Deuxième partie de l’exposition : A un cheveu près. Photographie contemporaine iranienne à l’Espace Apollonia

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Le deuxième volet de l’exposition présente les aspects de la photographie contemporaine iranienne au travers plus de 20 artistes dans deux lieux – à l’Espace Apollonia et au Parlement européen à Strasbourg.

Artistes : Mohammad ABBASI, Kiarang ALAEI, Mahsa ALIKHANI, Hamidreza AMIRIMATIN, Amirbahador BAYAT, Najla DADBAR, Maryam DASHTI, Negin FIROOZI, Maryam FIRUZI, Shadi GHADIRIAN, Majid HOJATI, Babak KAZEMI, Morteza KHATIBZADEH, Sahar KHAZAEI, Alireza MEMARIANI, Saba SAFAEI, Ali SOOTEH, Abbas VAHEDI, Fereshte ZAMANI, Kaveh ZOHDI.

Si l’on considère l’exposition “A un cheveu près” comme une sélection limitée mais significative de photographie contemporaine iranienne, on obtient une piste vitale pour comprendre l’état actuel de la photographie en Iran, ainsi que sa relation complexe avec la réalité du pays. L’Iran a connu d’importantes transformations politiques, sociales, culturelles et civiles au cours de deux siècles passes, et la photographie a joué un rôle crucial, celui de refléter et représenter ces changements. De ce fait, il paraît évident que la photographie documentaire est la plus ancienne, plus essentielle et plus riche tradition photographique en Iran.

Cependant, avec l’intégration de l’Iran dans la mondialisation et la dissémination en masse de principes artistiques modernes et contemporains, le langage photographique pour les nouvelles générations la pratiquant ne se limite pas à l’expression documentaire, et plusieurs genres et styles émergents ont été essayés dans la photographie iranienne. Dans cette exposition, nous retrouvons une variété d’œuvres allant du documentaire, objectif ou subjectif, à des photographies mises en scène, manipulées, des photomontages et des impressions produites à la main.

En revanche, si l’on suit le principe philosophique de John Searle selon lequel le monde est construit sur deux niveaux de réalité, les faits Bruts (objectifs et physiques) et les faits Institutionnels (latents et conventionnels), on peut alors avoir une meilleure compréhension de cette exposition. Les réalités sociales complexes de la société iranienne sont difficiles à exprimer au travers de l’expression photographique directe et de la simple représentation. C’est justement en cela que l’on peut considérer la diversité de tons et de sujets abordés dans le choix des photographes de l’exposition comme un point clé pour les interprétations créatives, nous permettant de plonger dans l’essence et de quitter la réalité de surface.

Texte par Mehdi MOGHIMNEJAD, membre de la Faculté de Tehran University of Art (TUA)
Traduction par Ariel PIMENTEL