[Geothermie] ca bouge dans tous les sens du terme…

[Geothermie] ca bouge dans tous les sens du terme…

Le dossier géothermie est comme le sparadrap du capitaine Haddock, difficile de s’en débarrasser. Nous assistons au bal du « c’est pas moi, c’est l’autre ».

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Comme une piqùre de rappel (rien à voir avec le nouveau recueil des dessins de Yannick Lefrançois) la terre a encore tremblé dans la nuit du 9 au 10 avril 2021 magnitude,  2,8 sur l’échelle de Richter avec un épicentre à la Wantzenau.

Ces secousses étaient attendues, car Fonroche relâche tout doucement la pression dans le puits, mais leur importance étonne toujours les scientifiques. 

Une Mission d’Information et d’Evaluation

La MIE (Mission d’information et d’évaluation) a ce mérite de remettre dans son contexte l’aveuglement de tous les responsables de l’Eurométropole et de l’Etat sur les dangers de la géothermie.

Pour preuve cette hallucinante vidéo de propagande d’information de l’Eurométropole. Avec le recul cela fait froid dans le dos. Tous voulaient croire au « miracle de la géothermie profonde », aveuglés par les résultats promis incroyables : « 80 % de la chaleur de l’EMS à horizon 2050 ». 

 

Ils l’ont tous voté ! 

Et pour le coup, ils l’ont tous voté. Mais vraiment tous ! Ci-dessous le vote du 29/09/17 de l’Eurométropole : Il s’agissait du vote sur le schéma directeur des énergies de l’Eurométropole à 2050 dans lequel figuraient la géothermie profonde et ses multiples projets de forage.
 
Mais dans les faits, les élus n’ont pas formellement voté pour la géothermie. On vous explique, c’est une technique de politique. Quand vous savez qu’un vote peut être compliqué, il suffit de mettre le sujet dans un package : le débat passe à la trappe et les élus n’ont pas voté pour une technique, mais pour un objectif (le diable, les détails…vous connaissez).

Fonroche : Il ne peut pas se produire de micro-séisme

Capture d’écran de l’archive DNA : Il n’y aura pas de Micro-séisme !
Nous avons également retrouvé cette archive incroyable : l’interview de Jean-Philippe Soulé, le directeur de Fonroche (Dernières Nouvelles d’Alsace du 20 novembre 2014) qui affirme sans broncher à l’époque : 

Les habitants n’auront rien à craindre non plus de l’entrée de production, ont insisté les promoteurs du projet, en rappelant que la fracturation hydraulique était interdite et que le travail s’effectuerait, sous la surveillance des services de l’État, « à un niveau de pression inférieur à 100 bars » lors de la mise en route et de l’ordre de « 15 à 20 bars pendant l’exploitation », a détaillé Jean-Philippe Soulé. Cela signifie, a-t-il précisé, qu’il ne peut pas se produire de micro-séisme.

Il faut quand même le lire aujourd’hui : « Il ne peut pas se produire de micro-séisme ». Question : « qui est responsable de ce genre de propos aujourd’hui ? »  Celui qui les a dits ou ceux qui ont souhaité les croire ? 

On connaît la suite : séismes, secousses et tout le tremblement ! 

Mais le dossier géothermie profonde c’est surtout la faillite sans précédent de la démocratie locale. Les associations étaient à l’époque particulièrement remontées contre ces projets et le faisaient savoir.

A la tête de ce combat l’ADIR qui y a consacré de très nombreux articles dans l’ECHO de la Robertsau et organisé des réunions publiques.  

Les inquiétudes développées par les associations étaient balayées du revers de la main par les élus et par l’Etat : « Nous maîtrisons la technique, tout ira bien ». C’est peu dire que la pertinence des arguments développés par l’ADIR il y a 6 ans se retrouve confortée aujourd’hui après les multiples séismes.

On aurait pu économiser beaucoup de temps, d’argent et, bien sûr, éviter les dégâts aux bâtiments à associer d’emblée les associations.

On vous invite d’ailleurs à relire notre stupéfiant article : « [entretien] Géothermie profonde : Alain Jund veut faire le bonheur des Strasbourgeois malgré eux« , où Alain Jund refuse en 2015 l’idée d’organiser un débat public sur la géothermie profonde et où les associations sont accusées  :

« de faire de la caricature du débat et de ne pas avoir d’hauteur de vue sur les enjeux énergétiques. (SIC) » 

Aujourd’hui, alors que les projets de géothermie profondes sont arrêtés et que la « vitrine » de Vendenheim » a totalement échoué, combien d’argent publique a été dépensé ? Combien a coûté cette expérience ? Combien de services publics aurait-on pu financer avec cet argent ? 

Quand le vent tourne

Quand le bateau prend l’eau, ils ne sont plus nombreux à assumer leur vote. On pense, par exemple, aux élus du nord de l’EMS qui tentent un virage artistique à 180 ° , mais il n’y a pas qu’eux à vouloir faire oublier leur vote / soutien à la géothermie profonde. 

L’initiative des députés du Bas-Rhin avec leur amendement pour « mieux encadrer » la géothermie profonde ne peut pas faire de mal. (voir notre article : Géothermie profonde : un amendement pour quoi faire ?) Mais il ne s’attaque pas au fond du problème qui est, dans le cas présent, une entreprise qui n’a pas été correctement controlée par les services de l’Etat et un manque de connaissance du sous-sol. 

Pour cela, il faut accepter d’être modeste et d’associer réellement les associations et les habitants… pas sûr qu’on en prenne réellement le chemin.

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