Lana – édifipierre : le permis a été déposé. Une Cité de l’Ill bis ?
Depuis quelques semaines, le permis de construire de l’opération Lana rue de l’Anguille est affiché. Nous avons consulté le dossier, et c’est énorme.
Le permis a été déposé le 18 novembre 2019, il est accompagné d’une déclaration préalable d’une division du terrain en vue de construire au profit d’ACTA SAS.
Le permis de construire est presque conforme à la présentation du projet lors d’une conférence de presse du maire de Strasbourg (voir notre papier – Friches LANA : les tours tombent à l’eau !) sauf qu’il devait se faire en 3 phases, il n’y en aura a priori que deux.
La première phase prévoit 15 immeubles pour un total de 80 logements et espace de commerces pour des immeubles de 3/4 étages. Il devrait y en avoir un très grand donnant sur la rue de l’Ill et une batterie d’immeubles de plus ou moins la même forme à l’arrière.
Les parkings sont en sous-sol et comme toujours sur les rendus d’architectes, c’est rempli d’arbres, de gens heureux (bien oui dans une ville heureuse, on est heureux ? non) des cygnes nonchalants, le ciel bleu…
Bon, même déstructuré, cela reste des cubes, une mode architecturale très en vogue à la Robertsau et qui propose une pauvre diversité.
Il y aura une deuxième tranche avec 11 cubes supplémentaires, ce qui devrait amener l’opération à 140 logements.
Surtout le joli bâtiment de Lana a disparu des photos gaies et enjouées du promoteur où des gens se baladent et discutent ensemble dans une mixité pas si évidente et sous le ciel bleu légendaire de Strasbourg.
Et puis impressionnant. Pas une seule voiture sur la route.
Mais enfin où est le bon sens, la réflexion, la concertation ?
Imaginez vous le flux automobile qui va sortir du chemin de l’anguille pour se diriger soit sur le pont phario ou papeterie ? Embouteillages assurés. Penser qu’il n’y aura pas ou peu de voiture au profit de moyen de déplacement alternatif est un leurre.
Quels sont les commerçants qui viendront s’installer ?
Déjà la robertsau s’appauvrit de commerce, il suffit de regarder tous les locaux vides. II faut observer ce qui se passe au niveau des cellules commerciales de la cité de l’Ill pour bien comprendre. Tout est pratiquement fermé sauf pour les trafics en tout genre. Une vrai désolation. Que fait donc la conseillère de quartier ?
Existe t’elle? Qu’a t’elle fait pour ce quartier ?
(Elle avait promis une réhabilitation des commerces rue de l’Ill, il faut reconnaître que c’est bien une promesse.
Rien n’est fait.)
Le comble dans tous ça, ça pas encore construit qu’il a déjà une plainte pour nuisance de la station d’épuration. C le début de l’an fin pour
L’emblema Papeterie de la ROBERTSAU.
Y’a aussi une station d’épuration dans le nouveau quartier du Rhin sans parler des gênes olfactives des levures, ça a jamais empêché de construire. Ne dites pas de bêtises.
Je ne sais pas de quelle plainte il s’agit mais iI s’avère effectivement que les niveaux sonores ne sont pas respectés d’après une expertise de 2015
et malgré le fait qu’une machine était (par hasard ?) en panne lors de ces mesures.
Il semblerait que les travaux à faire par LANA ne soient pas insurmontables:
– mettre en conformité et remonter l’écran anti-bruit,
– poser un capot sur une machine à la chaufferie,
– habiller un local matériau non réverbérant (laine de roche)
Tout cela est consultable sur le site de la Préfecture
Je ne sais pas si on peut appeler ce projet une « cité de l’Ill bis », c’est quand même loin de la densité, des volumes et des hauteurs des bâtiments voisins. Mais, comme tous les autres, ce projet s’inscrit dans une réglementation d’urbanisme, fixée par le PLUi, à laquelle il doit se conformer. Dans notre Etat de droit, cette conformité peut être vérifiée par les citoyens, à travers des procédures de recours gracieux et contentieux, susceptibles de faire évoluer le projet. La mobilisation du collectif Un cœur pour La Robertsau et de l’ADIR, soutenus par le conseil de quartier, de multiples associations et de nombreux Robertsauviens, a permis de contrecarrer par ces voies juridiques le domino immobilier qui aurait remplacé le foyer Saint-Louis. Ces voies de recours ne sont donc jamais à négliger pour aboutir à ce que la simple « concertation » ne permet pas d’atteindre.
Au-delà de ce cas précis, il faut rappeler que l’urbanisation, c’est d’abord du logement. La critique de la bétonisation cache trop facilement la nécessaire et difficile réflexion sur les besoins en logements de nos concitoyens. Ainsi, par exemple, ne serait-ce que pour maintenir la population strasbourgeoise à son niveau actuel, il nous faut trouver 600 logements supplémentaires, chaque année, juste pour faire face aux besoins générés par les évolutions des situations familiales (séparations, décohabitations,…) : 600 logements à Strasbourg, par an. C’est sans compter avec les demandes de logements liées à l’arrivée de nouveaux habitants à Strasbourg, comme, par exemple, les personnes attirées par le quartier d’affaires L’Archipel au Wacken ! Comment répondre à ces attentes, sachant que le droit au logement est devenu une obligation pour l’Etat et les collectivités locales, suite au mouvement des Enfants de Don Quichotte de 2007 (sous la présidence de Nicolas Sarkozy) ?
Il s’agit donc de répondre à ces attentes, en proposant une offre diversifiée de logements abordables, répartis dans les quartiers (yc à la Robertsau, donc), mixtes, en trouvant des formes urbaines qui répondent le mieux possible aux défis écologiques, paysagers, de qualité de vie collective, etc.
Enfin, trouver des logements ne signifie pas systématiquement construire du neuf. En tant que vice-président en charge de l’habitat, Syamak Agha Babei a ainsi initié un dispositif de mobilisation des logements vacants, qui fait référence en France. Par un accompagnement de leurs propriétaires hésitants, soit dans la réalisation des travaux de mise aux normes de leurs logements, soit dans leurs relations locatives, c’est 250 logements vacants qui ont pu, ces deux dernières années, être remis sur le marché. Ce dispositif est appelé à être prolongé et intensifié.
Ouh la là ça sent le petit fonctionnaire pro béton de la police du bâtiment voire l’avocat du promoteur ce petit texte.
Exemple type de la logorrhée politique pseudo rationnelle dont la population ne veut plus !
Des mots, encore des mots, toujours des mots…parole, parole, parole, pour nous expliquer qu’on est tous des imbéciles et que seuls les grands Sachants maîtrisent les besoins de logement, les équilibres urbains, la gestion de la circulation.
La démocratie ne se fait jamais malgré les citoyens mais avec eux !
Merci de ne pas instrumentaliser ce blog pour votre campagne électorale personnelle.
Le Blog est un espace libre d’expression, tout le monde peut y intervenir (tant que les propos ne sont pas diffamatoires ou insultants). Vous demandez plus de démocratie, il est donc logique que tout le monde puisse y donner son point de vue.
> Ainsi, par exemple, ne serait-ce que pour maintenir la population strasbourgeoise à son niveau actuel
Quel niveau ? Maintenir quoi ?
Est-ce une question de dotation ? Méga-Métropole ? fermeture d’école ? Payer les retraites ?
Il manque une donnée dans votre équation… Plus de pédagogie et peut être moins de vérités ?
Les problèmes de défiscalisation ne concernent pas tous les électeurs…
> dispositif de mobilisation des logements vacants
Voilà, c’est plus clair : réel besoin + logements vacants = problème
> Ce dispositif est appelé à être prolongé et intensifié.
Très bien.
C’est une bonne chose, ces constructions. Plus d’habitants, c’est plus de gens dans les commerces, de dynamisme commercial, c’est une détente au niveau des prix de l’immobilier, de quoi réveiller un quartier qui s’endort et meure lentement. Et en logements collectifs de taille petite à moyenne (sans tomber dans les excès des grandes cités, donc, dont plus personne ne veut), c’est plus rationnel, moins énergivore que les maisons individuelles.
Il y a un cruel manque de logements en France, et Strasbourg n’est plus que la 7ème ville de France, c’est bien dommage, parce que l’attractivité d’une ville, c’est directement les commerces et services qui en souffrent et donc les emplois.
Ok donc La Robertsau n’a cessé de croître ces dernières années mais les petits commerces ferment. Va comprendre Charles. (…) Encore une fois par dogme. La France perd des naissances et à un papy boom qui va forcément voir la mortalité augmenter ces prochaines années. Mais des naïfs pensent qu’il y a un manque de logement. C’est de la spéculation tout cela.
C’est nous qui finançons (enfin presque), on a des droits (privés).
Contournons la législation avec des toits plats, jouons sur le nombre d’étage pour
ne pas tomber dans les obligations d’accessibilité et de mise en place d’un ascenseur, etc …
Cela s’intégrera bien dans le paysage quand on aura redessiné le quartier !
Une procédure judiciaire ? On les aura à l’usure.
Laissez-nous notre métier : l’épistocratie urbaine et sociale.