Roland Ries donne le départ des élections municipales
C’est précédé d’une réputation de soufre que les « rencontres du maire » arrivent à la Robertsau.
C’est précédé d’une réputation de soufre que les « rencontres du maire » arrivent à la Robertsau.
Et la question se pose : ces rencontres sont-elles un exercice de démocratie locale une ou tournée pré-électorale ? Les 10 rencontres du maire semblent déchaîner les passions sur cette question.
Il faut dire que la théâtralisation de l’exercice et le choix de la date à la veille de tomber sous le joug des contraintes de la loi électorale semblent plaider au minimum pour une mise en bouche dans le cadre des municipales de 2014. (Voir vidéo du Conseil Municipal du 22 octobre 2012).
Certes, l’exercice semble tenir du talent d’équilibriste : écouter les doléances tout en tentant de convaincre du travail accompli. Montrer que l’on a travaillé, tout en laissant la place aux questions. Mais plus on tente d’y mettre les formes, plus on martèle dans l’esprit que l’on a quelque chose à cacher ou à faire oublier.
C’est pour cela que la sincérité de la démarche doit être évidente, et dans le cas présent, c’est loin d’être le cas.
Pour ne rien arranger, le maire a un problème avec la Robertsau.
C’est le seul quartier qui a voté à droite à chaque consultation et est donc logiquement le «refuge» (ou terre) de nombreux conseillers d’opposition (Robert Grossmann, Anne Schumann, …) mais il n’y a pas que cela.
La démocratie locale à sauce Ries à tourné aigre à la Robertsau
On va dire qu’il est plus facile de « gérer » la démocratie locale quand le quartier est politiquement raccord, mais qu’en est-il quand ce n’est pas le cas ? La Robertsau, dans ce cadre était un laboratoire intéressant.
N’y avait-il pas un vrai enjeux que de convaincre par l’exemple (d’autres auraient dit par la preuve) de la justesse de son point de vue en démontrant qu’il fonctionne ?
Récemment, Philippe Bies n’a pas boudé son plaisir devant les commentaires plutôt élogieux de l’urbanisation du Bruckhoff par ceux -là mêmes qui l’ont combattu avec acharnement (et au passage taclé Fabienne Keller).
Mais les fées riessiennes ne se sont jamais penchées sur le berceau de la Robertsau. Trop de travail, trop dur… Au final, ce quartier n’est pas un objectif électoral pour le PS. Tout au plus faut-il assurer une petite présence et de la gestion à la petite semaine.
En laissant le quartier aux mains de Nicole Dreyer, plus par fidélité que pour ses résultats électoraux, Roland Ries n’espérait pas de miracles. Même Alain Fontanel, qui fait toujours partie de la section du Parti Socialiste de la Robertsau, s’il a un temps caressé l’idée de s’y trouver un ancrage électoral, est parti vers d’autres horizons.
Le manque d’intérêt est patent. Il fait souvent dire aux habitants que l’actuelle majorité ne prend même plus la peine de faire semblant, d’au minimum mettre les formes pour ses projets. Et qu’importe l’opinion des Robertsauviens, «comme de toute façon ils seront contre».
Conséquences : des relations tendues et de la radicalisation, comme on a pu en voir rue de la Renaissances ou plus récemment pour le projet d’aire d’accueil des gens du voyages. Avec en prime une balkanisation associative.
Et les dossiers ne manquent pas :
Les allers-retours du « quartier d’affaires », l’école Européenne, le consulat de Chine, le lieu d’Europe, le consulat de Turquie… L’entrée de la Robertsau va voir débouler du monde et la circulation qui va avec. Et ce n’est pas l’extension du tram d’une station et la création d’une route supplémentaire (contrairement aux engagements du Grenelle) qui arrangeront les choses.
L’application assez déconcertante du PPRT au Port, avec pour conséquence la fermeture du quai Jacoutot et la route d’accès aux zones de loisirs, est également un dossier sensible.
Enfin, la dernière campagne de la ville sur la concertation coïncide avec certain cynisme avec le « circulez y’a rien à voir » sur dernière modification 35 du POS et les projets pour le moins nébuleux autour du foyer St Louis dont l’enquête publique s’est déroulée en plein été sans consultation du comité de quartier.
Comité de quartier qui est consulté au bon vouloir des humeurs, et dont la plupart des membres affirment sans broncher qu’il ne sert à rien. Triste bilan.
Alors de quoi va-t-on parler à l’occasion des ces rencontres du maire à la Robertsau ? De stationnement et de propreté comme au centre ville ? (Voir article Rue 89 Strasbourg) Nul doute que le moment sera très policé et courtois car de toute façon, les personnes ne sont pas dupes.
Roland Ries ne pourra pas renverser, comme par magie, 5 années de gestion houleuse et de projets peu compris et partagés.
Roland Ries est le 007 ème maire de Strasbourg depuis la libération. Photo prise 24 avril 2010 à l’occasion du départ d’une course scolaire. Vient-il à la Robertsau pour donner le départ des élections municipales de 2014 ?
Au départ, c’était « Au service secret de sa majesté » qui s’est terminé en « Tuer n’est pas jouer ». En 2014, aurons-nous « On ne vit que deux fois » ou « Le monde ne suffit pas » ? En attendant, c’est souvent « L’homme au pistolet dort ».