement sur une piste cyclable: l’amende passe à 135€.

Il conclut son papier comme le Blog de la Robertsau :

C’est pas gagné. Reste désormais aux villes, et le cas échéant aux polices municipales, à verbaliser les contrevenants. Ce n’est pas gagné. Une élue d’une ville de 30000 habitants confiait récemment, sous le strict sceau de l’anonymat : « lorsque je me plains des voitures garées sur les pistes cyclables à l’adjoint en charge de la sécurité, il me répond qu’on ne va quand même pas embêter les gens ».

Hélas… trop vrai.

Le clip de propagande de ville de Strasbourg : de belles images et musiques, mais bien loin de la réalité Strasbourgeoise. 

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