Géothermie profonde : Fonroche sous surveillance
C’était à prévoir. Curieusement, l’enquête de La Dreal n’a pas réussi à trouver l’origine des tremblements de terre qui ont frappé la Robertsau en novembre 2019. Les essais vont reprendre… sous surveillance néanmoins.
La préfecture du Bas-Rhin vient de publier suite à la réunion le 24 septembre de la « la commission de suivi du site géothermique de Vendenheim. – composée des services de l’État, élus, et associations un communiqué :
La préfecture a demandé à la société Fonroche d’analyser les circonstances de l’événement sismique et de définir les mesures de sécurité complémentaires préalables à l’éventuelle reprise des opérations. La préfecture a ensuite soumis l’analyse fournie par Fonroche à une tierce expertise, menée par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Un ensemble de données a été intégré à leurs réflexions, notamment celles issues de l’étude sismologique produite par l’École et observatoire des sciences et de la terre (Eost).
Un rapport qui se conclue :
Il ressort de cette tierce expertise que l’ensemble des données disponibles actuellement ne permet pas de conclure à l’existence, ou non, d’un lien de causalité entre les opérations de géothermie menées à Vendenheim et l’activité sismique survenue à Strasbourg le 12 novembre 2019.
Sachant le sujet sensible, Fonroche n’a pas le feu vert de reprise de ses tests d’injection, mais doit réaliser à partir du 1er octobre des tests de traçage
la préfète du Bas-Rhin autorise à partir du 1er octobre 2020, la réalisation de tests de traçage visant à mieux connaître les conditions de circulation naturelle de l’eau en profondeur.Il s’agit de véri- fier, par l’injection d’un produit coloré et inerte, que l’eau géothermale circule bien selon les prévisions, sans accumulation de tensions dans le sous-sol qui pourraient être de nature à créer des mouvements sismiques ressentis en surface.
Les résultats des tests seront analysés par un « comité d’experts indépendants » qui n’est pas encore constitué. En cas d’avis favorable, l’exploitation de la centrale pourrait être envisagée à la fin du premier semestre 2021.
Tout cela n’est pas rassurant
En fait tout cela n’est guère rassurant car on nage en plein flou. Au delà d’une certaine profondeur, on le sait, les ingénieurs ne « voient » plus rien. La Géothermie profonde (à ne pas confondre avec les autres formes de géothermie) c’est à dire celle qui va chercher de l’eau chaude à plus de 4000 m n’est pas une technologie maîtrisée. Comme l’indique l’article de Jean-Daniel Braun dans le dernier numéro de l’Echo de la Robertsau
La nouvelle loi de transition énergétique semble avoir pris en compte les difficultés et dangers de la géothermie profonde, hors des bassins de moraines comme le bassin parisien ou celui de Munich et les régions volcaniques. La production d’électricité n’est plus éligible aux subventions en raison du faible rendement de la technologie mise en œuvre, environ 10%. La viabilité économique n’est pas au rendez vous. Il faut avoir un débouché pour la chaleur, mais hors utilisation industrielle, celle ci ne trouve utilisation que pendant 4 à 5 mois d’hiver. Le reste du temps il faut l’envoyer dans l’atmosphère avant de réinjecter l’eau dans le sous sol !
Les raisons qui ont poussés les Robertsauviens à refuser le projet de géothermie profonde en 2015 au Ports aux pétroles, sont toujours valable, d’autant que nous ne savons pas dans quel direction va le forage. Ce n’est pas parce que l’entrée du puits est à Vendenheim qu’il n’y a pas une dérivation vers ailleurs…
La seule bonne nouvelle, c’est que le réseau de surveillance sismique semble enfin mis en place et opérationnel (on se demande pourquoi il ne l’était pas avant les premiers test).
Est-ce la raison pour laquel Fonroche avait publiée, il y a quelques mois, une annonce pour un « Sismologue opérationnel »..
On vous recommande, à ce sujet, l’écoute de l’excellente émission de France Inter : Secret d’infos « Séismes : quand l’homme fait trembler la terre »
Petit témoignage (sans rigueur scientifique).
Habitant à environ 2km à vol de cigogne du site (vers le Kochersberg),
je me demande s’ils n’ont pas déjà recommencé à bricoler
dans le sous-sol, cette nuit (dimanche 27 septembre) vers 1h30 du matin.
Dans ma rue, la nappe phréatique peut être atteinte vers 3/4m
(15/17m pour exploiter un puits). Et dans la zone commerciale proche,
des puits de 40m semblent avoir fait leur apparition. Rien à voir avec de
la géothermie très (trop ?) profonde. Entre les travaux du GCO et la voie ferrée,
on s’entraîne à reconnaître les fréquences de vibration ! Une activité
très ludique… Et cette nuit vers 1h25, la maison « craque » (mouvement courant),
puis vibre (phénomène induit ?). Le plus surprenant c’est peut être
l’impression « d’entendre » comme une sirène de chantier (somatisation ?),
ainsi qu’un écho, comme si la poche souterraine (entre 6 et 17m -sécheresse
oblige) résonnait, provoquant ces vibrations.
Objectivement ce n’était pas le vent, ni le froid.
Je verrai bien si cet hiver les remontées de nappe (si elles existent toujours*…)
seront jaunes, vertes ou bleues !
En tout cas, je ne dois pas me plaindre, on aura des tomates sous serres
chauffées à Hoerdt et des entrepôts de logistique (ou data center)
à Reichstett/Vendenheim. Et peut-être même que le bilan carbone (ou le
certificat d’énergie) remplacera l’eau dans les manuels de biologie…
Quel doux rêve j’ai fait cette nuit (avant 1h25) à 2 km d’un site de
géothermie trop profonde.
* il est toujours surprenant d’accorder des permis de construire sur des sites
historiquement inondables, il y a seulement 40 ans…
Il aurait été fort surprenant que la société FONROCHE reconnaisse une quelconque responsabilité dans les mouvements sismiques qui ont secoué nos maisons en Novembre 2019 . Ne sont-ils pas juge et partie ?? Bien évidemment les habitants de la Robertsau qui ont été pour certains tirés de leur lit lors de la première secousse , sont des empêcheurs de progrès … et de business , ( ceux-là même qui veulent rester au temps de la lampe à huile) ! En toute logique (économique), les travaux de Fonroche ne peuvent être à l’origine des secousses !
Certes Fonroche est maintenant tenu d’exécuter certaines opérations dites de « traçage » mais celles-ci apporteront-elles des informations suffisantes pour écarter toute possibilité de nouvelle secousse.. ..lorsque le système sera en pleine production d’énergie thermique ??? On a déjà tous entendu un vendeur de …( ce que vous voudrez).. nous assurer que son produit ne tomberait jamais en panne !!!
Qu’une société industrielle prenne des risques pour développer ses affaires relève du bon sens, mais que les profits de ladite société se fassent aux risques de ses voisins ou de ses clients l’est infiniment moins !
Si alors une ou plusieurs secousses fissuraient les murs de nos maisons ….malgré les bonnes promesses avec la main sur le coeur !! Est-ce que ce serait là une catastrophe naturelle …..ou non ???
Mouvement induit, accident ou simple glissement de terrain, ce mercredi 28 octobre vers 5h40?
A quand l’arrêt définitif du projet FONROCHE de Vendenheim et des autres projets d’ES?
Quel montant de dégâts et peut être combien de blessés sont -ils nécessaire?
JD
Ça s’arrêtera le jour où la cathédrale se fissurera 😉
Parce que les secousses se multiplient depuis la reprise des injections, « ce sont des évènement induit (liés à l’activité humaine)», mais ce n’est pas du tout à cause des forages et des injections😂😂