[Tribune] : La Robertsau zone d’expérimentation en tout genre
Nous publions ci-dessous une tribune des élus Pascal Mangin et Thierry Roos sur la gestion de la politique municipale à la Robertsau.
Nous publions ci-dessous une tribune des élus Pascal Mangin et Thierry Roos sur la gestion municipale de la Robertsau.
Chaque semaine, le quartier de la Robertsau ressort dans la presse de manière inquiétante car il devient aujourd’hui une zone d’expérimentation en tout genre à la liberté totale du Maire.
Pour ses habitants, la situation est assez malheureuse et nous ne pouvons que constater leur solitude, malgré des groupements d’habitants qui se débattent d’une manière admirable. Il ne reste pour eux qu’à regarder par la fenêtre et voir le quartier changer, sous toutes ses coutures, à chaque Conseil Municipal, par les décisions prises par la majorité.
Rien n’a été anticipé pour le consulat de Turquie
Au milieu de cela, un sujet reste particulièrement exposé. Il faut dire que l’édifice bientôt achevé et qui accueillera le futur Consulat de Turquie a déjà su faire parler de lui. Objet d’inquiétude pour les habitants depuis maintenant plus de deux ans, c’est encore de lui dont il s’agit aujourd’hui. Avec ses mensurations impressionnantes, 13 000m², il faut avouer qu’il a tout pour en imposer, mais ce qui suscite aujourd’hui de la méfiance porte sur ce qu’il n’a pas. Dans l’immense espace qui lui est réservé, personne, visiblement, n’a pensé un seul instant aux employés et ressortissants qui afflueront tous les jours par centaines. Par conséquent, aussi étonnant que cela puisse paraître, rien n’a été anticipé concernant le stationnement.
C’est avec cette situation que nous apprenons, par une oreille indiscrète, qu’une solution est aujourd’hui à l’étude, à savoir celle de réserver directement une partie – près de la moitié se dit-il – du parking de la Robertsau, payé par les strasbourgeois, aux utilisateurs du Consulat.
Cette solution pose évidemment question. Tout d’abord, sur la manière utilisée, priver de façon presque arbitraire des habitants de places de stationnements pour la simple raison qu’ils ne travaillent pas au bon endroit est un procédé plus que discutable. Mais imposer cela dans un contexte déjà extrêmement tendu quand il s’agit de la question du stationnement, cela en devient presque de la provocation.
Les strasbourgeois se voient infliger un traitement déjà radical en la matière, places de stationnement rares, rues interdites à la circulation, tarifs exorbitants et verbalisation en ascension constante, tout est fait pour mettre le monde mal à l’aise.
Un problème de cohérence politique
Dans ces conditions, comment les habitants pourraient-ils comprendre que les seuls espaces encore accessibles, dans tous les sens du terme, soit aujourd’hui confisqués et rendus à des véhicules qui seront en plus dotés de plaques vertes et qui bénéficieront d’une immunité diplomatique lorsqu’ils se gareront de manière hasardeuse ?
Que pourraient en penser ces commerçants qui se voient obligés d’acheter à prix d’or des places pérennes, tout en voyant, d’un autre côté les faveurs faites à ces corps diplomatiques ?
Il y a là un réel problème de cohérence politique. La problématique ne vient pas des strasbourgeois, or c’est bien eux qui en porteront les difficultés.
Thierry Roos profitera de la prochaine séance du conseil municipal, le lundi 19 février, pour interpeller le Maire et obtenir des réponses sur ce sujet qui interroge les robertsauviens et les strasbourgeois.
Pascal MANGIN
Conseiller municipal et de l’Eurométropole de Strasbourg
Thierry ROOS
Conseiller municipal de Strasbourg