Alsace Nature met le point sur le i du PLUi de l'Eurométropole
Alors que l’enquête publique sur le nouveau Plan Local d’Urbanisme (intercommunal, d’où le i) va s’ouvrir le 4 avril, la puissante (et influente) association Alsace Nature se rappelle au bon souvenir de l’exécutif avec coup de projecteur sur la Robertsau. Voici le communiqué de l’association : « Le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de l’Eurométropole organise…
Alors que l’enquête publique sur le nouveau Plan Local d’Urbanisme (intercommunal, d’où le i) va s’ouvrir le 4 avril, la puissante (et influente) association Alsace Nature se rappelle au bon souvenir de l’exécutif avec coup de projecteur sur la Robertsau.
Voici le communiqué de l’association :
« Le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de l’Eurométropole organise les règles qui s’appliqueront aux 28 communes de l’agglomération de Strasbourg dans les 15 ans à venir. Quelles zones urbaniser, quels espaces naturels ou agricoles préserver, c’est ce que fixe ce document important, sur lequel chaque citoyen pourra, dans le cadre de l’enquête publique, se positionner à partir du mois d’avril 2016.
Le groupe local Eurométropole d’Alsace Nature souhaite rappeler que le PLUi est un outil efficace en théorie, puisqu’il est sensé rendre les projets des communes plus cohérents entre eux. Dans cette optique, Alsace Nature participera à l’enquête publique et émettra un avis sur le PLUi dans les semaines à venir. Grâce à nos relais dans les différentes communes, nous nous appliquerons à être vigilants sur les points suivants :
- la consommation foncière nette, contre laquelle nous avons voté en Assemblée générale en 2013, demandant un moratoire à l’échelle régionale,
- la nature des milieux impactés par l’urbanisation,
- les ZAC et notamment celle de Reichstett,
- les réseaux routiers en développement (accès nord du port, GCO…),
- les zones humides (1000 ha impactés, dont 130 ha remarquables),
- la forêt de plaine et ses 150 ha en danger,
- la trame verte et bleue.
En effet, à la découverte de l’épais document, nous regrettons d’ores et déjà que 2000 hectares environ soient encore destinés à être urbanisés, tandis qu’aucun projet n’est prévu pour compenser une importante régression des milieux naturels. Nous déplorons ce décalage dans la politique de maîtrise des sols, où l’acquisition de terrains est destinée à l’urbanisation, alors qu’il n’existe pas d’équivalent pour replanter des haies, des forêts, des vergers ou des prairies. En outre, nous craignons que des espaces naturels, à distinguer des terres agricoles, soient encore trop souvent considérés comme des réserves foncières à bâtir.
Coup de projecteur sur la Robertsau
La Robertsau, ancien quartier maraîcher, possède une diversité de milieux naturels, constitués d’anciens jardins, de boisements, de friches agricoles. L’urbanisation de ces milieux, engagée depuis 25 ans, entraîne la disparition d’un cortège d’espèces, qui constituent ce qu’on nomme de manière savante la biodiversité, mais qui n’est autre que notre nature. Dans ce contexte, le rapport entre les projections de constructions et le respect de ces milieux favorables à la nature et à la tempérance climatique semble bien déséquilibré. Exemples : entre les rues Kempf et Mélanie, plusieurs centaines de logements pourraient être construits dans un bocage en lisière de forêt, tandis que la seconde phase du lotissement de la Clinique Sainte-Anne ou l’urbanisation du Chemin Goeb hypothèquent irrémédiablement de formidables biotopes !
Pour Alsace Nature, le cas de la Robertsau est significatif du déni de naturalité dont font preuve les responsables de la planification urbaine. Et ce, malgré la démarche d’extension du Parc naturel urbain Ill-Bruche à la Robertsau et dans le quartier des QX. La protection de la nature ne doit pas se limiter aux forêts péri-urbaines. La nature en ville doit devenir une composante du bien vivre partout dans l’EMS, sans quoi la charte « Tous ensemble pour plus de Biodiversité » n’est qu’un vœux pieux ! »
Sur le Blog de la Robertsau :
- L’ASSER fait le plein contre le PLU
- PLU : Intervention de Thierry Roos
- PLU : le Carsan tire la sonnette d’alarme
Sur le site Strasbourg.eu :
Le site Alsace Nature :
Bienvenue à Alsace Nature sur un combat que mènent, depuis les années 1970, les associations de quartier !
Combat dont il faut bien constater l’échec quasi-absolu, quand il s’agissait, -et s’agit encore-, d’enrayer la machine gargantuesque de l’expansion urbaine de notre métropole, devenue maintenant euromachin.
Les « réserves foncières » de la Robertsau étaient chères à papa Pflimlin, puis à Nädùrlich Rudloff, puis à la tsarine Catherine, puis au tamden mythique Keller-Grossmann, puis enfin aux macronisés Ries-Bigot-Herrmann…, c’est le mainstream du « développement », du « rayonnement », de l' »attractivité » et de la « métropolisation », qui ne fait pas de dégâts uniquement à la Robertsau, mais aussi dans d’autres communes et, plus loin, dans nos campagnes, les vidant de leur vitalité.
Contre ce schéma urbanistique catastrophique, beaucoup ont gueulé, mais personne n’a réussi quoi que ce soit. Il a fallu le Grenelle de l’environnement (éclair de lucidité de Sarkozy…) pour qu’on impose des limites à l’urbanisation des terres agricoles et naturelles, dans les documents d’urbanisme. Si Sarko l’a dit…
Mais c’est encore insuffisant…et ça risque même d’être pire (comme beaucoup d’idées de Sarko), puisque les limites extérieures posées à l’expansion urbaine (chez nous, « plus de construction au-delà du canal des Français, hein! ») impliqueront la sur-urbanisation à l’intérieur de ces limites, au détriment de ces coins de nature interstitiels, si importants pour le bien-être des habitants (et des autres espèces végétales et animales), comme ceux qui illustrent ce billet.
Bonjour à toutes et tous,
Ce combat pour la préservation des espaces libres de la Ceinture Verte, nous le menons depuis 30 ans cette année avec l’association ZONA pour « zone non aedificandi ». La loi de 1990 qui réserve 80% des surfaces de cette Ceinture à des espaces libres, jardins, parcs et terrains de sport n’est pas plus respectée par la Ville de Strasbourg que ne l’ont été celles de 1922 et 1927 qui protégeaient ces anciens glacis militaires devenus ‘Grene Gertel », Ceinture Verte.
Ce droit aux espaces verts pour notre santé à tous, nous sommes en plein combat pour le défendre devant le Tribunal Administratif en nous opposant à la construction de la chaufferie du Wacken. Une usine à gaz sur un stade, c’est cela la réalité d’une politique de construction à outrance qui fait fi de la loi qui protège cette Ceinture Verte. Mais cela est peut-être fini car nous avons enfin un dossier solide pour notre recours en appel devant la Cour Administrative de Nancy.
Malgré la mauvaise volonté des services et de certains élus notamment Verts qui ont employé toute leur énergie à nous empêcher d’accéder aux documents indispensables, nous avons aujourd’hui la quasi-certitude que la Ville a déjà construit près de 250.000 m2 de surface au sol en trop par rapport à ce qu’autorise la Loi.
Reste à la Cour d’Appel à le confirmer et vraiment ce serait un coup d’arrêt définitif à tous les projets pharaoniques des Deux Rives, Robertsau, Cronenbourg, Neuhof, Koenigshoffen, Wacken, etc. au mépris du droit. Nous attendrons ce jugement avec espoir et inquiétude.