[Municipales] Jean-Philippe Vetter : Objectif Robertsau

[Municipales] Jean-Philippe Vetter : Objectif Robertsau

La droite est sortie rincée des européennes. Rajoutez le ralliement de Fabienne Keller et de ses amis à Alain Fontanel, on ne donnait pas cher au mouvement historique qui a présidé au sort de Strasbourg pendant de nombreuses décennies. Et pourtant…

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Le premier coup d’éclat de Jean-Philippe Vetter est d’avoir réussi à s’imposer face à l’autre Jean-Philippe, le Maurer de la Meinau. Ce faisant, à 40 ans, il peut incarner une image de renouvellement. Et c’est vrai que l’homme ne manque pas de charme, souriant, avenant… Et de l’aveu même de ses concurrents (ils se croisent souvent sur les marché) il n’y a jamais d’échange agressif et les rencontres sont courtoises. Bref on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Mais va-t-on lui confier les clefs de Strasbourg pour autant ? 

L’arbre qui cache la forêt

Derrière le jeune homme fringuant et poli, il y a la forêt des vieux chênes : Maurer, Schalck, Mangin, Robert, Jurdan-Pfeiffer, Senet, Bouchard… Pour le renouvellement il faut descendre dans la liste. Dans les rangs LR, ça a un peu grincé. Mais c’est passé. Ensuite Jean-Philippe Vetter ne s’est pas embêté à faire un programme compliqué ; dans la famille des idées de droite, je demande tout ce qui fonctionne : sécurité, économie, déplacements, sport…

Un positionnement à droite totalement assumé (avec des codes couleurs de tracts qui peuvent parfois être ambigus). Contrairement à d’autres, le candidat sait où il habite. Quitte à être parfois caricatural, comme lors de sa stupide action (y’a pas d’autre mot) avenue des Vosges, où il promet d’enlever les bandes cyclables pour remettre de la voiture tout en affirmant faire respecter le code de la route par les vélos. 

On veut bien qu’il rappelle le code de la route aux vélos (et encore, le code de la route a été inventé pour les voitures, pas pour les vélos) mais nous nous permettons également de rappeler que supprimer un équipement cyclable est interdit par la loi. Comment peut-on demander de respecter la réglementation et ne pas la respecter dans un autre cas ? 

Sa petite vidéo dans laquelle il inaugure un panneau bagnolard et où des personnes applaudissent derrière, a fait le bad buzz sur Internet. Comment peut-on se réjouir du retour de véhicules polluants au cœur de Strasbourg ?  Il a d’ailleurs eu droit à un tacle d’Olivier Schneider, le président de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette). 

Objectif Robertsau 

De mémoire de campagne, on n’aura jamais vu un candidat autant présent dans le quartier. Il arpente le quartier de long en large depuis des mois. À croire que Jean-Philippe considère la Robertsau comme une commune à part entière ! Et pour la Robertsau, il a un cadeau : la fin du béton. Il en a même fait un tract spécifique : « Dès le mois d’avril, nous stopperons les projets de bétonisation contestées. » On ne peut être plus limpide.

Comme Tintin, Jean-Philippe Vetter vise la lune !

Comment va-t-il faire ? Parce qu’on ne change pas un PLUi comme ça , ur un claquement de doigts. On ne doute pas de sa volonté, mais les permis de construire sont régis par des lois et des règlements, et les promoteurs, qui ont payé à prix d’or des terrains, ne vont pas se laisser faire. 

Mais la Robertsau est la clef d’une élection municipale. Nous le disons depuis longtemps (Roland Ries a été élu avec moins de 1500 voix face à Fabienne Keller en 2014), faire le plein à la Robertsau c’est s’assurer au minimum de briller, de frapper un grand coup, voire plus…

C’est aussi frapper là où ça fait mal. Alain Fontanel après avoir quitté les eaux du socialisme, peine à trouver sa place sur l’île du centrisme. Prendre la Robertsau c’est aussi empêcher La REM de faire un score à Strasbourg. D’où une présence maximale sur le terrain, mais aussi en coulisses pour rassembler les troupes. 

Mais si sa campagne se passe plutôt bien, c’est que les enjeux sont, peut-être, ailleurs. Rassembler sa famille politique, stopper la progression de la LaRem, se faire un nom et préparer l’avenir. Vise-t-il réellement la mairie ? Pas sûr. Mais ça permet de faire des promesses que l’on sait impossible à tenir. 

La vraie question qui se posera le 15 au soir c’est de savoir si Jean-Philippe Vetter osera franchir le Rubicon et faire alliance avec LaRem ou s’il résistera aux sirènes du pouvoir immédiat pour panser définitivement les plaies de sa famille politique. 

Vous pouvez réécouter le Podcast avec les propositions pour la Robertsau avec Claude Sandrin et Médéric Furon sur le Blog de la Robertsau

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