Notre piste cyclable retrouvée… Mais l’arbre cache-t-il la forêt ?
Notre article signalant la « disparition » de la piste cyclable qui traverse notre quartier chemin du Beulenwoerth a eu des conséquences. Se pourrait-il que nous l’ayons retrouvée ? Mais avons-nous ouvert la boîte de Pandore ?
Faute de soulever des montagnes, le Blog de la Robertsau soulève parfois des tollés !
Notre article « Mais où disparaît donc la piste cyclable chaque matin ? » a été lu et a fait réagir les responsables de la Ville. Du moins pour un temps, car nous connaissons l’entêtement et l’obstination propres à notre Nation toute française qu’elle est : Quand le chat n’est plus là, les souris dansent.
Jean-Baptiste Gernet, conseiller municipal en charge des mobilités, nous a lus et nous a répondu en ces termes :
« Bonjour, suite à votre signalement j’ai demandé ce matin qu’un rappel à l’ordre soit effectué aux entreprises sur la base des autorisations de chantier dont ils bénéficient, et que la police municipale se déplace sur site. ».
Alors combien de temps allons-nous retrouver une piste cyclable et un trottoir, ayant regagné une quiétude qui répond aux particularités qui devrait la caractériser c’est à dire praticable en toute sécurité et sans encombre ?
Pour ce faire, il va falloir certainement beaucoup d’ardeur et de pugnacité pour faire évoluer les mentalités.
Apparemment c’est l’arbre qui cachait la forêt…
En soulevant le couvercle de la boîte de Pandore, nous avons découvert d’autres problèmes concernant nos voiries.
Nos lecteurs nous ont signalé qu’ils rencontraient régulièrement des problèmes similaires avec notamment des trottoirs souvent impraticables car les automobiles y sont garées sauvagement empêchant ainsi leur passage, celui des poussettes voire des chaises roulantes…
Nous avons donc été sur les lieux, pour nous rendre compte de la situation.
À savoir :
- Rue Himmerich
Véhicules garés dans la bande réservée aux piétons, en raison de l’absence de trottoir.
- Rue Silberrath
Les jeunes marchent dangereusement sur la chaussée, dans un virage, car les trottoirs ne sont praticables ni à gauche ni à droite…
- Rue des Jardiniers
Stationnement sur le passage réservé aux piétons
Stationnement dans la bande réservée aux piétons et « hors case » (camionnette à droite)
Stationnement dans la bande réservée aux piétons
- Rue David Richard
Stationnement sur le trottoir, aux emplacements réservés aux bicyclettes.
Et dans la bande réservée aux piétons
Observez la dame qui marche sur la route, car elle ne peut emprunter le trottoir à cause de véhicules garés dans la bande réservée aux piétons !
- Rue des Maraîchers
Stationnement hors case et sur les trottoirs
Stationnement sauvage dans une rue limitée à 30 km/heure où sont difficiles les croisements des automobiles
Et toujours le problème des stationnements aux abords des chantiers (ici sur un passage pour piétons et un trottoir)
Ce ne sont que quelques échantillons parmi tant d’autres…
Notre réflexion est la suivante :
La voirie est par définition un espace public, partagé, accessible à tous, avec une certaine liberté de circulation pour tous les usagers, que ce soit les automobiles, les deux-roues, les piétons, les nouveaux moyens de déplacement etc.
Il semblerait au vu des exemples ci-dessus, que le partage de l’espace public soit difficile malgré une « spécialisation » de la voirie par marquage au sol. Aujourd’hui l’automobiliste (et autre transport motorisé) est roi, et semble s’approprier la plus grande partie des voies de circulation, au détriment des autres usagers.
Il est urgent de comprendre – ou pour le moins d’essayer de comprendre – les contraintes des uns et des autres et surtout des plus vulnérables (piétons, cyclistes) et de respecter les différents espaces constituant la voirie **.
** Espaces pour les piétons, les bandes cyclables, la chaussée, les bandes réservées aux transports en commune et surtout les espaces réservés au stationnement.
N’avons nous pas été tour à tour piéton, cycliste, automobiliste ou les trois à la fois ? Ce changement de casquette devrait nous aider à adopter une politique de partage, de respect et de cohabitation.
Mis à part la nécessité d’une prise de conscience des usagers, voire un changement de comportement, c’est de nos jours, un véritable casse-tête pour les spécialistes de l’ingénierie urbaine et nos élus, afin de gérer au mieux l’aménagement de la voie publique. Surtout dans notre quartier, la gestion des automobiles est à la Robertsau un exercice plus que difficile à résoudre, l’étroitesse de nos rues n’étant à la base ni conçues pour être partagées en plusieurs espaces**, ni pour absorber un tel trafic. De plus notre quartier n’offre pas suffisamment de solutions de stationnement pour les résidents ou ceux qui s’y déplacent.
Il est ainsi aujourd’hui plus que nécessaire d’agir sur les causes et il serait facile de se limiter à traiter simplement les conséquences qui seraient d’envisager des moyens punitifs contre les riverains ou les usagers qui ne disposent pas d’autre solution de parking.
Alors comment changer les mentalités ?
Le débat est ouvert, sachant qu’avec le temps, la circulation automobile et les problèmes de stationnement induits vont encore progresser, malgré la mise en service de la ligne E du tramway. Ainsi nous allons voir, lorsque les différents projets immobiliers auront été menés à terme (Robertsau – Wantzenau – Wacken…) une rapide augmentation du nombre d’habitants à la Robertsau et dans les quartiers limitrophes, une augmentation du trafic et bien évidemment des problèmes de stationnement et de partage des voiries.
Y avons-nous pensé ?
Malheureusement, il n’y a pas de solutions.
J’en ai déjà parlé plusieurs fois avec les habitants des rues concernées. En général, ils tolèrent : ils ont tous des voitures qu’il faut bien garer quelque part et donc ils ne râlent pas contre eux. Même ceux qui se garent scrupuleusement bien (quitte à se garer un peu plus loin de chez eux) sont tolérants ! Car si on mettait la pression sur ceux qui se garent mal, en les forçant à utiliser les places légales, ça tendrait encore plus le taux d’occupation de ces places légales, déjà trop peu nombreuses !
Tous ces piétons ou cyclistes en danger sur les photos, ont en général eux aussi des voitures, qu’ils ont mal garées eux aussi, quelques rues plus loin.
Ceux qui râlent vraiment, c’est les piétons qui viennent de loin, ou qui n’ont pas de voiture, ou ont la chance d’avoir une place (ou box, ou garage) réservée.
Il se trouve qu’on est ici dans des quartiers à forte densité de foyers, et à petites rues, avec un nombre de places très largement sous-dimensionné par rapport au nombre de voitures possédées.
Il faudrait forcer les gens non pas à moins utiliser la voiture, mais à moins en posséder (et oui, car en plus, on est dans un quartier assez aisé, et nombreux sont les foyers à posséder plusieurs voitures !). Car une voiture qu’on n’utilise pas prend quand même de la place – à titre personnel, j’ai une voiture que je n’utilise que 1 ou 2 fois par semaine, ben je dois quand même la ranger. Mais la bagnole était encore considérée comme un droit de l’homme, c’est pas pour demain, malheureusement.
Bref, c’est assez insoluble.
Surprenant ce commentaire d’une personne qui se surnomme ZORRO.
Si les gens dont il parle sont si aisés, ils peuvent s’acheter à la place d’une voiture peu utilisée un vélo à assistance électrique ou des tickets de transport en commun, sinon appeler un taxi.
Personnellement, nous sommes un couple aisé, avec 2 voitures, un vélo à assistance électrique et un abonnement transport en commun. Lorsque nous avons acheté notre appartement, nous avons fait attention à ce qu’il y ait un garage plus un emplacement parking. Par ailleurs, la présence d’une cave et un local à vélo permettent de ne pas se servir du garage comme débarras comme beaucoup le font et laissent ainsi leur voiture en stationnement interdit !
De même pour ceux qui ont une maison avec un petit bout de terrain, mais qui ne veulent pas l’utiliser pour mettre leur voiture en invoquant le prix des travaux pour installer un portail ou l’impossibilité de jouir par la suite du malheureux petit bout de terrain qui leur fait croire qu’ils ont une résidence de standing…!!!
Aujourd’hui, je constate simplement que Zorro et bien d’autres préfèrent le désordre et le « chacun pour soi », plutôt que de défendre les cyclistes et les piétons dont nous faisons partie car un peu d’exercice ne nous fait pas de mal et s’avère écologique comme moyen de déplacement.
Peut-être qu’une verbalisation à 135 € pour stationnement très gênant ou abusif, voire dangereux avec un retrait de 3 points calmerait ces hors-la-loi qui jouent avec la sécurité des gens.
Quelle rapidité d’exécution en effet de la part de la ville ! Si seulement cette vélocité se répétait pour les problèmes de stationnement sur les trottoirs ou passages réservés aux piétons que vous avez très bien illustrés. Mais impossible: faire un rappel à l’ordre à quelques entreprises ce n’est pas la même chose que fâcher plusieurs dizaines de riverains ! Manque de courage ?
Pour réagir au message de Zorro : il faut cesser avec ces réflexions « C’est comme ça on y peut rien ! ». Du coup rien ne bouge. Comme vous le dites si bien « Il faudrait forcer les gens non pas à moins utiliser la voiture, mais à moins en posséder ». Ce n’est pas en continuant à tolérer ce genre d’incivilité que l’on obligera les gens à posséder moins de voiture ou du moins à cesser de penser que la voiture est reine.
Je suis passée chemin du Beulenwoerth hier à 10h et j’ai constaté que, comme toujours, de nombreuses camionnettes et de nombreuses voitures sont toujours garées sur le trottoir et sur la piste cyclable.
Monsieur GERNET, votre intervention n’a pas eu, hélas, beaucoup d’effet quelques jours après!
il faut absolument que la police municipale passe de temps en temps.
En tant que piéton, il est difficile d’emprunter les trottoirs à la Robertsau!
Il faut aussi parler des trop nombreux cyclistes qui circulent sur les trottoirs – à la Robertsau comme ailleurs, rue Boecklin – obligeant ainsi les piétons à rester sur le qui vive pour ne pas se faire écharper, à s’effacer constamment pour laisser passer des vélos … Il en est même qui passent dans le marché sur leur deux roues le posent dans le passage sans tenir compte de la gêne qu’ils peuvent ainsi occasionner.
J’ai parfois l’impression qu’ils reproduisent envers les piétons le comportement « incivique » des automobilistes à leur égard ; c’est le plus fort qui s’impose.
Dommage