Aidons les commerçants de la Robertsau : diminuons la place de la voiture !

Aidons les commerçants de la Robertsau : diminuons la place de la voiture !

Un an après la mise en place de la Zone Bleue rue Boecklin, l’atelier sur la centralité à la Robertsau a donc bien accouché d’une souris. Mais pour autant, cette zone bleue est-elle vraiment un atout pour les commerçants de la Robertsau ? On en doute, voilà pourquoi.

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Observateurs attentifs de la vie du quartier, nous ne pouvons que nous émouvoir des fermetures de commerces et ce malgré le dynamisme de l’association LaRob.com.

Porté par l’adjointe de quartier et demandé par les commerçants, le projet de zone bleue devait être LA solution miracle pour résoudre tous les problèmes de circulation et d’attractivité des commerces.

À gauche, à droite, au milieu des voitures, rien que des voitures.

Mais les zones bleues, c’est comme gratter les boutons de moustiques, ça peut soulager sur le coup, mais ça ne règle pas le problème de fond. D’autant que l’on commence à avoir une belle littérature sur le sujet. 

Un article publié par Mathieu Chassignet et intitulé « Commerces de proximité : en finir avec le dogme du « no parking, no business » tente de faire une synthèse sur la question et de rappeler que : 

le taux de vacance commerciale moyen dans les centres-villes est passé de 7,2% en 2012 à 11,9% en 2018. Ce sujet sera sans nul doute au cœur des débats pour les élections municipales de mars prochain. Mais s’il y a un consensus sur les causes de ce déclin (surabondance de zones commerciales en périphérie des villes – on est passé de 500 à 2000 hypermarchés en France entre 2008 et 2018 – et croissance exponentielle du e-commerce), il n’en sera pas de même sur les remèdes à mettre en œuvre.

On ne remerciera jamais assez Robert Herrmann d’avoir accepté l’agrandissement de la zone commerciale de Vendenheim et environ (Pompidou, sortez de ce corps) : 

Les promoteurs savent encore faire jouer la concurrence entre les maires de communes périphériques pour savoir qui acceptera d’accueillir la nouvelle zone commerciale et les quelques centaines d’emplois à la clé (et tant pis si le prix à payer est la destruction d’un nombre d’emplois bien supérieur en centre-ville…).

Comment venir aux commerces ? 

Mais pour attirer le chaland, faut-il faciliter son accès en voiture ou au contraire proposer des espaces apaisés, propices à la déambulation et aux transports doux ? Certains, comme le conseiller municipal Thierry Roos (ex LR et maintenant LREM) se cale sur l’opinion majoritaire des commerçants : il faut faciliter l’accès de la voiture.

C’est dans cette optique qu’a été créée la zone bleue de la Robertsau, plus de mouvement pour les voitures, rien pour les transports doux ou les vélos. Pourtant l’ADEME et la FUB diffusent depuis très longtemps des études à destination des commerçants et des décideurs pointant que la voiture n’est pas un facteur de développement et que les piétons et cyclistes seraient de bien meilleurs clients. Ce que confirme l’article de Mathieu Chassignet :

À titre d’exemple, seulement 12% des clients du centre commercial Euralille, situé en plein cœur de Lille, viennent en voiture (et ce malgré la présence d’un énorme parking quasi-gratuit en sous-sol et d’un supermarché Carrefour où certains clients viennent faire leur plein de courses de la semaine) alors que 43% utilisent les transports collectifs, 41% la marche et 4% le vélo.

Les commerçants ne savent pas comment viennent leurs clients

Pour une enquête réalisée sur l’accessibilité des commerces à Bruxelles, les commerçants ont été interrogés sur le moyen de transport utilisé, selon eux, par leurs clients pour venir faire leurs achats, et les réponses ont été comparées à la réalité. 

Place Dumon à Bruxelles, les commerçants pensent que leurs clients viennent le samedi à plus de 54 % en voiture, la réalité n’est que de 29 % !

Sur les différentes zones enquêtées, les commerçants surestiment le poids de la voiture en moyenne de 30%, et sous-estiment le poids des transports collectifs de 15% et de la marche à pied de 15% également,

relève Mathieu Chassignet.

Une surévaluation qui s’expliquerait par le fait que les automobilistes qui n’arrivent pas à trouver de place parking râlent plus que les autre (tiens donc) et que les artisans font partie des catégories socio-professionnelles qui se déplacent le plus en voiture. 

Mais les clients, que veulent-ils ? 

Et l’auteur de l’article d’enfoncer le clou : 

En lien avec cette surestimation de la part de la voiture, les demandes des commerçants sont souvent en décalage avec les aspirations de leurs clients.

Selon une enquête de la Métropole de Rouen sur la « marchabilité et vitalité commerciale », les difficultés liées à l’usage de l’automobile sont citées comme le principal frein par 85% des répondants dans l’échantillon « commerces » et par 78% des répondants dans l’échantillon « restaurants ». ». 

Mais pour les clients c’est le contraire, les clients se plaignent des désagréments de la circulation, du bruit et souhaitent des villes plus apaisées. 

Il faut aider les commerçants de la Robertsau dans leur mutation

On le voit, avec la zone bleue, les commerçants de la Robertsau, aidés par une adjointe à la courte vision, ne privilégient qu’une seul mode de transport : la voiture. Pour sauver le commerce de proximité, il faut rééquilibrer et refaire de la places aux vélos, aux transports en commun et aux piétons (car avec la percée du tram E, les vélos, piétons et usagers évitent le centre du quartier). Les voitures vont alimenter les centres commerciaux, les piétons et les cyclistes irriguent et vitalisent les commerces de proximité. 

De plus, comme nous l’annoncions, la zone bleue repousse le stationnement dans les rues adjacentes, et les problèmes qui remontent à nos oreilles le confirment. 

Puisque la question de l’accessibilité est fondamentale, on peut se demander pourquoi les associations de commerçants ne cherchent pas à mener de telles études pour enfin comprendre les pratiques de mobilité de leurs clients et leurs attentes en la matière.

Ce type d’étude est pourtant simple à réaliser avec un questionnaire qui demande au client d’où il vient, quel moyen de transport il a utilisé et ce qu’il faudrait pour lui donner envie de venir plus souvent consommer.

Ainsi, nous vous invitons à vous manifester auprès de vos commerçants et à signaler votre mode de transport, si vous observez un manque d’arceaux à vélo, dites-le (gentiment bien-sûr), mais au Blog de la Robertsau nous tenons à notre commerce de proximité.

Il faut le sauver, le maintenir et le développer ! 

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