Foyer Saint-Louis : la parole du maire n’a-t-elle plus de valeur ?

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Le promoteur immobilier ICADE a déposé fin septembre une demande de permis de construire pour la construction de 36 logements et un local commercial à la place du foyer St Louis.

Fin juin, comme le rapporte l’ECHO de la Robertsau 261, le maire de Strasbourg a rencontré des représentants du collectif « Un cœur pour la Robertsau » (Robert Grossmann, Jacques Gratecos et Emmanuel Jacob). Il leur avait promis de réaliser un vrai atelier de projet sur l’avenir du foyer St Louis.

Les paroles s’envolent, les écrits restes. Le collectif avait tout de suite envoyé un courrier au maire de Strasbourg pour confirmer ses propos et qu’il puisse mettre en œuvre rapidement l’atelier de projet.

« vous avez écouté nos arguments », écrit le collectif dans un courrier au Maire, envoyé après cette réunion, « nous vous en remercions encore, et vous avez accédé à notre demande déjà ancienne de tenir un atelier de projet sur l’avenir du cœur de la Robertsau, associant les Robertsauviens. »

Cependant, vous comprendrez aisément que cette démarche d’atelier de projet n’aura de sens et d’utilité que si elle est conduite dans un réel esprit d’ouverture et de transparence, avec un objectif clair et ferme d’aboutir à un projet qui réunisse à nouveau nos concitoyens, là où les projets actuels les divisent profondément.

À ces conditions de méthode, nous ajoutons la nécessité, pour celles et ceux qui s’engageront dans cette démarche, de disposer de marges de manœuvre véritables sur l’avenir du cœur de leur quartier.

Cela suppose évidemment que les projets de la paroisse et d’ICADE soient suspendus, le temps que cet atelier de projet ait produit ses conclusions. »

Le silence qui suit une promesse non tenue de Roland Ries est-il encore de Roland Ries ?

Le collectif n’a, à ce jour, reçu aucune réponse 3 mois après. À moins qu’il ne faille considérer le dépôt d’un permis de construire du promoteur ICADE comme la plus cynique et détestable des réponses.

Le promoteur a en effet déposé une demande de permis de construire fin septembre (et selon nos informations sous la pression de la ville qui souhaitait encore bénéficier du code d’urbanisme du POS, et non du PLU) pour :

« La réhabilitation et l’extension du Foyer St Louis en 9 logements et la construction d’un bâtiment de 27 logements et un local commercial ».

Pour faire passer la pilule d’un projet qui n’a pas changé d’un iota, il prévoit la « sauvegarde de la façade ainsi que la salle « dite de gymnastique », soit un 1/4 du foyer, le reste étant « réhabilité » en 9 logements.

Au lendemain de la réunion sur la démocratie locale organisée par l’ADIR, le procédé ne manque pas de toupet et vient illustrer les méthodes détestables pour faire avaler des couleuvres (ou plutôt des anacondas) aux habitants de la Robertsau.

Cachez cette opération immobilière que je ne saurais voir

Sachant que la destruction de la façade aurait eu un effet dévastateur sur la population, et que les premières photos du projet (juin 2016) ont encouragé les oppositions, la ville, la paroisse et Icade tentent l’esbroufe en cachant leur opération de spéculation immobilière cachée derrière ce qui resterait qu’un tout petit bout du foyer.

• Rien n’a changé dans la taille du projet : 36 logements
• Adieu les espaces verts
• Plus de grande salle du foyer

La ville à la manœuvre

Mais ce dépôt précipité a au moins le mérite de montrer que la ville est bien à la manœuvre sur ce projet, et qu’elle tente un passage en force en totale cohérence avec sa vision de la démocratie locale.

Non, le foyer St Louis n’est pas sauvé !

Il s’agit bien d’une opération d’enfumage. Comme nous l’écrivions il y a 2 ans  » Foyer St Louis, sa fin de vie est programmée » le projet consistait à la construction de 40 logements, nous voici maintenant à 36… avec un petit quart éventuellement préservé. On n’a pas beaucoup avancé.

Il ne s’agit que d’une indigeste nouvelle présentation du même projet, qui ne change en rien sur le fond.

Le combat continue donc pour avoir un cœur historique de la Robertsau un espace de vivre ensemble. Oui ces méthodes sont détestables, car sous couvert de respectabilité juridique, elles font la sourde oreille aux mobilisations citoyennes.

Non, le béton et le fric n’ont pas encore gagné