[Tribune] Géothermie profonde : Les preuves s’accumulent contre le forage de Reichstett

[Tribune] Géothermie profonde : Les preuves s’accumulent contre le forage de Reichstett

Nous publions ci-dessous une tribune de Bertrand Hirtz. On se souvient que le candidat aux élections départementales avait clairement pris position contre le forage de géothermie profonde à la Robertsau.

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Il serait naïf de penser que le déplacement des roches ne s’effectuerait que sous le forage. La faille ne se limite pas au seul point de forage mais sur toute la plaine d’Alsace. En forant dans la faille, c’est toute la faille qui est susceptible de bouger.

Ceci est confirmé par le Réseau National de Surveillance Sismique RéNAss. Après les catastrophes des différents forages régionaux – Bâle, Landau, St Gall – nous savons que les séismes peuvent se produire plusieurs jours après la facturation des roches quelle que soit la pression d’injection d’eau utilisée.

Après 30 ans de recherche, c’est toujours l’incertitude de trouver le bon filon d’eau chaude dans des failles géologiques situées 4 à 5 km sous terre. L’échec du forage d’Électricité de Strasbourg sur le site d’Illkirch-Graffenstaden prouve que cette technologie n’est pas mature, malgré les propos de M. Kempf. Et le seul forage qui est en fonctionnement actuellement, celui de Rittershoffen depuis 2016, est une exception géologique, car il n’y a pas eu la nécessité de fracturer les roches. Comparer la technique utilisée à Strasbourg-Reichsett et Rittershoffen est un amalgame trop rapide, les techniques n’étant pas les mêmes et non reconductibles d’un forage à l’autre.

Quant aux 1.500 tonnes de lithium que nous font miroiter les exploitants, Philippe Chalmin, économiste spécialiste des matières premières, professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine, a estimé sur Europe 1 : « C’est une bonne nouvelle mais je n’y crois pas totalement ». De plus, le lithium n’est pas un métal rare. Conséquence : ses prix baissent alors qu’il nécessitera d’énormes investissements.

Rappelons qu’un forage c’est environ 60 millions d’€ et que minimum 40 forages seraient nécessaire pour que l’exploitation du lithium soit rentable, soit 2,4 milliard d’€ d’investissement. Les coûts seront supportés à 90% par les contribuables. Et ces mêmes contribuables seront exposés à des risques sismiques inconsidérés en plaine d’Alsace, sans parler des risques de polluer la nappe phréatique.

En tout état de cause, les récents séismes confirment nos craintes déjà exprimées en 2015. Cette énergie n’est pas mature, pas suffisamment surveillée et que certains acteurs, peut-être par soucis d’économie comme à Landau, exposent les populations à des risques malgré tous les engagements pris dans les dossiers de demande de forage.

Bertrand HIRTZ

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