Exposition « Traverser » de Germain Roesz au CINE de Bussierre

Chez Germain Roesz c’est la complexité qu’il faut penser. Il n’est pas un peintre de paysage, ni celui d’une objectivation. Pourtant le sentiment que provoquent ses œuvres est aussi celui d’une conciliation des éléments de la nature. Ce qu’il exprime par ailleurs dans sa poésie :

Je suis dans le paysage, j’y marche, j’y construis une hutte, j’entre, je sors.
Une paroi comme une feuille transparente. C’est comme une porte, c’est l’aller et le retour entre le dedans et le dehors. Je suis porté de l’un à l’autre.
J’invente la porte parce que je suis la porte.
Je marche dans le paysage et je glane les images, les paroles, les silences.
Je les porte dans la cahute. Je les triture. Je ferme la porte pour la nuit.
Je rêve les images, les paroles, les silences. Je les porte dans le paysage où je marche. L’un et l’autre cheminent en moi. Je suis la porte.

La complexité évoquée se mesure à l’expression des dualités. Ordre et chaos, organique et minéral, le tout est associé à une convocation des formes et des événements historiques de la peinture. En l’occurrence, construction, protocoles colorés, attention aux supports et à la taille pour exprimer davantage une sensation physique.

Lorsqu’on lui pose la question du sens ce n’est pas la narration qu’il privilégie mais la multiplicité des rapports et des tensions qui peuvent naître. Pour le CINE de Bussierre, il combine sculptures, branches peintes installées, toiles libres, dessins pour faire surgir une forêt encore inconnue. Celle d’un monde oublié, celle d’un monde à venir.