Le cœur de la Robertsau bat fort !
Près de 150 personnes ont assisté à la réunion publique d’information sur l’avenir du foyer Saint-Louis. Et n’en déplaise à certains : le cœur de la Robertsau bat fort !
Le collectif « Un cœur pour la Robertsau » qui souhaite la préservation du Foyer St Louis et l’ADIR qui s’oppose à la construction du « nouveau » foyer dans le jardin de l’église St Louis invitaient les Robertsauviens à une présentation publique du projet que depuis 3 ans la ville et la paroisse veulent imposer coute que coute au quartier.
C’est finalement grâce à l’initiative de citoyens que les habitants de la Robertsau découvrent les funestes projets de la paroisse.
Tout d’abord Claude Schwartz rappelle, avec justesse, les bâtiments que l’on a sauvés de la destruction (le château de Pourtalès) et ceux que l’on regrette aujourd’hui (la Maison Rouge, une maison en face de la maison des tanneurs à la Petite France). S’en suit un historique du foyer avec des photos d’époque.
Marc Hoffsess présente ensuite le projet de la ville, du promoteur Icade et du curé. Il en analyse le pour et le contre et finalement, après la déclinaison d’une solution alternative portée par le collectif « Un cœur pour la Robertsau », démontre l’absurdité de démolir l’actuel foyer.
Cette soirée signe également le grand retour d’Anne Schumann et de Robert Grossmann qui ont pris tour à tour la parole pour s’insurger contre la destruction programmée du cœur de la Robertsau.
La réunion s’est terminée vers 22h00 après la signature massive de la pétition. Le collectif et l’ADIR n’ont eu que des soutiens pour continuer leur action en faveur du vivre ensemble et d’un projet cohérent au bénéfice de tous.
A part Thierry Roos, conseiller municipal, je ne vois pas beaucoup d’élus municipaux, encore moins d’adjoints dans l’assistance. C’est dommage qu’une Municipalité qui nous bat les oreilles avec la « démocratie locale », organisera bientôt un Xème « forum mondial de la démocratie » et a mené une campagne « Ouvrez la! » au printemps, fasse si peu de cas d’une réunion publique organisée par des associations de quartier sur un sujet d’intérêt général comme l’avenir du foyer Saint-Louis et du cœur de la Robertsau.
Cette débandade municipale s’explique peut-être par l’inféodation de nos élus aux deux maux (« deux mots », « démons »…, tiens) de notre temps: le clientélisme électoral, qui implique de ne pas tenter quoi que ce soit qui puisse froisser l’électorat catho du quartier; et le communautarisme galopant, qui organise la soumission du politique, de l’intérêt général et des principes républicains aux diktats obscurantistes des religions.
Quant à tous ceux qui se mobilisent à la vitesse Grand V pour combattre le moindre projet immobilier à la Robertsau, qu’ils ne viennent plus nous bassiner, dès lors que le foyer Saint-Louis sera tombé et remplacé par une des opérations de spéculation immobilière les plus importantes qu’aura connues notre quartier depuis longtemps.
Adorons le veau d’or et accueillons à bras ouverts les marchands du temple…, tout va bien.
Toute la communauté catholique de la Robertsau n’adhère pas à ce projet, Dieu merci !
Bien heureux de l’apprendre! Mais qu’attend cette partie rebelle de ladite communauté pour le faire savoir à qui de droit?
Un peu dommage que les robertsauviens ne se soient pas mobilisés plus nombreux contre ce funeste projet de surdensification de notre cœur de quartier au détriment d’un bâtiment au service des concitoyens dont les murs sont la mémoire d’évènements majeurs qui s’y sont déroulés! Comment imaginer que le conseil de fabrique de la paroisse soit fermé à toute discussion alternative respectueuse de valeurs de partage, de vivre-ensemble, d’harmonie, valeurs en principe défendues par l’Eglise, et ce, au nom de l’argent-roi, en souhaitant céder cet édifice à un promoteur dont les principales motivations sont la rentabilité maximale de l’opération?